Après avoir annoncé qu'il ne sortira pas du dispositif, le président LR d'Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez s'est de nouveau payé le dispositif Zéro artificialisation nette.
Mi-février, et après plusieurs mois d'opposition frontale contre une loi qu'il qualifiait de "ruralicide" et "technocratique", menaçant de faire appel à la désobéissance civile en sortant du dispositif, Laurent Wauquiez adressait un courrier aux maires de la région Auvergne-Rhône-Alpes dans lequel il expliquait avoir eu un "échange constructif avec le ministre de la Cohésion des territoires, Christophe Bechu, qui a débouché sur des avancées significatives" à propos du dispositif Zéro artificialisation nette (ZAN).
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"Mais qui sont ces fous ? Comment est-ce qu'on peut faire des choses pareilles ?"
Le président LR de la Région Auvergne-Rhône-Alpes assurait avoir obtenu de la part du ministre un "important infléchissement sur les différents points d’alerte". Fléchissement réfuté aussitôt par l'entourage de Christophe Béchu auprès de Lyon Capitale. Interrogé ce jeudi sur son adoucissement, Laurent Wauquiez, semble-t-il préparé à la question, a énuméré des normes prévues par le dispositif qu'il juge absurdes.
"Le ZAN va classer votre jardin. Si dans votre jardin il y a moins de 25 % d'arbres, il sera classé comme artificialisé. Si un jardin public fait moins de 1 500 m², il sera aussi artificialisé, mais s'il fait plus de 2 500 m², il sera non-artificialisé", a-t-il lancé. Et de conclure : "Mais qui sont ces fous ? Comment est-ce qu'on peut faire des choses pareilles ?"
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"Si Paris veut nous imposer cette loi, ils le feront"
Déplorant l'impuissance de sa Région pour s'opposer à cette loi, Laurent Wauquiez a assuré : "Contrairement à ce que j'ai lu, je n'ai pas changé d'avis. Je suis contre cette loi, je pense que c'est une folie." Mais le candidat d'Eric Ciotti pour la prochaine présidentielle a mis de l'eau dans son vin. "Je suis dans un cadre où j'ai face à moi une loi. J'essaye de discuter avec le ministre en lui disant, 'ta loi va faire un massacre, corrige la', et je dois négocier pour limiter les impacts pour protéger ma région", a-t-il indiqué.
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Laurent Wauquiez souhaite assouplir la loi pour permettre à plus de projets d'être acceptés, notamment pour l'industrie, la construction de lycées ou l'installation de nouveaux projets d'entreprises. "Je sais très bien que c'est le pot de terre contre le pot de fer. Si Paris veut nous imposer cette loi, ils le feront", a-t-il conclu.
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