Des agriculteurs du sud-Lyonnais sont installés depuis ce lundi sur la M7, à hauteur de Pierre-Bénite, où ils restent jour et nuit malgré le froid.
Depuis deux jours, une soixantaine de tracteurs bloquent la circulation sur la route métropolitaine 7, au sud de Lyon. Les agriculteurs mobilisés y ont érigé un véritable campement, installé au milieu des imposantes machines agricoles. Entre les barbecues et la bière à foison, ces derniers vivent la mobilisation pleinement. Pourtant, ils n'oublient pas les raisons de leur colère et restent déterminés à obtenir une réaction du gouvernement. C'est le cas de Maxime, un membre des Jeunes agriculteurs présent sur le barrage de Pierre-Bénite depuis lundi. "On veut moins de paroles et plus d'actes concrets", explique-t-il un verre à la main.
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Vivre sur l'autoroute
Comme partout en France, les agriculteurs tiennent le barrage de la M7 jour et nuit. Un certain nombre d'entre eux doivent ainsi dormir sur place, tandis que d'autres font l'aller-retour chaque soir. "On a rempli une bétaillère de paille pour faire dormir pas mal de monde", raconte Maxime. De son côté, le jeune agriculteur a préféré dormir dans sa voiture, mais fera le trajet jusqu'à chez lui ce soir. Côté hygiène, chacun se débrouille, mais des toilettes de chantier sont arrivés ce mercredi pour faciliter les choses.
Par ailleurs, le mouvement des agriculteurs étant soutenu par 80% des Français, de nombreux particuliers leur apportent de quoi se sustenter. "Beaucoup de personnes nous aident, dont des boulangers et concessionnaires agricoles", constate Maxime avec le sourire. Preuve en est, des coups de klaxons résonnent à longueur de journée sur la route parallèle à la M7, certains s'arrêtent même pour exprimer leur soutien. Des encouragements appréciés par les agriculteurs. "On sent de plus en plus le soutien de la population, c'est encourageant".
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Un manque de mesures concrètes
Face aux nombreuses actions menées sur le territoire, le gouvernement a annoncé ce mardi des premières mesures. Le Premier ministre Gabriel Attal a notamment promis le versement des aides de la PAC "d'ici le 15 mars" et l'entrée de la notion de souveraineté alimentaire dans la loi. "Un début insuffisant", selon Elise Michallet, secrétaire générale de la Fédération régionale des syndicats exploitants agricoles (FRSEA). L'organisation demande ainsi des avancées sur le Mercosur et des prêts bonifiés pour les jeunes agriculteurs. "On veut des évolutions sur la main d'oeuvre qui n'est pas encadrée alors qu'on en emploie énormément dans la région".
"On veut des évolutions sur la main d'oeuvre qui n'est pas encadrée alors qu'on en emploie énormément dans la région"
Elise Michallet, secrétaire générale de la FRSEA
La suite de la mobilisation reste donc incertaine. L'un comme l'autre, Elise et Maxime se disent prêts à poursuivre les blocages "au moins jusqu'à vendredi" et "autant que nécessaire". De nouvelles mesures du gouvernement ont d'ailleurs été annoncées pour la fin de semaine, reste à voir leur contenu et la réception qu'en feront les agriculteurs.
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Céder à de vagues promesses serait foutre en l'air des journées de lutte, Vous avez le soutien du monde du travail à défaut des petits gris bruxellois très loin des réalités paysannes d'élus confondants mandats électifs successifs avec emploi à vie.
bien dit !