Au lendemain d’une manifestation exigeant la "fermeture des locaux fascistes" à Lyon, la préfète du Rhône Fabienne Buccio a rappelé qu’elle souhaitait agir "au plus vite", mais pas sans un "travail solide" capable de tenir en justice.
Lundi 12 février ils étaient près de 300 à s’être réunis place de la Comédie, dans le 1er arrondissement de Lyon, pour demander la fermeture des "locaux fascistes" installés entre Rhône et Saône. Dans le viseur de ces militants d’associations et de syndicats de gauche, regroupés au sein du collectif "Fermons les locaux fascistes", le bar associatif "La Traboule" et le club de sports de combat "l’Agogé", deux lieux de réunions des membres de la mouvance identitaire à Lyon et notamment des Remparts. Du nom de ce groupe identitaire, né dans le 5e arrondissement de Lyon sur les cendres du groupuscule Génération identitaire, dissous en 2021 par le ministère de l’Intérieur, et dont il a hérité ses locaux.
Un ex-cadre des Remparts condamné
Menacé d’une procédure de dissolution par le ministre de l’Intérieur, en même temps que d'autres associations comme la Citadelle et la Division Martel, qui ont depuis été dissoutes, Les Remparts continuent pour le moment de passer entre les mailles du filet. La semaine dernière, l’un de ses anciens cadres, Sinisha Milinov, et un autre jeune proche de la mouvance identitaire ont néanmoins été condamnés à de la prison ferme pour une agression raciste commise à Lyon.
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Des éléments qui seront sans doute ajoutés au dossier que constituent les services de l’État pour tenter d’aboutir à une dissolution des Remparts et à une fermeture de ses locaux, ce pour quoi le maire de Lyon Grégory Doucet milite activement. Depuis le début de son mandat, l'élu écologiste a ainsi saisi à plusieurs reprises le gouvernement, réitérant une nouvelle fois sa demande au ministre de l’Intérieur le 7 février après l’annonce de la dissolution de la Citadelle.
Quid des "Remparts" à #Lyon, dont l’un des anciens membres vient d’être condamné ?
— Grégory Doucet (@Gregorydoucet) February 7, 2024
Nous étions plusieurs élus de tous bords à vous alerter sur les dangers que représente cette association pour les Lyonnais et la République. https://t.co/bH2sIxdVD2
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Construire un dossier qui "tienne après en justice"
Invitée ce mardi 13 février de nos confrères BFM Lyon, la préfète du Rhône a concédé vouloir obtenir "au plus vite" la fermeture de la Traboule, en rappelant néanmoins vouloir le faire sur la base d’un "travail solide", qui "tienne après en justice". Selon la représentante de l’État dans le Rhône et la région Auvergne-Rhône-Alpes, "toutes ces interpellations permettent de remplir un dossier qui nous permettra de tenir devant la justice pour obtenir la dissolution d’associations. Cela se construit dans le calme, plus que par des manifestations des lettres ou des injonctions".
💬 Ultradroite à Lyon: la préfète du Rhône souhaite fermer "au plus vite" la Traboule, local des identitaires lyonnais, mais une fois qu'elle possédera des éléments "solides" qui puissent "tenir après en justice" pic.twitter.com/OwDnA6pFMD
— BFM Lyon (@BFMLyon) February 13, 2024
Une réponse aux injonctions d’agir venues de la mairie, que l’on ne semble visiblement pas goûter du côté de l’État, où l’on rappelle que "nous sommes un État de droits, il ne faut pas l’oublier, et nous faisons les choses en fonction".
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