© La Rosière Tourisme

Escapades & patrimoine : entre France et Italie, à la découverte de l’espace San Bernardo 

À 2 188 mètres d’altitude, le col alpin du Petit-Saint-Bernard est depuis la Haute-Antiquité un point de passage stratégique entre les vallées de la Haute-Tarentaise et d’Aoste, en Italie. L’histoire du col, qui changea maintes fois de frontière au cours du temps, est marquée par saint Bernard - qui y fonda au Moyen Âge un hospice - et ses célèbres chiens sauveteurs. Enneigé tout l’hiver, ce passage routier fait le trait d’union entre les domaines de La Rosière et de La Thuile en Italie, qui, depuis 1985, forment l’espace skiable franco-italien San Bernardo.

Le col du Petit-Saint-Bernard © La Rosière Tourisme

À l’heure où s’annoncent les vacances à la neige, la station village La Rosière nous transporte au cœur de la riche histoire des échanges transalpins, émaillée, au cours des siècles, de heurts avec son voisin italien.

Aujourd’hui, le temps est au partage. La Rosière, distante de seulement 8 kilomètres du col du Petit-Saint-Bernard, est reliée au village de La Thuile, dans la Vallée d’Aoste. La station savoyarde allie ainsi la possibilité d’un ski transfrontalier et le plaisir de découvrir deux cultures et gastronomies distinctes. Passer la frontière à ski est un moment fort pour tout vacancier, laissant un souvenir impérissable. Avec Montgenèvre, c’est la seule station française à offrir un domaine skiable franco-italien.


Le domaine skiable franco-italien San Bernardo © La Rosière Tourisme

La plus italienne des stations savoyardes

Dotée de chalets mêlant la pierre et le bois, la station de La Rosière s’est construite dans les années 1960 grâce à la volonté de ses habitants. Bâtie graduellement par quelques grandes familles, elle a su conserver le respect des traditions architecturales savoyardes. Le domaine skiable franco-italien San Bernardo propose 154 kilomètres de pistes, avec une double orientation, plein sud pour La Rosière, nord côté italien. Située sur un site en balcon, la station française bénéficie d’une vue totalement dégagée surplombant l’ensemble de la vallée.

Chaque année, elle se retrouve dans le top 10 des stations de ski les plus enneigées de France, lui garantissant une neige de qualité jusqu’à fin avril. La variété de ses pistes (huit vertes, vingt-cinq bleues, trente-cinq rouges et quatorze noires) s’adaptera au niveau et au goût de chacun. Les grands skieurs se régaleront des pentes abruptes du mont Valaisan et de son sommet culminant à 2 800 mètres d’altitude.

Pour déconnecter loin des remontées mécaniques, plus de 27 kilomètres de sentiers de randonnée sillonnent La Rosière, praticables à pied ou en raquettes tandis que les écoles de ski proposent tous les mardis une initiation au ski de randonnée en nocturne.


La frontière avec l’Italie © La Rosière Tourisme

Clin d’œil historique au sommet des pistes

À quelques kilomètres du col, sur le domaine de La Rosière, l’arrivée du télésiège nommé Fort de la Redoute rappelle l’histoire mouvementée de la Savoie, cette région ne devenant française qu’en 1860. Semi-enterrés sous plusieurs mètres de neige, on peut toujours voir les vestiges du fort de la Redoute-Ruinée, construit par les Français à la fin du XIXe siècle.

Après 1860, les stratégies de défense s’inversent : devenu français, le duché de Savoie convoité par les rois de France depuis la Renaissance doit alors se prémunir d’une possible invasion de la Triple Alliance, rassemblant l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le fort a d’ailleurs été le théâtre de violents affrontements entre Français et Italiens.


© La Rosière Tourisme

Séjour dolce vita

Pour vivre au plus près la dolce vita, La Rosière propose un forfait escapade d’une nuit en Italie. Après une journée de ski, direction les thermes de Pré-Saint-Didier pour un moment détente au pied du monte Bianco, suivi d’un dîner et d’une nuit en hôtel quatre étoiles à La Thuile, niché à 1 400 mètres d’altitude.

Si le village valdôtain a hérité d’un nom bien français – la région étant historiquement francophone – la touche italienne, dans le décor et les assiettes, est bien de mise.
À partir de 250 € par personne
Plus d’infos : https://reservation.larosiere.net/aventure-dolce-vita.html

La Thuile © Vallée d’Aoste

Le saviez-vous ?

Le français est la langue officielle dans la maison de Savoie, à partir de 1559. La langue italienne devient obligatoire lorsque la Vallée d’Aoste rejoint la République italienne en 1861. Cette région autonome a gardé sa particularité du bilinguisme.


Festivités franco-italiennes 

Chaque année, l’ouverture du col du Petit-Saint-Bernard, fin mai-début juin, donne lieu à de joyeuses festivités. Français et Italiens ont gardé la tradition de l’ouverture du col dont les tronçons résistants étaient autrefois terminés à la pelle et à la pioche. Bien que ça se fasse aujourd’hui avec des fraises à neige, cela reste un grand jour, qui rassemble touristes et locaux et s’achève par une fête de village côté italien, à La Thuile.


© Nadège Druzkowski

Le col du Petit-Saint-Bernard, une voie romaine à travers les Alpes

À l’époque romaine, Jules César fait aménager l’Alpis Graia, une voie romaine qui relie Milan à Lyon et franchit les Alpes au col du Petit-Saint-Bernard. À partir du Moyen Âge, ce passage est en partie supplanté par le col du Mont-Cenis, plus au sud, moins escarpé et moins dangereux. L’Alpis Graia reste néanmoins utilisée jusqu’en 1858, date à partir de laquelle elle est remplacée par la RN90.


L’hospice du Petit-Saint-Bernard © La Rosière Tourisme

L’hospice du Petit-Saint-Bernard

Au cours des siècles, l’hospice du Petit-Saint-Bernard, installé au col, joue un rôle important dans les relations transalpines. Vers 1050, saint Bernard, dit aussi Bernard de Menthon, Bernard d’Aoste ou Bernard des Alpes (1020-1081), archidiacre d’Aoste, fonde un hospice, pendant du premier asile qu’il a créé quelques années plus tôt au col du Grand-Saint-Bernard, entre la Suisse et l’Italie.

L’hospice est destiné à la fois à secourir pauvres et malades et assurer la protection des pèlerins et des marchands contre les brigands et les aléas du climat. Il établit ainsi la sécurité sur deux grands cols alpins, tout en assurant l’hospitalité et le service du culte.

À la mort de saint Bernard, les deux hospices sont baptisés à son nom, en reconnaissance de son travail d’assistance. Après 1752, c’est l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare qui se charge du fonctionnement de l’hospice du Petit-Saint-Bernard jusqu’au début du XXe siècle.

L’hospice sert alors plus de 10 000 repas chaque année, notamment aux “marronniers”, habitants des hameaux voisins, qui, en échange de l’exemption du service militaire, guidaient les voyageurs désirant traverser le col. Partiellement détruit durant la Seconde Guerre mondiale, l’hospice est abandonné jusqu’en 1993. Converti en gîte d’étape, il a rouvert ses portes en 2014.


L’abbé Chanoux

Au XIXe siècle, un personnage emblématique, l’abbé Chanoux, va beaucoup œuvrer pour l’hospice, qu’il dirige pendant cinquante ans, de 1860 à 1909. Immanquablement accompagné de Ruitor, son fidèle saint-bernard, il gagne le surnom d’ange de la montagne. À la fois alpiniste et passionné de botanique, il crée un jardin avec près de 4 000 espèces de plantes alpines.


© Tristan Shu / La Rosière Tourisme

Un des berceaux de l’élevage des saint-bernards

Les célèbres chiens à la bave légendaire étaient élevés aux hospices du Grand et du Petit-Saint-Bernard. D’abord utilisés pour la garde et la défense, ces chiens, dont l’instinct naturel est le sauvetage, ont été dressés pour leurs qualités de sauveteurs des voyageurs dès la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle. Les derniers chiens quittent l’hospice du Petit-Saint-Bernard en 1940 et trouvent protection au chenil du Grand-Saint-Bernard, qui existe toujours.


La filature Arpin © Stephen Clément

La filature Arpin, Entreprise du patrimoine vivant

Sur la route reliant Bourg-Saint-Maurice à La Rosière, le petit village de Séez abrite la filature Arpin, où se déroule principalement la transformation de la laine de ce fabricant d’étoffes de luxe. Le tri, le battage, le cardage, le tissage… sont réalisés sur des machines centenaires utilisées depuis la naissance de l’entreprise en 1817, et classées pour certaines au titre des monuments historiques. Arpin est labellisée Entreprise du patrimoine vivant.


Le col du Grand-Saint-Bernard © Nadège Druzkowski

L’hospice du Grand-Saint-Bernard

Point culminant de la via Francigena entre la Suisse et l’Italie, à 2 473 mètres d’altitude, l’hospice du Grand-Saint-Bernard abrite depuis près de mille ans une communauté religieuse. Très touristique pendant l’été, le col retrouve son calme l’hiver venu, lorsqu’il devient lui aussi uniquement accessible à ski. Le col du Grand-Saint-Bernard nous replonge dans l’épopée napoléonienne. C’est ici qu’en 1800, le premier consul Bonaparte franchit les Alpes avec quelque 40 000 hommes, 5 000 cavaliers et 50 canons avant de battre les Autrichiens à Marengo. Le peintre David a immortalisé ce moment, même si vraisemblablement Bonaparte a passé le col plutôt à dos de mule que sur un cheval fougueux.


Pratique

Où se loger ?

• I.L.Y, hôtel 4 étoiles contemporain et cosy au pied des pistes - 04 85 97 97 97
www.ily-hotels.com

• Chalet Matsuzaka, hôtel 4 étoiles au décor savoyard et japonais au pied des pistes - 06 68 26 48 84
www.chaletmatsuzaka.com

Où manger ?

• Le Terroir des Vignobles, cuisine raffinée à base de produits frais et locaux avec une belle carte des vins - 09 81 50 38 02 - www.larosiere.net

• L’Ancolie, ambiance chaleureuse et conviviale - 04 79 06 86 71 – www.larosiere.net 

L’agenda

• Safety Shred Days
Rassemblement freeride pour former à la gestion des risques en montagne et au secours en avalanche. Du mercredi 10 au dimanche 14 janvier 2024

• Trail Blanc, 7e édition
Parcours de 5, 10 ou 20 kilomètres au coucher de soleil.
Vendredi 9 février de 17 h 15 à 20 h.

• La Rosière Bands-Camp
Semaine musicale dédiée aux jeunes talents. Du 10 au 18 avril, tous les jours de 9 h à 18 h.

Comment y aller ?

• Comptez 3 heures en voiture depuis Lyon

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