Stéphane Guggino, qui est délégué général à la Transalpine, l'association réunissant les défenseurs du projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin. Il était dans l'émission "6 minutes Chrono" de Lyon Capitale, pour faire un point sur le chantier du Lyon-Turin et donner le détail du financement des études sur les voies d'accès au tunnel côté français.
Stéphane Guggino débute en expliquant l'accord entre les acteurs français. Un accord qui a permis à l'Etat de déposer un dossier auprès de l'Union Européenne afin que cette dernière finance une part importante des études : "Cet accord consiste à trouver les financements pour franchir une étape décisive concernant la section française. L'Europe proposait des financements, mais pour pouvoir déposer un dossier et obtenir ces financements, il fallait que la France puisse proposer de son côté un plan de financement pour la partie qui reste à charge au pays. La totalité de ces études coûte 220 millions d'euros. L'Europe met sur la table 90 millions d'euros, mais il fallait que la France propose un plan de financement pour les 130 millions d'euros. C'est ce qui a été fait sur le fil entre la région Auvergne-Rhône-Alpes, l'Etat et puis une dizaine de collectivités locales."
Le détail du financement
Union européenne : 90 millions d'euros
État : 85 millions d'euros
Conseil région d'Auvergne-Rhône-Alpes : 33 millions d'euros
Métropole de Lyon : 5 millions d'euros
Conseil départemental 73 : 3 millions d'euros
Conseil départemental 69 : 1,5 million d'euros
Syndicat mixte des mobilités de l'aire grenobloise : 1 million d'euro
Grand Annecy : 1 million d'euros
Grand Chambéry : 450 000 euros
Grand Lac : 300 000 euros
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Le délégué de la Transalpine complète : "l'investissement de l'Etat s'élève à 85 millions d'euros et l'engagement de Laurent Wauquiez (LR) pour la région Auvergne-Rhône-Alpes est de 33 millions d'euros, ce qui est une somme conséquente, assortie, en plus, d'une augmentation des efforts financiers de l'Etat et de la région sur le CPER, ce qui permettra d'améliorer notamment les transports du quotidien."
Plus de détails sur l'avancée du chantier du tunnel et sur le scénario des voies d'accès dans la vidéo.
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La retranscription complète de l'émission avec Stéphane Guggino.
Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler du Lyon-Turin, ce projet de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin qui se divise en trois parties, on le rappelle. Les voies d'accès françaises au tunnel sous la montagne, le tunnel sous les Alpes et enfin la partie italienne entre le tunnel et Turin. La dernière actualité de ce projet : après de longues discussions et plusieurs financements manqués, la France a bien déposé un dossier au mois de janvier auprès de Bruxelles pour co-financer des études sur le Lyon-Turin, on va en parler aujourd'hui avec Stéphane Guggino, qui est délégué général à la Transalpine. Bonjour Stéphane Guggino. Merci d'être connecté avec nous aujourd'hui. On va rentrer dans le vif du sujet. Quel est l'objet de cet accord, trouvé côté français, on le rappelle, entre la région Auvergne-Rhône-Alpes, l'Etat et les collectivités locales ?
Cet accord consiste à trouver les financements pour franchir une étape décisive concernant la section française. L'Europe proposait des financements, mais pour pouvoir déposer un dossier et obtenir ces financements, il fallait que la France puisse proposer de son côté un plan de financement pour la partie qui reste à charge au pays. La totalité de ces études coûte 220 millions d'euros. L'Europe met sur la table 90 millions d'euros, mais il fallait que la France propose un plan de financement pour les 130 millions d'euros. C'est ce qui a été fait sur le fil entre la région Auvergne-Rhône-Alpes, l'Etat et puis une dizaine de collectivités locales.
Quel est le montant par exemple de l'État et de la région Auvergne-Rhône-Alpes, parce que ça concerne aussi les habitants de Lyon, étant donné qu'ils sont dans la région Auvergne-Rhône-Alpes eux-mêmes ?
Bien sûr, l'investissement de l'Etat s'élève à 85 millions d'euros et l'engagement de Laurent Wauquiez (LR) pour la région Auvergne-Rhône-Alpes est de 33 millions d'euros, ce qui est une somme conséquente, assortie, en plus, d'une augmentation des efforts financiers de l'Etat et de la région sur le CPER, ce qui permettra d'améliorer notamment les transports du quotidien.
Le CPER, c'est le contrat entre l'Etat et la région pour les grands projets. On a bien compris que c'était une étude importante, pour lancer les voies d'accès. Est-ce que c'est pour dessiner un scénario ? C'est cela l'objectif de ces études ? C'est pour aller plus loin dans le détail sur les voies d'accès au tunnel sous la montagne ?
Oui, absolument, c'est une étape capitale qui a été franchie et qui sera franchie après la décision de Bruxelles en juin prochain. C'est une étape capitale pour la section française, après des années d'attente et puis une forte impatience pour employer un euphémisme de la part de l'Union Européenne et de l'Italie. Cette étude peut laisser penser que c'est quelque chose de pas très concret, mais en l'occurrence, ça l'est véritablement. Le tracé entre Lyon et l'entrée du tunnel sous les Alpes qui est en cours de creusement, c'est à peu près 120 kilomètres, ce tracé est connu depuis plusieurs années. En revanche, il est connu de manière approximative, c'est-à-dire c'est une bande de 100 à 300 mètres qui est tracée. Là, avec ces études d'avant-projet détaillés, il s'agit vraiment d'entrer dans une étape pré-opérationnelle, c'est-à-dire c'est la dernière étape avant les travaux. Sur la bande de 300 mètres qui est tracée, maintenant, on va aller à 10 cm près et donc concevoir la ligne et son insertion technico-environnementale de manière extrêmement précise.
Et c'est pour un scénario qui donne une priorité au fret ?
Oui, s'agissant du scénario, c'est le scénario privilégié dans un premier temps, c'est un scénario prioritaire, c'est le scénario le plus direct entre Lyon et l'entrée du tunnel. C'est un scénario qui est très très favorable au fret ferroviaire pour enlever les camions des routes dans les Alpes et la vallée du Rhône.
Dans la vallée de la Maurienne aussi qui est très polluée. On va élargir un petit peu. On a parlé des voies d'accès, côté français, c'est tout l'objet de cette étude. Pour le chantier du tunnel qui a été lancé il y a déjà quelques années, où est-il aujourd'hui ? Où est-ce qu'en est ce chantier ?
Il avance, avec une montée en puissance très forte et régulière. Ce chantier qui est conduit par le maître d'ouvrage Telt fonctionne sur certains sites 24 heures sur 24. Le creusement est en cours, à peu près 33 km de galeries ont été creusées dont 12 à 13 km du tunnel définitif. C'est aujourd'hui 2500 personnes qui travaillent sur ce chantier et ça va encore augmenter. Ce tunnel permettra de relier la France et l'Italie, il fera 57,5 km. Tous les marchés de génie civil de ce tunnel ont été passés. Les premiers tunneliers, aujourd'hui on creuse en méthode traditionnelle, arriveront à la fin de l'année puis progressivement et là le rythme va considérablement s'accélérer.
Le forcing idéologique continue à plein gaz ! 😀
Rien est fait réellement dans ce projet fou pour gagner "un peu de temps" et ne RIEN changer en termes de ferroutage vu que ce ferroutage pourrait être obligatoire depuis longtemps mais ne l'est pas et amènera (si on en parle) à des grèves de camionneurs qui vont défendre "leur chiffre d'affaires"...
Ce monde du BTP ne vit qu'avec les milliards de subvention de l'Etat.