"Demain, mais en mieux !" : une immense expo, hyper immersive, sur tout ce qui se mitonne dans les coulisses de la science pour préparer un demain positif et humaniste.
"L'idée : pas de PowerPoint, que des prototypes!". Coté pile, des démonstrateurs et des démos fantastiques, côté face, des sommités de la recherche française (notamment spatiale), des chercheurs que le commun des mortels n'approche jamais.
"Demain, mais en mieux!", c'est l'expo événement du festival Yggdrasil, la convention geek la plus immersive de France. De la science-fiction positive et enthousiasmante façon Jules Verne, sans PowerPoint mais avec des prototypes bien palpables.
Au menu : un moteur de la fusée Ariane 6, une ferme solaire orbitale, un avion spatial, le squelette d'un vrai T-Rex ou encore le démonstrateur du module réutilisable Susie d'ArianeGroup. En chair et en os : Didier Schmitt, le directeur de la stratégie d'exploration des missions pour l'Agence spatiale européenne ou Dominique Coste, ingénieur responsable chez Airbus Blue Sky, un département chargé d’explorer des technologies futures à haut potentiel stratégique pour l’aérospatial.
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"L'idée, explique Franck Barataud qui a mis sur pied cette immense expo immersive de 5000 m2 (les trois-quarts de la place des Terreaux), c'est la promesse de proposer au grand public d'aller à la rencontre directe des grands chercheurs d'aujourd'hui, qui travaillent sur un demain, qui se remettent un petit peu à faire envie, donc avec un parti pris résolument positif."
"On veut vraiment faire cet aller-retour entre des choses très abstraites en apparence, c'est-à-dire qui seront disruptives mais qui peuvent l'être dans 50 ans, et puis des choses beaucoup plus proches des gens."
>"Demain, mais en mieux!", c'est par ici.
Lire la restranscription intégrale de l'entretien avec Franck Barataud
Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 minutes chrono, nous accueillons aujourd'hui Franck Barataud. Bonjour. Vous êtes organisateur de l'exposition "Demain, mais en mieux !", qui se tient samedi 3 et dimanche 4 février, à Eurexpo, dans le cadre du festival Yggdrasil, la convention geek la plus immersive de France. Et "Demain, mais en mieux!", l'exposition que vous organisez est finalement un monde du festival Yggdrasil. Alors peut-être déjà la première question, mais de quelle idée est parti le concept de "Demain, mais en mieux!" ?
Alors c'est effectivement un choc des mondes un peu curieux, puisque si on résume en quelques secondes, "Demain, mais en mieux!", l'idée c'est la promesse de proposer au grand public d'aller à la rencontre directe des grands chercheurs d'aujourd'hui, qui travaillent sur un demain, qui se remettent un petit peu à faire envie, donc avec un parti pris résolument positif.
Et ces gens-là se retrouvent immergés, effectivement, dans un festival qui paraît potentiellement très atypique pour eux, où ils vont rencontrer des elfes et des dragons, puisque c'est le plus grand festival de France consacré au monde de l'imaginaire. C'est-à-dire que la fusion des deux, c'est de dire qu'on part d'un public de curieux à la base, qui sont des cinéphiles, des lecteurs, donc des gens déjà très enclins à des découvertes, et on fait le pari que ces gens-là sont capables d'aller s'intéresser à des sujets non plus imaginaires, mais imaginables, de prospectives, avec derrière un constat un peu triste qui était que les auteurs de science-fiction souvent aujourd'hui nous proposent une vision très déprimante des choses, et donc l'idée c'était de renouer avec une vision un peu plus à la Jules Verne.
Oui, c'est ça, une vision plus à la Jules Verne, donc plus positive. Finalement, l'idée est de renouer avec les racines de la vraie science-fiction.
La vraie science-fiction effectivement, parce que dans "science-fiction", il y a science, et d'ailleurs beaucoup de scientifiques, aujourd'hui, sont des auteurs de science-fiction à leurs heures perdues, ce sont donc des gens qui savent effectivement se projeter.
J'étais allé faire un tour à Yggdrasil, et notamment "Demain, mais en mieux !" ces dernières années, c'est vrai qu'on en a pour son argent, mais c'est surtout que c'est phénoménal : on voir un moteur de la fusée d'Ariane 6, rencontrer des gens incroyables. Alors par exemple cette année, quels vont être les nouveautés de "demain"Demain, mais en mieux ! " ?
Alors on a quelques nouveautés dont on est très contents, parce qu'effectivement, comme vous le disiez, on rencontre des gens assez exceptionnels en termes de science, y compris des gens qui sont sur des sujets vraiment d'avant-garde, on a des gens qui bossent sur les neutrinos, sur la matière noire, etc. On a voulu aussi tendre une perche vers un public un peu plus proche. Donc, cette année, on a mis en place une structure qui s'appelle "Un café au labo", dont le principe est d'abolir complètement la distance entre les visiteurs et les chercheurs. On invite des très grands chercheurs, qui sont vraiment des sommités, des gens que vous ne pourriez pas approcher, comme par exemple Didier Schmitt, le directeur de la stratégie d'exploration des missions pour l'Agence spatiale européenne, vous voyez que c'est vraiment la très très grosse pointure, et ces gens-là vont se prêter à un jeu, c'est qu'ils vont mettre en place un bar où ils se relaient pendant deux heures, et c'est eux qui vous servent le café ou qui vous servent un jus de fruits, c'est eux les barmen. Donc ça abolit complètement, symboliquement, cette distance qu'on peut avoir avec un chercheur, on est d'égal à égal, et au lieu de parler des résultats du public…
Oui, il y a le côté bar, très social, et finalement discussion de café de comptoir.
Discussion de comptoir, voilà, mais en lançant en même temps des sujets qui sont incroyablement perchés, et avec cette capacité de ces gens-là à se mettre au niveau du public en face, c'est-à-dire, on oublie les équations, on oublie tout ce qu'il peut y avoir de technique, et on repart vraiment sur les enjeux et les promesses de ces sciences-là. À quoi ça sert, et pourquoi est-ce que vraiment ça peut servir à modifier mon quotidien demain ? Qu'est-ce que ça peut m'apporter de mieux ?
Parmi les expériences, parce qu'on parle bien d'expériences à vivre, de "Demain, mais en mieux !", il y a par exemple une ferme solaire, orbitale, un avion spatial. La matière noire, vous en parliez... Ils ne sont pas nombreux sur Terre à comprendre ce que c'est, comment ça marche...
C'est clair. On va vraiment faire cet aller-retour entre des choses très abstraites en apparence, c'est-à-dire qui seront disruptives mais qui peuvent l'être dans 50 ans, et puis des choses beaucoup plus proches des gens. On va avoir énormément d'étudiants qui vont être présents cette année autour d'un espace qui a été mis en place avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui est un vrai partenaire, historique, de l'événement, qui nous a beaucoup soutenus, et qui met en place un village, des formations, pour justement tendre la main aux jeunes en disant finalement le futur qu'on te propose ne te fait plus envie, ça tombe bien, change-le, et tu peux devenir, toi aussi, technicien, tu peux devenir aussi ingénieur, et donc ces gens-là vont aussi venir présenter des projets qui sont finalement très proches du public, mais incroyablement débrouillards.
Vous verrez un vélo qui permet de se propulser à 140 à l'heure, vous verrez une voiture qui fonctionne à l'énergie solaire, donc vous allez avoir des choses comme ça.
Mais en fait finalement, cette exposition "Demain, mais en mieux!", c'est de dire demain, c'est de la science-fiction, mais ce sont des choses qui sont quand même quand déjà un ancrage dans le réel très fort....
Qui sont toutes complètement palpables. C'est pour ça qu'on fait vraiment attention à ce que ces chercheurs ne viennent pas avec un PowerPoint, mais viennent vraiment avec des prototypes, pour dire aux gens, regardez, ça a commencé. Ce futur là, il est déjà en train de s'écrire dans le secret des labos, et c'est simplement qu'on vous le raconte pas assez souvent, donc on va vous montrer des choses très tangibles. Effectivement, vous allez voir, il y a un démonstrateur qui est en train de permettre à l'Europe d'apprendre par exemple à récupérer ses fusées, pour donc ne plus jeter une fusée après un tireur.
C'est Elon Musk avec SpaceX...
Il a pris un cran d'avance là-dessus, clairement, et il y a maintenant une courbe d'apprentissage qu'on doit acquérir. Effectivement, on assiste à ces premiers pas de façon assez passionnante. Et donc là, le prototype est là.
Oui, donc effectivement, on n'a plus le fameux Didier Schmitt sur son estrade avec son PowerPoint en conférence, là, on va discuter avec lui...
Autour du moteur.
J'imagine que ce sont des gens qui vulgarisent aussi énormément, puisque c'est très d'une complexité effrayante.
Ce sont des gens qu'on accompagne un peu au début pour voir effectivement ceux qui sont capables de se mettre au niveau du public, et donc on a des gens qui sont très attentifs à justement comprendre assez vite à qui ils parlent, et donc ils sont capables d'envoyer du lourd quand effectivement il y a quelqu'un en face qui pose des questions précises, mais sinon ils sont capables de se rendre très simple dans leur façon d'aborder les choses.
Et là, vous attendez combien de personnes ?
Alors on avait la dernière 30 000 visiteurs, on est calibré à peu près sur le même public cette année, donc c'est un très gros événement aujourd'hui, et qui par contre ménage énormément d'espaces différents pour justement que les rencontres puissent se faire un petit peu en petit comité.
Sur combien de mètres carrés ?
On s'étend sur plus de 21 000 mètres carrés en tout, et la partie "Demain, mais en mieux !" va représenter 5 000 m2 de festival, puis à côté sur la partie imaginaire, il y a encore quelques belles trouvailles. Je peux vous annoncer, un squelette de T-Rex par exemple, c'est un vrai qui sera présent sur l'événement.
Nous avons massacré la planète qui nous a vu naître, alors massacrons l'espace, qui a déjà bien commencé vu que les satellites de Musk et des autres a transformé les orbites de la terre en poubelle...
On n'arrive même plus à observer l'univers tellement c'est pollué par les "zozos" qui "rêvent" de l'espace.