Muriel Laurent
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Muriel Laurent (PS) : "on est pro-européen et on le revendique"

Muriel Laurent, maire PS de Feyzin et candidate aux élections européennes, est l'invitée de 6 minutes chrono.

La maire socialiste de Feyzin devrait être en position éligible lors des élections européennes du mois de juin. Du moins si le PS, emmené par Raphaël Glucksmann, se maintient autour d'un score à deux chiffres. Des intentions de vote qui laisse entrevoir un rebond pour le Parti socialiste qui a plutôt enchaîné les revers électoraux ces dernières années. "C'est déjà une très très bonne nouvelle pour nous puisque de se remettre dans une dynamique positive de campagne électorale, ça fait toujours du bien au moral des élus et surtout des militants. Et oui effectivement, c'est toujours une bonne chose de voir qu'on retrouve une aura et qu'on arrive à remobiliser autour de soi", se réjouit-elle.

Le Parti socialiste se pose dans cette campagne en alternative aux électeurs pro-européens et déçus du macronisme : "ce que Emmanuel Macron et le Rassemblement national veulent nous faire penser aujourd'hui, c'est à dire de nous remettre dans ce choix entre le Rassemblement national et Renaissance. Mais moi, ce que je pense aujourd'hui, c'est que notre liste, elle peut apporter un autre choix et une autre option pour les Français et pour les Européens. Et c'est ce qu'il faut arriver à faire entendre aujourd'hui".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Muriel Laurent

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui nous sommes avec Muriel Laurent, bonjour. Bonjour. Alors vous êtes maire socialiste de Feyzin et vous êtes aussi candidate aux élections européennes, placée on va dire en position éligible si les sondages restent bons pour le Parti socialiste comme ils le sont en ce moment. Ce dimanche, se tenait un meeting à Lyon avec votre tête de liste, Raphaël Glucksmann. Comment vous vivez le fait de voir le PS se retrouver, flirter avec des scores à deux chiffres dans les intentions de vote ? C'est un sursaut ou c'est le début d'une reconstruction politique ?


Alors c'est déjà une très très bonne nouvelle pour nous puisque de se remettre dans une dynamique positive de campagne électorale, ça fait toujours du bien au moral des élus et surtout des militants. Et oui effectivement, c'est toujours une bonne chose de voir qu'on retrouve une aura et qu'on arrive à remobiliser autour de soi.


Comment vous expliquez justement ce regain de forme ? Il est dû au reste de l'offre politique ? Il est dû au fait que vous, vous êtes en campagne et les autres pas encore ? Comment vous l'expliqueriez ?

Un peu des deux en fait, il y a aussi, il y a cette envie et je pense aussi, il y a l'aura de Raphaël Glucksmann, il faut le dire. Notre tête de liste, elle a son importance et c'est bien normal. Et oui, on peut le qualifier aussi de sursaut et de rebond, dû aussi à, encore une fois, une nouvelle mobilisation, une nouvelle dynamique. Donc c'est ça qui, je pense aujourd'hui, fait qu'on est dans cette position et dans cette dynamique.


Comment vous vous qualifiez, vous, par rapport à l'Europe ? Puisque c'est une élection qui est souvent assez particulière, puisque finalement, ça devient souvent un référendum pour ou contre l'Europe, capté par une ou deux listes. À gauche, il y a des positionnements assez variés. Vous, la ligne politique du PS par rapport à l'Europe, c'est quoi ? Vous êtes pro-européen ? Vous l'assumez ?


Bien sûr, oui, on est pro-européen. Oui, mais oui, totalement ? Oui, totalement, j'ai envie de dire, parce qu'on voit bien qu'on a besoin de l'Europe et que l'Europe est une force. Les fondamentaux qui l'ont créé correspondent aux valeurs aussi que porte le parti socialiste et puis, bien sûr, place publique. Donc, on est pro-européen et on le revendique, oui.


Mais pour vous, il n'y a pas un problème dans la manière dont la politique européenne est traitée, puisqu'on entend souvent, chaque fois qu'il y a un problème, on dit, oui, mais c'est la faute de l'Europe, c'est la faute de Bruxelles.


Oui, c'est facile. C'est comme de dire que quand on a des soucis, c'est la faute des élus. Mais non, en fait, l'Europe, elle semble loin, mais en fait, elle n'est pas si loin que ça dans notre quotidien et dans le quotidien des Français. Il faut juste réexpliquer les choses et faire comprendre vraiment l'objectif de l'Europe. Et puis, le programme qu'elle propose et puis, les différentes, je ne vais pas parler de compétences, mais les différents aspects qu'elle apporte aux citoyens lambda. Parce que parfois, on ne se rend pas compte, mais une décision européenne peut avoir une importance dans notre quotidien, dont on ne mesure même pas d'où ça vient.


Et alors, par exemple, pour vous, quels sont les grands enjeux de cette campagne? Qu'est-ce qui devrait intéresser les citoyens qui, souvent, quand même, un peu, il faut le dire, boudent cette élection? En quoi ils se trompent? Quel est l'enjeu majeur de cette élection? Qu'est-ce qui va se jouer au mois de juin?


Pour moi, c'est la transition écologique, puisqu'il faut que l'Europe soit le chef d'orchestre de cette transition.


Il y a déjà eu un Green Deal.


Oui, et il y aura très certainement, dans la poursuite de ce Green Deal, le pacte vert qui va aussi apporter d'autres éléments pour arriver à passer le cap de cette transition écologique. Et Raphaël Glucksmann le disait hier : il faut absolument donner un dynamisme et passer le cap de cette transition écologique qui nous permettra de revenir à des fondamentaux et qui fera en sorte qu'on retrouve aussi cette cohésion et cette adhésion des Français, entre autres, on peut dire des Européens, à l'Europe. Et puis, un des enjeux majeurs, pardon, c'est aussi de faire, je ne veux pas le dire comme ça, mais on a aujourd'hui le Rassemblement national qui est aux portes du pouvoir en France et ailleurs en Europe. Et il faut vraiment faire comprendre aux Français que cette élection, elle est majeure, qu'il y a un enjeu majeur et de voir arriver l'extrême droite au pouvoir en France et en Europe, ce serait vraiment une catastrophe.

Oui, puisque beaucoup de partis d'extrême droite en Europe progressent. Il y avait les élections législatives ces dernières heures au Portugal avec une progression du parti d'extrême droite. Beaucoup de gens regrettent en France que le débat politique se tourne finalement autour du Rassemblement national. Beaucoup de critiques sur le rôle d'Emmanuel Macron et de Renaissance qui sont accusés de vouloir installer finalement un tête à tête entre le Rassemblement national et eux. Mais finalement, vous, vous êtes à peu près sur la même ligne...


Oui, je ne suis pas tout à fait d'accord, en fait, parce que c'est ce qu'on nous donne à penser. Et c'est ce que Emmanuel Macron et le Rassemblement national veulent nous faire penser aujourd'hui, c'est à dire de nous remettre dans ce choix entre le Rassemblement national et Renaissance. Mais moi, ce que je pense aujourd'hui, c'est que notre liste, elle peut apporter un autre choix et une autre option pour les Français et pour les Européens. Et c'est ce qu'il faut arriver à faire entendre aujourd'hui.

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