Le musée Gadagne à Lyon – DR

Attaqué par Le Figaro et Le Progrès, le musée d'Histoire de Lyon répond

Critiqué par nos confrères du Figaro et du Progrès, le musée d'Histoire de Lyon-Gadagne a diffusé un communiqué dans lequel il se défend de vouloir faire de la politique.

Début décembre, un article de nos confrères du Figaro intitulé : "Caricatural, ultra-politisé : le grand n'importe quoi du nouveau musée d'Histoire de Lyon" a fait le tour des cercles intellectuels conservateurs sur les réseaux sociaux. Indigné, son auteur Luc-Antoine Lenoir y déplore pêlemêle l'utilisation de l'écriture inclusive, "une synthèse gauchiste" de l'histoire politique de Lyon et "une absence quasi totale de référence aux ouvriers masculins et blancs" considérée comme "une véritable provocation car les ouvrières sont elles bien mises en avant, et surtout les travailleurs immigrés".

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"Accusé de faire de la politique et d’être à la solde du pouvoir municipal, le musée d’histoire de Lyon s’inscrit en faux en réaffirmant la rigueur professionnelle et le sens qu’il donne à son projet"

Musée Gadagne


Silencieux jusqu'à présent bien qu'ayant fait parvenir un droit de réponse au journal conservateur sans en obtenir la publication comme l'ont révélé nos confrères d'Arrêt sur image, le musée Gadagne a diffusé ce lundi un communiqué (avec une écriture inclusive qui ravira nos confrères) dans lequel il répond aux différentes accusations émises à son endroit. Cette réponse intervient par ailleurs quelques jours après la parution d'un article du Progrès intitulé : "Quand un musée municipal de Lyon relaie l'idéologie de la mairie", dans lequel la journaliste s'interroge sur la mise en avant de "thèmes épousés par la majorité municipale".

"Cette exposition suscite de nombreuses réactions dans les rédactions politiques depuis dix jours. Pourtant, elle a été préparée et construite, comme toutes les autres expositions du musée, par une équipe composée d’un conservateur en chef du Patrimoine, de chargés de collection et d’exposition, détenteurs de concours et diplômes reconnus par la profession", explique ainsi la direction du musée.

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"Un récit actualisé sur la ville de Lyon"

Plusieurs centaines de sources bibliographiques auraient été consultées pour préparer cette exposition et plus d'une quarantaine d'experts interviewés "en longueur [...] pour nourrir le récit des nouvelles expositions du musée". "Le musée a pris en compte les acquis les plus récents de la recherche pour proposer un récit actualisé sur la ville de Lyon. La place des femmes, des milieux populaires et des personnes issues des immigrations est ainsi réévaluée dans le nouveau parcours", assume le directeur, Xavier de la Selle.

Le musée d'histoire se défend néanmoins de vouloir faire de la politique, expliquant mettre "à disposition des visiteurs un récit qui se veut le reflet de l’état des recherches en sciences sociales à un instant T, une synthèse de l’état des dernières recherches académiques sur l’histoire de Lyon". "Accusé de faire de la politique et d’être à la solde du pouvoir municipal, le musée d’histoire de Lyon s’inscrit en faux en réaffirmant la rigueur professionnelle et le sens qu’il donne à son projet", martèle le communiqué.

A noter que l'adjointe à la culture de la Ville de Lyon, Nathalie Perrin-Gilbert ne s'est pas rendue à l'inauguration de l'exposition permanente et a critiqué dans les colonnes du Progrès le pilotage scientifique du musée, notamment après qu'il a donné une place centrale à Grégory Doucet dans sa scénographie "gens de pouvoir".

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