Permanence d’une association d’aide aux mineurs isolés à Lyon © Tim Douet

L’Ain ne voulait plus héberger les mineurs étrangers isolés, la justice intervient

Le 30 novembre le président LR du département de l’Ain annonçait qu'il n'était plus possible pour sa collectivité d’héberger les mineurs étrangers isolés pendant trois mois. La justice a suspendu sa décision. 

Saisi en référé par cinq associations d'aide aux migrants dont la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), le tribunal administratif de Lyon a suspendu mercredi décembre la décision du département de l'Ain de ne plus héberger les mineurs étrangers isolés pendant trois mois. Selon une copie du jugement consultée par l’AFP, la justice lyonnaise a  suspendu la mesure "jusqu’à ce qu'il soit statué sur les conclusions de la requête au fond", retenant notamment la "vulnérabilité" de ces jeunes non accompagnés. 

"Une accélération flagrante" des arrivées

Depuis 2013, dans le cadre de leur mission de protection de l’enfance, les départements ont la responsabilité de l’accueil, l’évaluation, l’hébergement et la prise en charge des mineurs étrangers isolés. Mais le 30 novembre, le président LR de l'Ain, Jean Deguerry, avait annoncé que l'hébergement des jeunes migrants n'était plus possible dans son département faute de "capacités d'accueil et d'encadrement" malgré l'ouverture "de plus de 150 places" en 2023. 

L’élu notait notamment "une accélération flagrante" de ces jeunes migrants depuis quelques mois. Selon lui, sur les 252 arrivées enregistrées dans le département depuis le début de l’année 2023, contre 131 en 2022, la plupart ont eu lieu depuis le mois de septembre. Alors qu’en moyenne 23 arrivées étaient enregistrées par mois entre janvier et août, depuis septembre ce chiffre serait passé à 43. 

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