Pour la seconde fois en cinq jours, la préfecture du Rhône a pris un arrêté interdisant un rassemblement à Lyon en hommage à Thomas, celui-ci étant de nature à "entraîner des provocations à la haine raciale".
Comme vendredi dernier, la préfecture du Rhône a pris un arrête d’interdiction visant un rassemblement à Lyon en hommage à Thomas, du nom de ce jeune de 16 ans décédé dimanche 19 novembre, après avoir été blessé au couteau en marge d'un bal dans le village de Crépol dans la Drôme. Relayé par le groupuscule identitaire "Les Remparts", ce rassemblement organisé par "le collectif citoyen contre l'ensauvagement de nos villes et de nos villages" devait se dérouler ce lundi soir à 19 heures sur la place Maréchal-Lyautey, dans le 6e arrondissement de Lyon.
Un risque sérieux de "propos incitant à la haine"
Dans son arrêté d’interdiction, la préfecture estime qu’il "existe des risques sérieux pour que, à l’occasion de cet hommage, des propos incitant à la haine et à la discrimination envers un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée soient tenus".
Les services de l’État s’appuient notamment sur les débordements survenus samedi 25 novembre à Romans-sur-Isère, la ville voisine de Crépol où Thomas étudiait et où vivent certains des 9 suspects interpellés. Ce soir-là, environ 80 militants d’ultra droite encagoulés et habillés de noir, ont défilé dans les rues de la ville "derrière une banderole "Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli", en scandant « La rue, la France, nous appartient" avant que des affrontements n’éclatent avec des habitants du quartier de la Monnaie, d’où sont originaires certaines des personnes arrêtées dans le cadre de sa mort. Des incidents qui avaient entraîné l’interpellation de 20 personnes et le placement en garde à vue de 17 d’entre elles.
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