Critiqué depuis son annonce dans la presse avant son vote en conseil municipal, le nouvel accueil périscolaire de la Ville de Lyon ne devrait pas être adapté.
La Ville de Lyon va-t-elle céder et assouplir les horaires de son accueil périscolaire repensé, baptisé "Pep's" ? Plus de 1 500 parents d'élèves, signataires d'une pétition en ligne, l'espèrent en tout cas. Votée en conseil municipal le 21 mars, après avoir été présentée dans un communiqué diffusé à la presse, cette réforme de l'accueil périscolaire prévoit notamment une nouvelle organisation horaire qui ne permettra aux parents de venir chercher leurs enfants qu'à partir de 17 h 45 en maternelle et 18 h en élémentaire au lieu de 17 h 30 actuellement.
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Une demande d'assouplissement pour récupérer les enfants plus tôt
Les signataires de la pétition craignent ainsi des journées à rallonge, d'autant que seuls 7 000 enfants restaient jusqu'à 18 h 30, contre 19 000 partant entre 16 h 45 et 17 h 30. Ils déplorent également que "les parents de fratries scolarisées en maternelle et en élémentaire devront donc attendre 15 minutes" pour récupérer leurs enfants. Face à la grogne, lundi et mardi soir, deux réunions en présence de l'adjointe au maire de Lyon en charge de l'éducation, Stéphanie Léger, ont été organisées, permettant aux participants de faire entendre leurs inquiétudes auprès d'une adjointe qui a semblé à l'écoute selon plusieurs participants.
Le temps de travail, un point de friction supplémentaire
En sus des questions d'horaires, les parents signataires de la pétition interrogent la nouvelle organisation de l'accueil périscolaire proposant aux enfants deux espaces entre lesquels ils navigueront selon leurs envies : un espace calme notamment pour les devoirs, et un espace d'animations et d'activités. "On a un peu de mal à voir comment des enfants vont travailler en autonomie pendant que leurs camarades sont en train de s'amuser à côté", expliquait dans nos colonnes Gabriel Kretzschmar, parent d'élève à l'école Joliot-Curie qui craint que les enfants ne rentrent chez eux tardivement, sans avoir effectué leurs devoirs.
Des parents écoutés, mais pas entendus ?
Lundi soir, Stéphanie Léger a ainsi tenté de répondre aux inquiétudes, expliquant qu'une expérimentation menée pendant deux ans dans l'école Giono du 8e arrondissement a permis d'augmenter de près de 25 % la fréquentation du créneau 17 h 30-18 h 30. Selon la mairie, si ce créneau est peu fréquenté, ce n'est pas tant en raison d'une absence de besoin qu'en raison d'un tarif élevé et d'une organisation trop rigide. Cependant, selon nos informations, seule une cinquantaine d'enfants a pratiqué cette expérimentation, soit moins de 20 % des effectifs.
Mardi soir, les parents ont ainsi eu le sentiment d'avoir été "écoutés" dans une rencontre "constructive" nous a confié l'un des participants qui explique avoir demandé "une courte fenêtre de 5-10 minutes entre 17 et 17 h 30" pour permettre aux parents qui le souhaitent, de venir récupérer leur enfant. "On attend leurs propositions", conclut ainsi un parent d'élève. De son côté, l'adjointe à l'éducation a assuré qu'une évaluation du nouvel accueil périscolaire sera réalisée, et s'est dite ouverte au dialogue.
Pourtant, les services de la Ville de Lyon rappellent que le projet a été voté en l'état en conseil municipal (non sans être critiqué par l'opposition) et évoque "une phase de pédagogie" lors des conseils d'école. "Là où il pourra avoir un ajustement pendant un mois, c'est que les parents pourront voir s'ils souhaitent laisser leurs enfants un ou deux soirs ou plus", explique-t-on. Pas sûr donc, que les plus de 1 500 signataires de la pétition obtiennent satisfaction.
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