Le 9 février, la Ville de Lyon - tout comme quatre autres Villes de France - a déposé un recours devant le tribunal administratif pour obtenir un remboursement des frais engagés dans le domaine de l'hébergement d'urgence, une compétence de l'Etat.
"Un cri d'alarme, mais malgré tout une main tendue." Ce vendredi, Grégory Doucet, maire écologiste de Lyon ainsi que les édiles de Grenoble, Strasbourg, Rennes et Bordeaux, ont annoncé avoir déposé des recours indemnitaires contentieux auprès de leur tribunaux administratifs respectifs. Ils dénoncent "le sous-dimensionnement du système d'hébergement d'urgence" et les frais engagés par leur collectivités pour "faire face aux besoins sociaux qui explosent", alors que l'hébergement d'urgence est une compétence de l'Etat.
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300 000 € engagés par la Ville sur une compétence de l'Etat
A Lyon, la municipalité a ouvert plusieurs centaines de places d'hébergement d'urgence ou encore pris en charge des nuits d'hôtel lors des vacances scolaires pour loger des familles abritées habituellement dans des écoles avec le soutien du collectif Jamais sans toit. Les communes souhaitent ainsi obtenir un remboursement des frais engagés alors que "l'Etat n'apporte pas de réponse", juge Grégory Doucet. Pour l'heure, la municipalité estime à 300 000 € la somme engagée en ce sens entre le 1er janvier 2022 et le 30 septembre 2023.
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Le premier magistrat de Lyon a par ailleurs assuré : "Notre démarche n'est pas partisane, elle est avant tout celle d'élus de la République qui ont à cœur de faire vivre les principes fondamentaux de notre République." Et de rappeler par ailleurs, comme l'avait fait dans nos colonnes l'adjointe aux solidarités Sandrine Runel, que "nos multiples sollicitations de la préfecture sont restées sans réponse", notamment un recours gracieux, engagé avant cette procédure contentieuse.
"Le système est inadapté, insuffisant, inefficace et absolument indigne"
Au-delà du remboursement de leurs frais, les édiles souhaitent "une refonte des critères d'accès à l'hébergement d'urgence" qu'ils jugent "de plus en plus restrictifs". "Le système est inadapté, insuffisant, inefficace et absolument indigne" a dénoncé Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg. S'ils ont reconnu la "bonne volonté" des préfets, les maires des cinq villes ont appelé l'Etat à "leur donner les moyens d'agir".
Dans le Rhône, la préfète Fabienne Buccio a annoncé en janvier sa volonté d'ouvrir 300 places d'hébergement d'urgence supplémentaires tout au long de l'année 2024. "C'est une demande de nos concitoyennes et concitoyens. Très régulièrement des Lyonnais me demandent pourquoi il y autant de monde qui dort dans des tentes", insiste Grégory Doucet.
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"pourquoi il y autant de monde qui dort dans des tentes", peut-être en partie parce qu'on leur a fait croire qu'après un voyage difficile et coûteux ils seraient accueillis comme le fils prodigue. A qui la faute?
A part pleurnicher il est bon à quoi..il est pitoyable