Malgré les difficultés du métier et une vie de famille compliquée, Quentin est agriculteur à Vaugneray. À 25 ans, il veut croire en la mobilisation et en l'avenir.
Depuis deux jours, la France avance au ralenti au gré des opérations escargots menées par des agriculteurs en colère. Ces derniers remettent notamment en cause des prix trop élevés, une mauvaise gestion par l'Etat et des conditions de travail déplorables. Parmi eux, Quentin, éleveur de vaches laitières dans les Monts du Lyonnais. "Ce n'est pas tous les jours facile. Il faut travailler sept jours sur sept, ça nécessite de faire des compromis entre agriculteurs et avec la famille", explique le jeune homme.
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"Si je ne suis pas dans un tracteur, je suis malheureux"
À 25 ans, Quentin supporte des semaines particulièrement lourdes, dépassant parfois les cent heures de travail hebdomadaires. Un rythme soutenu qui impacte tant sa vie sociale que sa vie de famille. "Avec les vaches il faut travailler le week-end et les jours de fêtes. Ça engendre des difficultés à la maison". Le jour de Noël par exemple, Quentin l'a passé à s'occuper de ses vaches, loin de sa compagne. Un sacrifice souvent nécessaire au bien-être d'une exploitation agricole.
"Avec les vaches il faut travailler le week-end et les jours de fêtes. Ça engendre des difficultés à la maison"
Quentin, éleveur de vaches laitières à Vaugneray, dans les Monts du Lyonnais
Quand on lui demande ce qui le pousse à continuer son activité, Quentin évoque sa passion. "C'est ce qui me fait tenir aujourd'hui. Parce que si je ne suis pas dans un tracteur, je suis malheureux", confie-t-il presque résigné. Bien qu'il ait souvent songé à tout arrêter, le jeune éleveur veut croire en l'avenir de son métier. En effet, il a suivi les pas de son père, lui aussi agriculteur, et qui a fait face à de nombreuses crises. Après son décès, Quentin a repris le flambeau avec la volonté de maintenir des valeurs familiales et vivre de son métier-passion.
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Une mobilisation plus que nécessaire
Pour faire face à une charge de travail importante et au manque de moyens, de nombreux agriculteurs, comme Quentin, se réunissent en GAEC. Ces Groupements agricoles d'exploitation en commun prennent la forme d'une société civile et permettent aux agriculteurs de réunir leurs compétences et moyens. Mais leurs revenus faibles, ajoutés aux pressions légales, environnementales et sociétales, rendent le métier de plus en plus complexe.
"Tant qu'il n'y aura pas de changements on continuera de manifester et on appellera s'il le faut les transporteurs à nous rejoindre"
Quentin, éleveur de vaches laitières à Vaugneray, dans les Monts du Lyonnais
Notamment, les agriculteurs demandent l'application stricte de la loi Egalim, censée faire passer en priorité les éleveurs français. Mais aujourd'hui encore, un poulet sur deux vient de l'étranger, la France importe de l'agneau de Nouvelle-Zélande et de la viande bovine d'Amérique du Sud. "On a le couteau sous la gorge", insiste Quentin. Et d'ajouter : "Tant qu'il n'y aura pas de changements on continuera de manifester et on appellera s'il le faut les transporteurs à nous rejoindre". Les barrages de Limonest et Givors devraient se maintenir, au moins, jusqu'à vendredi.
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La passion le fait tenir ?
Très bien, il a compris que ce qui compte dans le travail ce n'est pas le fric mais l'utilité.
Seulement voilà, le fric et sa pression sont toujours là et l'écrase. C'est même ce qui fait qu'il ne peut pas avoir d'aide pour que sa vie de famille soit respectée : les aides coûtent trop cher, ce ne serait pas rentable.
Regardera-t-il du côté des idées postmonétaires ou continuera-t-il à entretenir la guerre pour le chiffre d'affaires ?
Merci de nous éclairer sur vos solutions pour l'agriculture.
Un lien internet fera l'affaire, je prendrais le temps de lire.
@Pije :
Les solutions pour l'agriculture en restant dans un système monétaire ? Y'en aura pas de sereine. Les terres continueront à être vendues aux plus gros, aux voisins, plutôt que de laisser des "étrangers" (des jeunes) s'installer.
Dans un monde postmonétaire, la propriété d'usage et la logique de respecter les équilibres de la nature, sont prioritaires. Le travail est partagé parce qu'il n'y a plus de problème de "rentabilité monétaire".
Concrètement : si un agriculteur part à la retraite, la demande de remplacement (ou d'aide pour ceux qui saturent) est mise sur le "marché" de l'économie basée sur les ressources. Le remplacement se met donc en place facilement (car les jeunes qui veulent travailler la terre sont plus nombreux que vous ne croyez).
Le train est par ailleurs remis à la page (avant 90% des territoires étaient à moins de 10km d'une gare). Ceci pour l'acheminement des productions.
Etc.
Et comme vous n'êtes pas du genre "mouton qui suit son berger (son gourou)", vous allez réfléchir par vous-même et poser les problèmes un par un, pour les résoudre un par un avec VOTRE cerveau 🙂