Audrey Henocque
Audrey Henocque © OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

Lyon a "un niveau d'impôt qui est très faible par rapport aux autres villes" assure Audrey Henocque

Audrey Henocque, première adjointe à la Ville de Lyon en charge des finances, est l'invitée de 6 minutes chrono.

La Ville de Lyon a planché, lors du dernier conseil municipal, sur les contours de son budget pour l'année 2024. Un an après la crise du prix de l'énergie, c'est l'inflation qui complique l'équation budgétaire. Ce qui n'empêche pas la municipalité de tabler sur un volume record d'investissement. "Au prochain conseil municipal, on va acter le fait qu'on s'est rapproché plutôt de 1,3 milliard, notamment du fait de l'inflation qui augmente le coût des travaux. Donc ça, c'est ce qu'on s'engage à faire. Mais certains travaux prennent de nombreuses années pour être réalisés. Trois à quatre ans, par exemple, entre le projet d'une école et son ouverture. Donc, on sait bien que dans ce qu'on lance, tout ne pourra pas être fait et payé avant 2026. C'est pour ça que dès le début du mandat, on a indiqué qu'en terme de paiement concret, ce serait plutôt 800 millions d'euros, ce qui constitue déjà une augmentation d'un tiers par rapport au mandat précédent", assure Audrey Henocque.

La taxe foncière pour contrer l'inflation

La première adjointe de la Ville en charge des finances revient aussi sur la hausse de la taxe foncière, votée en 2023 : "elle était vraiment justifiée cette augmentation et on s'en félicite parce que les coûts auxquels font face les collectivités sont en augmentation permanente. L'inflation touche encore plus les collectivités que les ménages puisque ce qu'on achète : des travaux de l'énergie, des denrées alimentaires pour les cantines ont augmenté encore plus que ce que peuvent payer les usagers et la taxe foncière n'est pas affectée à une dépense précise. Si l'an dernier on l'a utilisé pour faire face à l'augmentation du coût de l'énergie, si l'énergie coûte un peu moins cher que prévu ou si on arrive à en dépenser moins comme on le fait grâce à notre plan de sobriété énergétique, par contre le reste des coûts a continué à augmenter pour acheter les denrées alimentaires et puis pour développer les services publics et soutenir les associations qui font aussi le service public avec la Ville de Lyon et qui ont besoin d'augmentation de leur subvention. Donc, cet argent n'est pas perdu et largement utilisé dans le cadre du projet de budget 2024".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Audrey Henocque

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui nous accueillons Audrey Henocque. Vous êtes première adjointe à la ville de Lyon en charge des finances. Il y a un an vous aviez augmenté la taxe foncière à Lyon pour vous prémunir d'une hausse du coût de l'énergie, est-ce que, un an plus tard, vous dites finalement que cette hausse a été justifiée sachant que l'enveloppe budgétaire allouée au coût de l'énergie, au coût de l'électricité a moins augmenté que prévu ?


Oui, elle était vraiment justifiée cette augmentation et on s'en félicite parce que les coûts auxquels font face les collectivités sont en augmentation permanente. L'inflation touche encore plus les collectivités que les ménages puisque ce qu'on achète : des travaux de l'énergie, des denrées alimentaires pour les cantines ont augmenté encore plus que ce que peuvent payer les usagers et la taxe foncière n'est pas affectée à une dépense précise. Si l'an dernier on l'a utilisé pour faire face à l'augmentation du coût de l'énergie, si l'énergie coûte un peu moins cher que prévu ou si on arrive à en dépenser moins comme on le fait grâce à notre plan de sobriété énergétique, par contre le reste des coûts a continué à augmenter pour acheter les denrées alimentaires et puis pour développer les services publics et soutenir les associations qui font aussi le service public avec la Ville de Lyon et qui ont besoin d'augmentation de leur subvention. Donc, cet argent n'est pas perdu et largement utilisé dans le cadre du projet de budget 2024.


Ce n'est pas une cagnotte comme ce que vous accusait l'opposition d'avoir constitué sur le dos des lyonnais...


Non, ils ont calculé qu'en fait, on a dépensé moins d'électricité qu'on pensait en dépenser, mais c'est justement grâce à ce plan de sobriété qui nous a fait économiser à 10% d'énergie et donc, tant mieux, on s'en félicite et donc, les recettes qu'on n'a pas utilisées, on les utilise pour soutenir les agents de la Ville de Lyon qui font le service public et les structures partenaires qui en ont besoin.


On a dépassé le cap de la mi-mandat. Vous aviez prévu un budget d'investissement, un plan de mandat, c'est-à-dire réaliser des travaux d'un montant record. On parlait de 1,2 milliard d'euros. Est-ce que vous serez dans les temps? Est-ce que vous serez à l'heure et est-ce que vous pourrez tout financer ?



Alors, cette somme de 1,2 milliard, ce sont des engagements. Et d'ailleurs, au prochain conseil municipal, on va acter le fait qu'on s'est rapproché plutôt de 1,3 milliard, notamment du fait de l'inflation qui augmente le coût des travaux. Donc ça, c'est ce qu'on s'engage à faire. Mais certains travaux prennent de nombreuses années pour être réalisés. Trois à quatre ans, par exemple, entre le projet d'une école et son ouverture. Donc, on sait bien que dans ce qu'on lance, tout ne pourra pas être fait et payé avant 2026. C'est pour ça que dès le début du mandat, on a indiqué qu'en terme de paiement concret, ce serait plutôt 800 millions d'euros, ce qui constitue déjà une augmentation d'un tiers par rapport au mandat précédent. Et donc ça, on a en effet bon espoir de réussir à tenir ce rythme de travaux pour réaliser 800 millions de travaux concrets et d'avoir payé les factures. Et puis, le reste sera finalisé sur le mandat suivant. Mais c'est une logique tout à fait habituelle des programmations pluriannuelles d'investissement. Elles glissent d'un mandat à l'autre.


Pour investir autant, vous allez avoir recours un peu, beaucoup, à l'endettement. Vous estimez que l'encours de la dette sera encore soutenable à la fin du mandat ou est-ce que vous allez laisser peut-être une dette à vos prédécesseurs ou à vous-même si vous êtes réélu en 2026 ?


Alors, on finance avant tout les investissements à la ville de Lyon grâce à notre épargne brute. Donc, ça, c'est les recettes que l'on a et qu'on dépense pas au quotidien. Donc, la question que vous me posiez tout à l'heure sur l'augmentation de la taxe foncière de l'an dernier et le fait qu'on n'a pas tout dépensé pour payer l'électricité et l'énergie, nous permet justement de rebasculer ce qu'on n'a pas dépensé sur l'investissement. On peut aussi parler d'autofinancement. Et donc, la ville de Lyon fait attention d'avoir toujours des recettes dynamiques pour pouvoir financer les investissements d'abord avec nos fonds propres. Et ensuite, pour ce qui nous manque, on a recours en effet à des emprunts qui vont augmenter un peu dans les années qui viennent, mais qui nous permettront de rester sur un niveau d'endettement faible par rapport à la taille de notre ville. C'est-à-dire que concrètement, aujourd'hui, on a environ 360 millions d'euros d'endettement quand on était à 400 millions au début du mandat. Donc, on a désendetté la ville pour l'instant depuis deux ans. Mais c'est tout à fait classique parce qu'on avait moins à payer d'investissement en début de mandat. Et donc là, au fur et à mesure qu'on va faire plus d'investissement, on va se réendetter un peu. Ca pourrait atteindre jusqu'à 500 millions d'euros. Donc, pour un contribuable lambda, un citoyen, c'est sûr que ça semble être des sommes énormes, mais en réalité, à 500 millions d'euros pour une ville comme Lyon, qui dégage plus de 70 millions chaque année d'auto financement, ça veut dire qu'en moins de 7 ans, si on consacrait tout notre auto financement à payer notre dette, on aurait remboursé nos emprunts. Et donc, ce n'est pas beaucoup 7 ans parce qu'en fait, on fait des emprunts pour construire des bâtiments qui vont durer plus de 30 ans. Et puis, la ville de Lyon a un patrimoine très important. Donc, c'est une situation qui reste très saine, très positive. On est vraiment avec une ville qui a un niveau d'impôt qui est très faible par rapport aux autres villes de la même taille et un niveau d'endettement qui restera très raisonnable.

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