Face aux récentes inquiétudes des opposants au projet Rhônergia, la CNR se veut rassurante et défend le nouveau barrage.
En novembre dernier, la Compagnie nationale du Rhône (CNR) présentait les contours de son projet de barrage Rhônergia. Depuis, ses détracteurs n'ont eu de cesse de l'attaquer, pointant notamment du doigt son coût et son impact environnemental. Certains remettent même en question l'intérêt de ce 20e et dernier barrage sur le Rhône commandé par l'État.
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Produire de l'énergie en plus
Le 27 février, le processus de concertation préalable s'est achevé, non sans fracas, en attendant la décision l'État. Ce dernier doit en effet décider, au regard des éléments fournis par la CNR, du maintien ou non du projet. Pour Olivier le Berre, directeur du projet Rhônergia, la construction de ce barrage est nécessaire. "On comprend l'opposition et qu'un tel aménagement soulève des questions. Mais c'est à mettre en balance des objectifs à atteindre qui sont considérables", appuie-t-il. Selon lui, il s'agit avant tout de penser à l'avenir et de "sécuriser notre approvisionnement en énergie". En effet, l'énergie hydroélectrique se présente comme l'une des seules alternatives viables au nucléaire. Lequel montre aujourd'hui ses limites.
Quant à l'impact du projet sur l'environnement, "on n’a jamais caché que ça aurait des effets", indique Olivier Le Berre. Une fois construit, le barrage ralentira le débit du fleuve, ce qui peut impacter sa biodiversité. Cependant, les études réalisées ne permettent pas encore d'estimer précisément cet impact. "On est encore très en amont", insiste le directeur de projet. Il s'agirait toutefois d'un mal nécessaire dans un contexte de transition énergétique. "Ce barrage, c'est de la production d'énergie en plus, à un niveau massif". Par ailleurs, la CNR promet des conséquences limitées sur le foncier aux alentours de l'ouvrage.
Une sortie de terre en 2029
L'État devrait se décider quant à l'avenir du projet mi-2024. S''il venait à être validé, il serait ainsi constitué d'un barrage et d'une centrale devant produire 140 GW/h par an. "Cela équivaut aux besoins électriques annuels de 60 000 habitants, soit la population de Bourg-en-Bresse", explique Olivier Le Berre. Mais avant qu'un tel ensemble ne sorte de terre, le dragage du fond du fleuve est indispensable. Cet aménagement doit en effet créer une chute d’eau sur le Rhône pour ne pas impacter le phénomène de crues. Tous ces travaux et contraintes jouent nécessairement sur le coût du projet, aujourd'hui estimé à 330 millions d'euros. "Mais il est entièrement financé par la compagnie, aucun argent public ne sera investi", rassure la CNR.
Mais pour l'heure, "rien n'est fait", affirme Olivier Le Berre. Après la décision de l'État, il faudra encore trois années d'études pour aller vers des diagnostics plus poussés. "Jusqu'à maintenant, nous n'avons pas pu répondre à toutes les questions, on le fera par la suite". Une nouvelle concertation sera également mise en place au terme de ces études, étalant la phase d'instruction complémentaire jusqu'à 2028. Enfin, si le projet voit le jour, les travaux ne débuteraient qu'en 2029.
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"Le rapport CNR annonce un productif de 140 gigawatts heure, soit la consommation annuelle, hors chauffage de 60 000 habitants", pointe Clément Pradier, coordinateur du collectif qui se veut apolitique."
lu l'essor, Isère.
Hors chauffage... Si ce chiffre est juste on peut se demander "tout ça pour ça ??" Toute cette destruction, cet argent dépensé pour si peu... ? Et effectivement, on ne parle pas assez souvent d'économiser l’électricité sans retourner à l'âge de pierre...
Et les projets/essais d'hydroliennes sur le Rhône, ça en est où ?