Sylvain Godinot (EELV) est adjoint à la Ville de Lyon en charge de la transition écologique et du patrimoine.
Sylvain Godinot (EELV) est adjoint à la Ville de Lyon en charge de la transition écologique et du patrimoine.

Plan de gestion UNESCO à Lyon: "préserver ce patrimoine sans compliquer la vie des gens" (vidéo)

Sylvain Godinot (EELV) est adjoint à la Ville de Lyon en charge de la transition écologique et du patrimoine. Il était sur le plateau de l'émission "6 Minutes Chrono" de Lyon Capitale pour présenter le nouveau plan de gestion du site UNESCO de Lyon.

L'élu écologiste débute en expliquant d'abord ce qu'est un plan de gestion : "La politique patrimoniale de la ville, c'est trois axes, c'est préserver le patrimoine, valoriser le patrimoine et puis travailler spécifiquement sur le site historique patrimoine mondial de l'UNESCO. Donc un plan de gestion, c'est une obligation qui découle de cette labellisation qui est la plus haute reconnaissance que l'on puisse avoir sur le patrimoine. Le plan de gestion permet d'engager les actions du gestionnaire de site vis-à-vis du gouvernement et vis-à-vis des Nations Unies et enfin de l'UNESCO, qui suit le maintien de la valeur universelle exceptionnelle, c'est-à-dire de ce qui fait la spécificité du site. Le nouveau plan de gestion UNESCO fait suite au premier plan de gestion qui était à l'origine de la labellisation de Lyon en 1998. Il contient 13 actions qui sont diversifiées, à la fois de préservation du patrimoine, comme l'entretien des monuments historiques, leur restauration, des actions de valorisation, des actions de recherche, d'approfondissement des connaissances. On y a introduit plusieurs spécificités. Notre credo, c'est qu'on peut valoriser le patrimoine tout en préparant la société aux défis du XXIe siècle. Un des défis majeurs, c'est le changement climatique, ce sont les canicules à Lyon particulièrement. L'enjeu qu'on doit relever, c'est comment adapter Lyon à des canicules sans dénaturer son caractère patrimonial ?"

Il donne aussi des éléments sur les nouvelles règles d'urbanisme qui vont toucher l'hyper-centre de Lyon : "aujourd'hui, les règles d'urbanisme dans le Vieux Lyon sont obsolètes parce que le document cadre a une trentaine d'années. Il est complètement périmé. La demande des acteurs du patrimoine, c'est que cette protection maximum s'étende à l'ensemble du site progressivement. Dans un premier temps, nous avons validé qu'elle s'étendait sur le territoire Presqu'Île Nord, ce qui veut dire des contraintes accrues, très concrètement pour les propriétaires de logements ou de locaux tertiaires sur la Presqu'Île. Nous allons travailler maintenant et jusqu'en 2032 l'écriture concrète de ces règles pour que ça permette à la fois la préservation du patrimoine, mais comme on l'a dit, que ça maintienne l'habitabilité du site historique, parce qu'une des spécificités de Lyon, c'est que notre site historique est très habité puisqu'on a trois arrondissements concernés. Ce qui est essentiel, c'est qu'on arrive à préserver ce patrimoine sans compliquer la vie des gens et nous serons très attentifs à trouver des solutions qui leur permettent de concilier l'habitabilité et le patrimoine."

Plus de détails dans la vidéo sur la conciliation des enjeux environnementaux et de patrimoine et sur la répartition des flux de tourisme dans la ville...


Bonjour à tous, bienvenue dans votre émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler du périmètre UNESCO de Lyon, la ville de Lyon a actualisé le plan de gestion de ce site qui a été reconnu sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1998. C'est la plus haute reconnaissance internationale. Pour en parler, nous recevons Sylvain Godinot, adjoint à la Ville de Lyon en charge de la transition écologique et du patrimoine. Bonjour Sylvain Godinot. Merci d'être venu sur notre plateau. On va rentrer dans le vif du sujet. Est-ce que d'un premier temps, vous pouvez nous dire ce que c'est qu'un plan de gestion, tout simplement ? 
  

La politique patrimoniale de la ville, c'est trois axes, c'est préserver le patrimoine, valoriser le patrimoine et puis travailler spécifiquement sur le site historique patrimoine mondial de l'UNESCO. Donc un plan de gestion, c'est une obligation qui découle de cette labellisation qui est la plus haute reconnaissance que l'on puisse avoir sur le patrimoine. Le plan de gestion permet d'engager les actions du gestionnaire de site vis-à-vis du gouvernement et vis-à-vis des Nations Unies et enfin de l'UNESCO, qui suit le maintien de la valeur universelle exceptionnelle, c'est-à-dire de ce qui fait la spécificité du site. Le nouveau plan de gestion UNESCO fait suite au premier plan de gestion qui était à l'origine de la labellisation de Lyon en 1998. Il contient 13 actions qui sont diversifiées, à la fois de préservation du patrimoine, comme l'entretien des monuments historiques, leur restauration, des actions de valorisation, des actions de recherche, d'approfondissement des connaissances. On y a introduit plusieurs spécificités. Notre credo, c'est qu'on peut valoriser le patrimoine tout en préparant la société aux défis du XXIe siècle. Un des défis majeurs, c'est le changement climatique, ce sont les canicules à Lyon particulièrement. L'enjeu qu'on doit relever, c'est comment adapter Lyon à des canicules sans dénaturer son caractère patrimonial ?  

C'est d'ailleurs une demande de l'UNESCO aujourd'hui de mettre l'accent sur l'environnement.  

Effectivement, on a beaucoup de sites qui sont menacés par le changement climatique. Les plus évidents, c'est la grande barrière de Corail, puisque les coraux sont en train de mourir massivement, ou la ville de Venise qui est en train d'être noyée par la montée des eaux. Lyon, heureusement, on n'en est pas là, mais on a quand même des gros défis avec, si je vous prends un exemple de mauvaise adaptation, la multiplication des climatiseurs sur nos façades qui vont quand même bien dégrader l'aspect, l'esthétique du centre ancien. On doit travailler tous ces sujets-là avec tous les acteurs du territoire et c'est l'intention du plan de gestion avec les habitants, avec les propriétaires, bien sûr, avec les commerçants, avec tous ceux qui font vivre le site. 
  

Oui, parce que c'est intuitivement, on voit qu'il y a quand même parfois des conflits d'intérêt, des conflits d'usage, même entre les problématiques environnementales et celles de la préservation du patrimoine. Vous avez parlé de rénovation, on imagine dans le Vieux-Lyon, mais pas simplement, parce que le périmètre UNESCO, en deux mots, c'est pas seulement le Vieux-Lyon ou les Pentes de la Croix-Rousse, c'est une grande partie de la Presqu'île, ça va jusqu'à l'abbaye d'Ainay, dans le 2e arr., et ça repart sur la colline de Fourvière. C'est beaucoup plus grand qu'on ne le croit. Mais comment concilier, par exemple, la rénovation d'un bâtiment, sa valeur patrimoniale, son histoire, tout en l'adaptant à ce que vous dites, les défis du XXIe siècle sur l'environnement ?
  

Ce qu'on va promouvoir et ce qu'on promeut déjà, c'est de travailler sur des techniques de rénovation qui respectent le patrimoine. Bien sûr, des vitrages isolants, mais aussi des protections solaires qui sont de plus en plus indispensables, donc les jalousies à la Lyonnaise, tout simplement, ça marche très bien. En tout cas, des stores extérieurs, parce que c'est ça qui est efficace. Isoler les bâtiments pour consommer moins d'énergie en hiver et se préserver de la chaleur en été. Végétaliser les espaces publics et privés, donc on a aussi des dispositifs d'aide qui sont mis en place par la Métropole, à la fois pour la rénovation du bâtiment, mais aussi pour la végétalisation des extérieurs de copropriétés. Les dispositifs se développent petit à petit. On a des soutiens de partenaires comme la Fondation du patrimoine et on est en train de construire ce cadre. Et puis, on peut souligner aussi qu'il y a des très grands projets pour notre centre historique, Rive droite du Rhône, avec la reconquête des quais, les terrasses de la Presqu'Île côté Saône qui viennent d'être livrées. Et puis, le projet Presqu'Île à vivre, qui va aussi reconfigurer la circulation automobile, faire de la Presqu'Île une zone à trafic limitée qui va évidemment valoriser le patrimoine également. 
 

Sur un autre volet aussi, puisque le temps passe, vous avez lancé une étude en 2021 sur une extension des règles d'urbanisme du site patrimoine remarquable du Vieux Lyon et des Pentes de la Croix-Rousse, une extension à tout le périmètre UNESCO. Qu'est-ce que ça va changer pour les habitants? Est-ce que le niveau d'exigence des règles va sensiblement augmenter? 
  

Alors aujourd'hui, les règles d'urbanisme dans le Vieux Lyon sont obsolètes parce que le document cadre a une trentaine d'années. Il est complètement périmé. La demande des acteurs du patrimoine, c'est que cette protection maximum s'étende à l'ensemble du site progressivement. Dans un premier temps, nous avons validé qu'elle s'étendait sur le territoire Presqu'Île Nord, ce qui veut dire des contraintes accrues, très concrètement pour les propriétaires de logements ou de locaux tertiaires sur la Presqu'Île. Nous allons travailler maintenant et jusqu'en 2032 l'écriture concrète de ces règles pour que ça permette à la fois la préservation du patrimoine, mais comme on l'a dit, que ça maintienne l'habitabilité du site historique, parce qu'une des spécificités de Lyon, c'est que notre site historique est très habité puisqu'on a trois arrondissements concernés. Ce qui est essentiel, c'est qu'on arrive à préserver ce patrimoine sans compliquer la vie des gens et nous serons très attentifs à trouver des solutions qui leur permettent de concilier l'habitabilité et le patrimoine. 

Très bien, j'ai une dernière question sur les enjeux du tourisme aussi. Comment mieux répartir les flux ? Comment aussi communiquer sur le site UNESCO ? Je ne suis pas sûr que tous les Lyonnais connaissent l'étendue de ce périmètre et les touristes, souvent, se cantonnent un peu trop au triptyque “Bellecour, Vieux Lyon, Fourvière". Comment communiquer, annoncer et répartir les flux ? 

Le premier travail qu'on fait, c'est de valoriser l'ensemble des parties du site historique de l'UNESCO. Donc, non seulement le Vieux Lyon, mais aussi les pentes de la Croix-Rousse. On a récemment livré la restauration intégrale de l'église baroque de Saint Bruno des Chartreux, qui est un joyau baroque. Nous restaurons actuellement l'église Saint-Nizier sur la Presqu'île. L'idée, c'est aussi de faire en sorte que le patrimoine soit attractif sur l'ensemble de cette Presqu'île. On travaille avec l'Office de tourisme et les guides conférenciers pour qu'ils développent des circuits aussi en dehors du Vieux Lyon et de Fourvière, qui est un peu une demi-journée chrono typique. Et on travaille également avec la population du Vieux Lyon et avec les commerçants du Vieux Lyon pour équilibrer ces enjeux, encore une fois, de vie de quartier et de tourisme pour concilier au mieux les deux. Évidemment, le label UNESCO, c'est une chance, c'est une fierté pour la ville de Lyon. C'est aussi une valeur économique importante. On a une grosse activité économique liée au tourisme. C'est bien sûr indispensable de le prendre en compte. Et en même temps, il faut aussi permettre aux habitants de trouver les commerces de proximité dont ils ont besoin. Tout cela est travaillé. Cela fait partie des éléments du plan de gestion, des fiches de plan de gestion UNESCO. 
  

Ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup Sylvain Godinot d'avoir répondu à nos questions. Quant à vous, je vous invite vraiment à vous intéresser à ce plan de gestion sur le site Lyon Capitale. On a l'analyse point par point. On prend plus le temps que 6 minutes chrono pour expliquer ce que c'est que ce périmètre UNESCO à Lyon. Merci d'avoir suivi cette émission. A très bientôt
  

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