La statue de Louis XIV, place Bellecour, taguée.

Tags et dégradations dans Lyon : les commerçants font entendre leur voix

Au fil des manifestations de ces dernières semaines, les dégradations se sont multipliées dans Lyon, visant régulièrement les commerçants.

Depuis plusieurs semaines, les manifestations se multiplient à Lyon. Tantôt en soutien à la Palestine, tantôt contre le Rassemblement National. De nombreuses dégradations sont perpétrées en marge de ces rassemblements, qui font désormais débat. En particulier, les tags et les autocollants sont la plaie des commerçants et des habitants de la Presqu'île, sans compter sur les dégâts matériels. Alors pour se faire entendre, ils sont plus de 4 200 à avoir signé une pétition qui exige plus de sécurité et de propreté à Lyon.

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"On a déjà dû repeindre les murs trois fois"

"Le monde va mal", plaisante Estelle en pliant des t-shirts. La jeune femme, salariée chez Pimkie, a découvert la vitrine de sa boutique fissurée et taguée ce vendredi matin. "Je le prends avec le sourire mais ce n'est pas agréable de découvrir ça en arrivant", explique-t-elle. Ces nouveaux dégâts viennent ainsi s'ajouter à une liste déjà longue de dégradations. "On a déjà dû repeindre les murs trois fois à l'extérieur", déplore la vendeuse. Et ce temps passé à nettoyer et réparer est du temps perdu pour les commerçants, d'autant plus que cela génère des dépenses supplémentaires pour la plupart d'entre eux.

Pimkie
Fissurée par un projectile, la vitrine de Pimkie a été consolidée avec du scotch ce vendredi.

Selon Estelle, les dégradations sont de plus en plus nombreuses et violentes. "Ce n'était pas comme ça avant, même pendant les Gilets jeunes", estime la vendeuse. Et les commerçants sont presque unanimes. La majorité d'entre eux font le lien entre les dégradations et les récentes manifestations organisées à Lyon. "De notre côté, ça arrive seulement depuis les élections européennes", indique ainsi Nicolas, employé chez Optic Duroc, rue Victor Hugo. Mais pour Leila, salariée chez Marionnaud, le phénomène ne date pas d'hier. "C'est régulier, ça arrive à chaque manifestation. Mais on ne serait pas contre plus de sécurité, on ne voit jamais la police par ici".

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Ainsi, la liste des enseignes visées semble se rallonger de jour en jour. Ce vendredi 14 juin, Naf Naf, Jules, Nike, Adidas, Mango, Minelli et Foot Locker présentaient encore plusieurs dégradations. Si la plupart des tags sont bon enfant, certains se montrent plus virulents voire injuriants. Notamment à l'encontre des banques, de Starbucks et de McDonald's, systématiquement tagués lors des rassemblements. Les commerçants demandent donc davantage de sécurité, ainsi qu'une aide ou une prise en charge de la Ville. "On a appelé la mairie et ils ont dit que c’était payant donc on va finir par nettoyer", confie Nicolas.

Optic
La devanture de la boutique Optic Duroc, taguée dans la nuit de jeudi à vendredi.

La Ville assure se mobiliser face aux dégradations

Du côté des collectivités, les élus déplorent également ces dégradations mais les solutions peinent à venir. Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement de Lyon, a même interpellé Grégory Doucet mercredi 12 juin via un post X (ex-Twitter), exigeant "des moyens pour protéger nos rues et notre patrimoine". Le maire a fini par condamner "ces actes violents qui n'ont pas leur place dans notre République" et exprimer son soutien aux commerçants. Et son adjoint Mohamed Chihi, chargé de la sureté, la tranquillité et la sécurité, a assuré que : "La Ville de Lyon est mobilisée pour remettre en ordre l'espace public et identifier les casseurs". Reste à voir si cette méthode suffira à endiguer le problème.

Concernant la statue de Louis XIV, taguée à chaque manifestation, celle-ci sera nettoyée ce vendredi. C'est aujourd'hui la Métropole de Lyon qui est en charge de son entretien, via une entreprise spécialisée. La collectivité a d'ailleurs augmenté son budget alloué au détaguage, notamment pour l'entretien des quais. "On est passé de 30 000 à 100 000 euros par an", explique-t-on à la Métropole.

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