Claude bloch Montluc
Emmanuel Macron et Claude Bloch, à gauche, lors de l’hommage à Jean Moulin à la prison de Montluc le 8 mai 2023. (Photo de Laurent Cipriani / POOL / AFP)

Claude Bloch, le dernier survivant lyonnais d’Auschwitz s’est éteint

Dernier rescapé d'Auschwitz vivant à Lyon, Claude Bloch s’est éteint à l’âge de 95 ans, a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le maire de Lyon Grégory Doucet. 

Déporté à l’âge de 15 ans au camp d’Auschwitz après avoir été arrêté en 1944, Claude Bloch s’est éteint dimanche 31 décembre à l’âge de 95 ans. La triste nouvelle a été annoncée par le maire de Lyon Grégory Doucet dans un message partagé sur dans la nuit de dimanche à lundi sur son compte X (ex-Twitter).

Une vie dédiée au devoir de mémoire

Depuis son retour des camps de la mort, le dernier rescapé lyonnais du camp de concentration nazi installé en Pologne avait consacré sa vie au devoir de mémoire, s’attachant inlassable à transmettre aux nouvelles générations l’histoire de la Shoah. Bien qu’affaibli par l’âge, ces dernières années il continuait de raconter son histoire dans des établissements scolaires ou au Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD). 

Lire aussi : À Lyon, Emmanuel Macron rend un hommage "sous cloche" à Jean Moulin et la Résistance

Le 8 mai 2023, lors de l’hommage rendu à Jean Moulin par Emmanuel Macron au Mémorial de Montluc, il était encore là pour transmettre son histoire au président de la République. Une prison, où il avait lui-même été enfermé après son arrestation avec sa mère et son grand-père le 29 juin 1944 à Crepieux-la-Pape par Paul Touvier, le patron de la milice lyonnaise. Pendant trois semaines il reste enfermé dans la "baraque aux Juifs" de la prison de Montluc, pendant que son grand-père meurt lors d’un interrogatoire.

Reconstruire la "baraque aux Juifs" ?
Lors de la visite d'Emmanuel Macron au mémorial de Montluc, les époux Klarsfeld, fervents défenseurs de la reconnaissance de la shoah qui se sont attelés à démasquer d’anciens nazis responsables de celle-ci, avaient demandé au président de faire reconstruire cette "baraque aux Juifs" pour perpétuer la mémoire des lieux. Une demande formulée depuis près de 10 ans par les associations de mémoire, alors que cette baraque de tôle et de bois, longue de 30 mètres, avait été rasée après la guerre. Ce jour-là, Claude Bloch avait d'ailleurs trouvé dommage que la baraque n'ait pas été reconstruite, finissant de convaincre Emmanuel Macron du bien fondé de sa reconstruction.

Transféré à Drancy, où il retrouve sa mère, il est ensuite au camp d’Auschwitz. Tous deux y arrivent dans la nuit du 3 au 4 août. Envoyé par la suite au camp de concentration du Struthof, situé en Alsace alors occupée par les nazis. De là, il est renvoyé en Pologne en avril 1945, à Dantzig (aujourd’hui Gdansk), d’où il sera embarqué sur un cargo, rappelle le CHRD, avant d’être sauvé par la Croix-Rouge suédoise.

Hommage d'Emmanuel Macron

Dans la nuit de dimanche à lundi, Grégory Doucet a salué la vie "d’un passeur de mémoire", quand le président de la République Emmanuel Macron s’est attaché à rappeler que "Claude Bloch portait en lui la déchirure de l’Histoire" et que c’est désormais "à nous tous que revient le devoir de continuer à la transmettre [la mémoire de la Shoah, NDLR]".

 

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