Soupçons d'ingérence étrangère à l'Assemblée : mis en cause, un député du Rhône se défend

Mis en cause par plusieurs enquêtes journalistiques pour ses liens avec des lobbyistes mis en examen pour des faits notamment de trafic d'influence, le député du Rhône Hubert Julien-Laferrière se défend.

Soupçonné d'avoir été rémunéré à plusieurs reprises par un lobbyiste en contrepartie notamment d'interventions à l'Assemblée nationale, soupçons appuyés ce jeudi par une enquête de nos confrères du journal Le Monde, le député du Rhône Hubert Julien-Laferrière se défend dans un communiqué de presse.

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"Je n’ai jamais perçu quelque rémunération que ce soit"

L'élu qui a quitté le groupe écologiste à l'assemblée après les premières révélations des médias rappelle d'abord avoir "déposé plainte pour violation du secret de l'instruction", et assure : "Je demande depuis six mois aux magistrats instructeurs saisis de cette affaire de bien vouloir m'entendre, en vain."

Le député assure que le lobbyiste Jean-Pierre Duthion lui a effectivement proposé une somme d'argent pour qu'il évoque des sujets relatifs à l'Azerbaïdjan, "ce dont il n'était pas question" assure Hubert Julien-Laferrière. Selon le journal Le Monde, le député aurait notamment été rémunéré 5 000 € par mois pendant au moins un an pour être le porte-parole du Qatar à l'assemblée.

Une demande de levée de son immunité parlementaire déposée par les magistrats

Sur ce sujet, Hubert Julien-Laferrière reconnaît avoir été alerté par Nabil Ennasri, un relais du Qatar, décrit comme proche par Georges Malbrunot, auteurs de plusieurs livres sur l'influence qatari en France, comme "proche des Frères Musulmans", "sur la situation des droits humains dans le Golfe, en particulier en Arabie Saoudite et aux Émirats Arabes Unis (rival régional du Qatar, Ndlr)".

"Par tous les moyens qui sont à disposition des parlementaires, questions orales ou écrites, interventions dans l’hémicycle ou en commission des affaires étrangères, j’ai interpellé le pouvoir exécutif sur de nombreux sujets qui touchent aux questions de démocratie et de droits humains à travers le monde, en particulier dans les pays où les droits humains sont bafoués. Et je n’ai jamais perçu quelque rémunération que ce soit pour l’ensemble de ces interventions", poursuit le député.

Le journal Le Monde fait pourtant état de documents découverts par les policiers chargés de l'enquête "laissant penser que le parlementaire est intervenu à de nombreuses occasions pour des intérêts étrangers, et qu’il aurait reçu en échange d’importantes sommes d’argent en liquide". Une demande de levée de son immunité parlementaire a été déposée par les magistrats. Cela devrait permettre à la justice d'entendre Julien-Laferrière dans ce dossier. La demande, reçue mercredi 22 mai par le ministère de la justice, serait en cours de traitement.

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