L’amour et la mort s’exposent sous toutes leurs formes

Rassemblant soixante artistes, l’exposition Éros et Thanatos : Entre Lumière et Ombre explore avec des œuvres choc, les thèmes éternels de l'amour et de la mort. Une expo à ne pas rater aux Galeries de la Tour dans le Vieux -Lyon.

Visiter une exposition comme si l’on chinait des œuvres, impressionnantes pour certaines, drôles, poétiques ou énigmatiques pour d’autres, le tout dans un lieu magique situé au 16 rue du Bœuf à Saint-Jean, c’est ce à quoi nous invite le collectionneur et galeriste Frédéric Jean aux Galeries de la Tour.

Avec Éros et Thanatos : Entre Lumière et Ombre, il rassemble soixante artistes qui démontrent la richesse et la diversité de pratiques déployées autour de ce thème : sculpture, peinture, céramique, gravure, en passant par l’art africain et vaudou, la création de vêtements…., rappelant que l'histoire de l'art est un tissage complexe de cette dualité éternelle que sont l’amour et la mort, transformant sa galerie en un lieu de liberté d’expression, sans tabou.

"Sur ce vaste théâtre qu'est notre existence dit Frédéric Jean, l’exposition propose une exploration sensorielle profonde. Les visiteurs ne sont pas seulement témoins, mais immergés dans les méandres complexes de l'expérience humaine. Ici, la délicatesse d'Éros danse en harmonie avec l'acceptation sereine de Thanatos, créant une exploration mystérieuse et ensorcelante de la dualité qui nourrit l'âme créatrice. Elle est bien plus qu'un simple délice pour les sens, elle se veut un contrepoids aux maux de notre société contemporaine pour offrir une porte ouverte à une réflexion sur la fragilité de notre existence. C'est dans ces œuvres, comme des miroirs reflétant notre propre réalité, que se pose la question de la brutalité et de la beauté inhérente à la vie. Chaque artiste, avec une indépendance totale, explore le sujet à sa manière, sans intention de provocation."

Plaisirs et saisissements dans ce magnifique Cabinet de curiosités !

Dans ce Cabinet de curiosités qui fait tourner la tête, on se balade inexorablement attiré par toutes les œuvres, chacune étant véritablement unique et à explorer.

Œuvre de Gérard Gasquet

On retrouve beaucoup de Lyonnais avec parmi eux : Henry Ughetto et Max Schoendorff, Jean-Philippe Aubanel et ses vanités, Gérard Gasquet avec trois œuvres d’une incroyable force expressionniste qui mettent en scène des corps de femmes de manière frontale, évoquant le sexe et l’abandon à la mort, le corps géniteur ou le corps puissant qui s’offre sans détour à notre regard.

Également Paul Bosland qui impressionne par son immense sculpture d’un nu féminin (mais aussi masculin !) où explose une puissance à la fois érotique et musculaire.

Des œuvres insolites parsèment le parcours comme un protège sexe de Papouasie ou les seins en bronze de Béatrice Bréchignac. Mené par le désir d’investiguer l’intérieur du corps, le sculpteur Claude Privet nous montre un phallus ouvert, laissant apparaître des fils électriques qui constituent son ossature.

Hélène Lagnieu décortique l'anatomie des corps féminins

Avec sa peinture viscérale. Hélène Lagnieu met à nu et décortique l’anatomie d’un corps féminin qui s’impose sous le signe d’un rouge éclatant, symbole de vie et de mort tandis que Mariette déploie ses extraordinaires "poupées en mal d’enfantement" créées à partir de squelettes en fil de fer et de vieux tissus récupérés qui évoluent dans des univers mythologiques où vivent pêle-mêle des saint chrétiens, des dieux païens, des héros historiques, des filles mères, des tyrans ou des vampires.

Les "poupées" de Mariette

Pierre Bonnato creuse de manière délicate l’éphémère de la vie, la notion de nature morte à travers des vieux livres réinventés, plus loin on admire la détresse humaine des sculptures bouleversantes de Marc Petit.

Sculpture de Marc Petit
Les créatures de Sabrina Gruss

S’il est impossible de tout décrire, on citera encore deux artistes coup de cœur : Sabrina Gruss qui nous embarque dans des œuvres qu’elle crée en façonnant des reliques osseuses et des cranes de squelettes, fusionnant ainsi la mort et l’acte créateur pour nous montrer des créatures qui dévoilent la beauté fascinante de la décrépitude, et la photographe Féebrile avec des photos de femmes dont la sensualité troublante est saisie au travers d’univers fantasmagoriques, sculptés par la pureté d’une lumière blanche !

La Fable de la photographe Féebrile

Éros et Thanatos : Entre Lumière et Ombre – de Frédéric Jean, Les Galeries de la Tour au 16 rue du Bœuf à Saint-Jean, Lyon 5ème, jusqu’au 14 février. Entrée gratuite – Instagram : lesgaleriesdelatour

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