PFAS LYON arkema daikin
Deux nouveaux projets d’arrêtés ont été formulés par la préfecture du Rhône afin de contrôler les rejets de PFAS. (Photo by OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

Pollution aux PFAS : Arkema face à deux nouveaux projets d'arrêtés

Jeudi 11 avril, la préfète de région a formulé deux nouveaux projets d'arrêtés préfectoraux sur le site Arkema à Oullins-Pierre-Bénite, afin de contrôler la présence de PFAS au sud de Lyon.

En fin d'année 2022, des mesures avaient déjà été demandées à Arkema dans le but de contrôler et réduire la présence des fameux PFAS dans le sud de l'agglomération lyonnaise. L'industriel devait entièrement cesser d'avoir recours à ces polluants avant le 31 décembre 2024.

À l'approche de cette échéance, la préfète de région a annoncé, jeudi 11 avril, deux nouveaux projets d'arrêtés préfectoraux sur le site Arkema.

Arkema en avance sur le calendrier

Dans le premier arrêté signé en fin 2022, l'industriel lyonnais devait s'engager à cesser toute utilisation de PFAS avant la fin d'année 2024. Avant d'arriver à un arrêt complet, des paliers avaient été négociés avec les services de l'État : -65% en mars 2023, -73 % en décembre 2023 et pour finir -80 % en septembre 2024.

Arkema assure que les objectifs fixés pour septembre prochain ont d'ores et déjà été atteints grâce à la mise en place d'un système de traitement par charbons actifs, en novembre 2022.

Les PFAS ?
Les "PFAS" (famille composée de plus de 4 700 molécules de synthèse) sont produits par l'homme depuis les années 40. Leurs propriétés physico-chimiques (surfactantes, résistantes aux chaleurs intenses ou aux acides, à l’eau et aux graisses…) expliquent leur présence dans un grand nombre de produits de consommation courante et applications industrielles.
Le fait qu'ils soient très largement utilisés ( textiles, emballages alimentaires, cosmétiques, poêles anti-adhésives, mousses anti-incendie, imperméabilisants, cires à parquet, vernis et peintures, etc.), en plus de leur faible dégradation, rend ces substances omniprésentes dans l’environnement, notamment dans les cours d’eau. On parle de "polluants éternels" car ils peuvent rester dans l’environnement des décennies, voire des siècles. Le Rhône, de l'aval de Lyon jusqu'à la Méditerranée, est particulièrement touché.
Selon la littérature scientifique existante, les perfluorés favoriseraient les cancers chez l’homme et les défauts de défense immunitaire des enfants.

Deux nouveaux arrêtés

Les projets à venir d'Arkema ainsi que sa capacité à prendre de l'avance sur le calendrier imposé par les services de l'État ont amené la préfète à présenter deux nouveaux projets d'arrêtés complémentaires. Elle a détaillé ces derniers jeudi 11 avril devant le Conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST) du Rhône.

Le premier demande à l'industriel de respecter immédiatement le palier fixé à septembre 2024 afin de garantir que le niveau déjà obtenu sera maintenu et encore abaissé ces prochains mois. Aussi, la préfecture demande un renforcement de la surveillance des eaux souterraines sur et autour de la plate-forme industrielle Arkema-Daikin.

Le second projet d'arrêté vise le projet "eLynx" (un nouveau réacteur, Ndlr). L'État souhaite mettre à jour l’encadrement du fonctionnement de l’installation et accélérer certaines modifications comme la fin des travaux de démantèlement d’un atelier ou l'arrêt d’une chaudière.

Dès aujourd'hui, l'arrêté entre en phase contradictoire avec l’exploitant et pourra être signé "d’ici début mai, assure la préfecture du Rhône.

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