David Kimelfeld

Jet de soupe au musée des Beaux-Arts de Lyon : quelles réactions politiques ?

Au sein de l'opposition lyonnaise, on condamne l'action de Riposte Alimentaire, mais aussi la réaction de Grégory Doucet, jugée pas assez ferme selon plusieurs élus.

À Lyon, les réactions politiques à l'acte de Riposte Alimentaire de samedi oscillent entre consternation et indignation. Le musée des Beaux-Arts comme la Ville de Lyon ont déposé plainte samedi, mais la réaction du maire de Lyon, Grégory Doucet, sur les réseaux, a suscité de vives réactions parmi les élus de la métropole. Samedi après-midi, le maire a exprimé son regret face aux faits et a affiché son soutien aux équipes du musée, tout en nuançant : "Mais face à l’urgence climatique, l’angoisse est légitime. Nous y répondons par une action résolue".

Jérémie Bréaud, maire de Bron (LR), s'est indigné en questionnant : "Qui est le plus coupable ? Ces activistes écolos illuminés ou Grégory Doucet qui, en ne condamnant pas fermement, se comporte une fois de plus en petit chef de clan de militants associatifs plutôt qu'en maire de tous les Lyonnais ?"

Pierre Oliver demande une étude pour "prouver la protection des autres œuvres"

Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement de Lyon, a également tenu à condamner la réaction de Grégory Doucet. "Il n'a pas condamné fermement cette attaque, ce qui quelque part est assez logique puisqu'il prône lui-même régulièrement la désobéissance civile, estime-t-il. Hier, on était dans une forme de "regret en même temps que de soutien" dans sa réponse. Ce n'est pas une réaction à la hauteur du rôle de maire de Lyon".

L'édile demande qu'une étude soit menée par la Ville afin de savoir si les autres œuvres du patrimoine lyonnais peuvent être facilement exposées à de telles attaques à l'avenir. "On sait que c'est un phénomène qui prend de l'ampleur, constate-t-il. Aujourd'hui c'est Lyon, la semaine précédente c'était Paris, on a l'impression que chaque semaine ces militants ciblent la culture et le monde de l'art. Évidemment, ce n'est pas la bonne solution pour faire valoir une cause, quelle qu'elle soit. Je demande au maire qu'il fournisse rapidement la preuve que les tableaux sont bien protégés de ces militants, qui le soutiennent par ailleurs, et que des mesures puissent être prises pour le patrimoine des Lyonnais".

En début de semaine, l'analyse par un expert permettra de savoir si le tableau de Claude Monet visé par Riposte Alimentaire est endommagé.

Pour David Kimelfeld, le "oui mais" ne passe pas

David Kimelfeld, conseiller métropolitain et conseiller municipal à Lyon, a également réagi en condamnant "avec la plus grande fermeté cette action, ainsi que toutes celles qui s'en inspirent". D'après lui, "les responsables politiques verts, sénateur et sénatrice du Rhône, président de la Métropole et maire de Lyon doivent avoir une parole forte pour condamner ces actions". "Ils sont peut-être les seuls à être encore audibles pour expliquer à ces activistes qu'ils se trompent et sont contre productifs à leur cause, a-t-il ajouté. Le silence des uns et le ''oui mais'' du maire de Lyon en font les alliés objectifs de ces actions inacceptables".

À l'échelle nationale, la ministre de la Culture Rachida Dati a diffusé un court tweet pour afficher son soutien aux équipes du musée des Beaux-Arts de Lyon, en questionnant : "Comment imaginer qu'en s'en prenant à une œuvre d'art, on fasse avancer la cause que l'on prétend servir ?"

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