Ce mercredi 10 juillet a eu lieu le 12e comité de suivi concernant la pollution aux substances perfluorées au sud de Lyon. L'occasion pour la préfecture de confirmer que l'industriel Arkema respectait bien les paliers de réduction des rejets aqueux.
A l'occasion d'un nouveau comité de suivi organisé par la préfecture du Rhône concernant la pollution aux substances perfluorées (PFAS) au sud de Lyon, l'Etat a fait le point sur cette pollution d'ampleur autour des usines Arkema et Daikin.
La préfecture a en effet confirmé que la nouvelle unité mise en service en début d'année par Daikin sur son site d'Oullins avait bien été mise à l'arrêt "jusqu'à ce que les services de l'Etat aient instruit les compléments d'informations liés à l'impact et aux modifications cumulées qui seront apportés par l'exploitant". La mise en route de cette nouvelle unité avait fait scandale ces derniers mois, et avait été au cœur d'une bataille judiciaire entre l'industriel et ses opposants.
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En juin dernier le tribunal judiciaire de Lyon avait suspendu l’arrêté préfectoral autorisant l’extension de l’entreprise Daikin, au sud de Lyon, après le référé déposé par le collectif "Bien Vivre à Pierre Bénite". Le groupe chimique avait annoncé son intention de faire appel de cette décision.
L'Etat conteste la décision de justice
Une mise à l'arrêt qui sera également contesté par le ministère de la Transition écologique, qui va se pouvoir en cassation devant le Conseil d'Etat contre la suspension de l'exploitation de cette nouvelle unité. Le ministère conteste une ordonnance "par laquelle le juge des référés du tribunal administratif de Lyon a suspendu l’exécution de l’arrêté préfectoral du 2 février", indique la préfecture dans son communiqué.
La préfecture accélère le calendrier de réduction des rejets aqueux
La préfecture du Rhône a également confirmé, concernant les rejets aqueux des industriels, que "les rejets produits par Arkema respectent les paliers de réduction". "Ainsi par l’arrêté préfectoral du 14 mai 2024, la préfète a notamment décidé d’avancer de quatre mois le dernier palier limitant la marge de rejet", poursuit l'état.
Ce calendrier accéléré pour réduire les rejets aqueux dans le Rhône s'accompagne également de contrôles inopinés chez les deux industriels de la part de la DREAL "dans la continuité de ceux menés depuis deux ans au niveau des points de rejets". Pour compléter ces contrôles, la préfecture a prescrit une étude approfondie sur 22 ouvrages de surveillance, dont des puits privés.
Les PFAS ?
Les "PFAS" (famille composée de plus de 4 700 molécules de synthèse) sont produits par l'homme depuis les années 40. Leurs propriétés physico-chimiques (résistantes aux chaleurs intenses ou aux acides, à l’eau et aux graisses…) expliquent leur présence dans un grand nombre de produits de consommation courante et applications industrielles.
Le fait qu'ils soient très largement utilisés ( textiles, emballages alimentaires, cosmétiques, poêles anti-adhésives, mousses anti-incendie, imperméabilisants, cires à parquet, vernis et peintures, etc.), en plus de leur faible dégradation, rend ces substances omniprésentes dans l’environnement, notamment dans les cours d’eau. On parle de "polluants éternels" car ils peuvent rester dans l’environnement des décennies, voire des siècles. Le Rhône, de l'aval de Lyon jusqu'à la Méditerranée, est particulièrement touché.
Selon la littérature scientifique existante, les perfluorés favoriseraient les cancers chez l’homme et les défauts de défense immunitaire des enfants.
Concernant les rejets atmosphériques, les dernières études menées par la préfecture confirment une concentration plus marquée en PFAS à proximité de la plateforme chimique et dans l'axe du vent. "Parallèlement, la société DAIKIN Chemical France réalise actuellement les travaux de mise en place d’une unité de traitement de ses rejets atmosphériques en hexafluoropropylène (HFP) permettant de les réduire de près de 90 %" détaille la préfecture du Rhône.
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Enfin, un point d'étape a été fait concernant le suivi des eaux potables au sud de Lyon. A l'issue de plusieurs contrôles sanitaires, il a été noté que 2 des captages connaissent des situations revenues à la conformité, 2 autres devraient revenir à la normale dans les prochaines semaines après "des travaux d'interconnexion ou de dilution" et les deux derniers captages, encore en situation de non-conformité, vont faire l'objet d'étude pour trouver des solutions à cette pollution aux PFAS.
"Dans l'axe des vents" c'est à dire tout un tas de quartiers de Lyon, que ce soit le 7ème, le 8ème, le 3ème, le 6ème, etc...
Et on notera que la préfecture continue donc d'autoriser à rejeter des polluants très toxiques, sans oublier l'Etat qui défend le chiffre d'affaires de ces entreprises au mépris de la santé des citoyens.
On voit les priorités d'un tel système politico-économique. 🙂
Qui va payer la dépollution de la pollution actuelle ? Personne.