La Maison de la danse laisse carte blanche à François Chaignaud, figure incontournable de la scène artistique chorégraphique actuelle qui propose des rendez-vous détonants.
Première d’une série à suivre, Cosmologies est une carte blanche laissée à un artiste qui permet de découvrir son univers à travers des invitations lancées à d’autres artistes complices.
François Chaignaud inaugure ce nouveau rendez-vous proposé par Tiago Guedes, le directeur de la Maison de la danse. Il présente sa pièce Tumulus, invite Patricia Allio avec son solo Autoportrait à ma grand-mère ainsi que Romain Brau, créateur des costumes de Tumulus qui imagine avec lui, accompagné du génial Grand Soir au piano, un cabaret dans le restaurant de la Maison de la danse, transformé en un lieu d’amitiés et d’excentricités…
Tumulus… Rendre visible la trace des morts
Chorégraphe, danseur et chanteur, François Chaignaud est un artiste inclassable qui multiplie les rencontres artistiques, plaçant au centre de sa recherche l’articulation du corps et de la voix, creusant l’hybridation des danses savantes et populaires : twerk, voguing, danses urbaines, drag-queen et cabaret mais aussi les danses médiévales ou folkloriques.
On l’a vu pour la dernière fois sur le plateau de la Maison de la danse, en 2019, avec Romances inciertos, un autre Orlando. Un concert dansé et chanté, pur chef-d’œuvre à la confluence de musiques espagnoles de tradition à la fois orale et savante, inspirées de danses, de poèmes et de mini épopées dont les héroïnes jouent des rôles qui ne sont pas les leurs, plongeant ainsi les personnages dans un mouvement perpétuel de métamorphose et d’ambiguïté.
De métamorphose, il est encore question dans Tumulus, une création née de sa rencontre avec le musicien Geoffroy Jourdain, directeur de l’ensemble Les Cris de Paris, les deux artistes se rejoignant sur ce désir de décloisonner les pratiques artistiques et d’éprouver la relation danse/musique.
Autrefois, le tumulus était une tombe surmontée d’une colline où l’herbe pousse tandis que le corps sans vie est en présence. Les deux artistes l’ont posé au centre de la scène, il sera question de monter dessus, de se mouvoir autour, de s’y cacher et de laisser émerger ce lien indicible entre la vie et la mort.
Tumulus devient une procession infinie de treize corps chantant et dansant qui, sur un répertoire où se mêlent chants polyphoniques de la Renaissance et chœur contemporain, vivent des expériences intenses, des métamorphoses illustrées par des changements de costumes, sculptées par le chant, le souffle et le geste.
Cette création nous propose de rejoindre des êtres qui s’accomplissent dans la joie et rendent visible la trace de nos morts à travers le corps mais aussi la voix, chair invisible de notre identité.
Tumulus - François Chaignaud et Geoffroy Jourdain – Du 18 au 20 janvier à la Maison de la danse