La galerie Henri-Chartier expose les pâtisseries du peintre Philippe Hortala, une exposition troublante et flamboyante !
Rangers aux pieds, vêtu de cuir, trimbalant une énergie punk sur sa grosse cylindrée, Philippe Hortala avait la rock’n’roll attitude et une passion pour sa ville, Toulouse. Promis à un avenir brillant, exposé très tôt à l’international, il est décédé à 38 ans en 1998 d’un accident brutal laissant dans son atelier une œuvre importante comprenant 350 pièces.
La galerie Henri-Chartier en présente 32, une série sur les pâtisseries – sujet peu abordé dans l’histoire de l’art – qui nous fait découvrir son univers pop aux couleurs flamboyantes, influencé par ses voyages à Naples et Barcelone.
Artiste libre, il refusait les chapelles – bien qu’il fût vite associé à la figuration libre – et peignait son époque à l’instinct et avec fougue, considérant ses tableaux comme des arènes où fusionnent sur des sujets faussement banals l’ordre et le chaos. Voyage en Hortalie occitane pâtissière reflète l’attirance qu’exerçaient sur l’artiste les vitrines de pâtisseries qu’il traite à l’acrylique comme des motifs répétés, les cernant de gros traits noirs, jouant avec des cadrages qui déplacent notre point de vue et créent du mouvement à l’intérieur de chaque tableau.
Si on peut voir dans cette série l’idée de l’outrance de la production industrielle, on y perçoit une échappée vers l’enfance, un monde rempli de force, de curiosités et de lumière, une poésie déstabilisante qui mêle le faux au charnel, mystérieuse lorsque, dans la forme des madeleines jaunes, apparaissent des ombres humaines. Un artiste singulier qui vaut le détour.
Voyage en Hortalie occitane pâtissière - Philippe Hortala –Jusqu’au 25 mai, galerie Henri-Chartier, Lyon 2e