agriculteurs mobilisation lyon limonest
Quentin, agriculteur à Vaugneray, mobilisé depuis mercredi sur le barrage de Limonest. (Photo RC)

Agriculteurs du Rhône mobilisés : "C'est la passion qui me fait tenir aujourd'hui"

Malgré les difficultés du métier et une vie de famille compliquée, Quentin est agriculteur à Vaugneray. À 25 ans, il veut croire en la mobilisation et en l'avenir.

Depuis deux jours, la France avance au ralenti au gré des opérations escargots menées par des agriculteurs en colère. Ces derniers remettent notamment en cause des prix trop élevés, une mauvaise gestion par l'Etat et des conditions de travail déplorables. Parmi eux, Quentin, éleveur de vaches laitières dans les Monts du Lyonnais. "Ce n'est pas tous les jours facile. Il faut travailler sept jours sur sept, ça nécessite de faire des compromis entre agriculteurs et avec la famille", explique le jeune homme.

Lire aussi : A6 et A47 bloquées près de Lyon : "Les agriculteurs veulent vivre de leur travail"

"Si je ne suis pas dans un tracteur, je suis malheureux"

À 25 ans, Quentin supporte des semaines particulièrement lourdes, dépassant parfois les cent heures de travail hebdomadaires. Un rythme soutenu qui impacte tant sa vie sociale que sa vie de famille. "Avec les vaches il faut travailler le week-end et les jours de fêtes. Ça engendre des difficultés à la maison". Le jour de Noël par exemple, Quentin l'a passé à s'occuper de ses vaches, loin de sa compagne. Un sacrifice souvent nécessaire au bien-être d'une exploitation agricole.

"Avec les vaches il faut travailler le week-end et les jours de fêtes. Ça engendre des difficultés à la maison"

Quentin, éleveur de vaches laitières à Vaugneray, dans les Monts du Lyonnais

Quand on lui demande ce qui le pousse à continuer son activité, Quentin évoque sa passion. "C'est ce qui me fait tenir aujourd'hui. Parce que si je ne suis pas dans un tracteur, je suis malheureux", confie-t-il presque résigné. Bien qu'il ait souvent songé à tout arrêter, le jeune éleveur veut croire en l'avenir de son métier. En effet, il a suivi les pas de son père, lui aussi agriculteur, et qui a fait face à de nombreuses crises. Après son décès, Quentin a repris le flambeau avec la volonté de maintenir des valeurs familiales et vivre de son métier-passion.

Lire aussi : "Les agriculteurs ont besoin de stabilité et de sécurité"

Une mobilisation plus que nécessaire

Pour faire face à une charge de travail importante et au manque de moyens, de nombreux agriculteurs, comme Quentin, se réunissent en GAEC. Ces Groupements agricoles d'exploitation en commun prennent la forme d'une société civile et permettent aux agriculteurs de réunir leurs compétences et moyens. Mais leurs revenus faibles, ajoutés aux pressions légales, environnementales et sociétales, rendent le métier de plus en plus complexe.

"Tant qu'il n'y aura pas de changements on continuera de manifester et on appellera s'il le faut les transporteurs à nous rejoindre"

Quentin, éleveur de vaches laitières à Vaugneray, dans les Monts du Lyonnais

Notamment, les agriculteurs demandent l'application stricte de la loi Egalim, censée faire passer en priorité les éleveurs français. Mais aujourd'hui encore, un poulet sur deux vient de l'étranger, la France importe de l'agneau de Nouvelle-Zélande et de la viande bovine d'Amérique du Sud. "On a le couteau sous la gorge", insiste Quentin. Et d'ajouter : "Tant qu'il n'y aura pas de changements on continuera de manifester et on appellera s'il le faut les transporteurs à nous rejoindre". Les barrages de Limonest et Givors devraient se maintenir, au moins, jusqu'à vendredi.

Lire aussi : A6, A47, A42... De nouveaux blocages prévus par les agriculteurs près de Lyon

Les commentaires sont fermés

réseaux sociaux
X Facebook youtube Linkedin Instagram Tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut