Cité gastronomie Lyon banquet
L’exposition Banquet, une production de la Cité des sciences et de l’industrie, en partenariat avec l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, prêté à Lyon © Thierry Fournier / Métropole de Lyon /  Cité de la gastronomie
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Qu'est-ce qui cloche avec la Cité de la gastronomie de Lyon ?

Un an après sa deuxième ouverture, la Cité de la gastronomie de Lyon souffre toujours d’un déficit d’image. Elle semble courir après son destin que sa voisine Dijon a pris en main avec appétit. La Cité lyonnaise n’a toujours pas le niveau d’un équipement culturel. Les politiques prennent-ils bien au sérieux les enjeux ?

“La gastronomie vote à droite.” Pour peu qu’on suive les choses de la gueule, l’article de JP Géné, publié dans un lointain mitan de Noël et du Nouvel An, entre la poire et le fromage, nous avait mis l’eau à la bouche. Le critique gastronomique attitré du Monde s’interrogeait : “Né dans les milieux conservateurs, l’art de la bonne chère fait culpabiliser les gens de gauche. Privilège de riches ? Truc de snobs ? Possible.”

La question pourrait se poser aujourd’hui à Lyon, tant la Cité de la gastronomie ne semble pas mettre l’eau à la bouche des décideurs politiques de la Métropole lyonnaise, locataire des lieux (1). Le premier acte, manqué, a été joué sous la mandature de Gérard Collomb (PS puis LREM). Ouverte le 19 octobre 2019, la Cité avait fermé le 6 juillet 2020 faute de visiteurs (et donc de recettes). En cause : un prix d’entrée particulièrement élevé, une exposition permanente pas à la hauteur, trop muséale, pas assez ludique, le tout grevé par le confinement lié à la pandémie de Covid-19. Le gestionnaire espagnol MagmaCultura avait jeté l’éponge, laissant à la collectivité le soin de lui verser 1,7 million d’euros au titre de la résiliation de son contrat. Deux ans plus tard, le 21 octobre 2022, la Cité de la gastronomie ouvrait pour la deuxième fois. C’est le début du deuxième acte, toujours en cours, engagé par Bruno Bernard (EÉLV), le nouveau patron de la Métropole.

À la recherche de l’effet “waouh”

Réuni le 18 décembre dernier, le comité Rabelais, tête pensante de la Cité de la gastronomie, composé d’une trentaine de personnes (chambre d’agriculture, Lyonbiopôle, producteurs, spécialistes de l’alimentation, chefs, etc.), a tiré un bilan plutôt positif du redémarrage de la Cité. Celle-ci avait fermé ses portes à l’été 2020, par manque de visiteurs. Entre sa réouverture et mi-décembre 2023, la Cité de la gastronomie a attiré 61 000 personnes. “C’est digne d’un écomusée de province. On ne peut pas se gargariser de cette ambition à Lyon !”, déplore avec force un fin connaisseur du dossier impliqué dans le projet. Pour Pierre Sanner, à la tête de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA), qui a conçu le concept, “ces chiffres ne sont pas indignes, ce n’est pas scandaleux. Il faut donner du temps au temps, on attend des résultats un peu trop rapidement”.

© Thierry Fournier / Métropole de Lyon /  Cité de la gastronomie

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