Feu d'artifice et écologie sont-ils compatibles?

Le feu d'artifice est traditionnellement utilisé pour célébrer le 14 juillet. L'origine de cette coutume se trouverait à la fin du 19ᵉ siècle, pour la première fête nationale, le 14 juillet 1880, 90 ans après la prise de la Bastille. Voilà 144 ans que le ciel de nos grandes villes gronde du travail des artificiers. Seulement, avec l'évolution des mœurs et des enjeux écologiques, l'utilisation des feux d'artifice est-elle compatible avec un environnement protégé ?

Danger pour la flore

Les feux d'artifice libèrent dans l'air des particules fines et des métaux lourds (strontium, baryum et plomb). Selon une étude de l'université de Californie, les niveaux de particules fines dans l'air peuvent augmenter jusqu'à 42 % lors des 24 heures qui suivent les tirs. Selon une étude Airparif de 2012, la combustion de la poudre noire pour un feu d'artifice de 30 minutes projette 1,5 tonne de CO2 dans l'atmosphère. Le tir du 14 juillet 2024 à Lyon durera 20 minutes.

Cette année, c'est la société Etienne Lacroix - Ruggieri qui gère le spectacle. Certifiée ISO 14001, elle est qualifiée pour son management environnemental. Parmi ses engagements : ne pas générer de retombées au sol. Une bonne nouvelle quand on sait que certaines études montrent des niveaux de perchlorate dans l'eau multipliés par 1000 après un feu d'artifice.

Un perturbateur pour la Faune

Le bruit intense des explosions peut effrayer les animaux domestiques et sauvages. Une étude de l'université du Queensland a montré que les oiseaux peuvent parcourir jusqu'à 1000 km en réponse au stress des feux d'artifice.

Là encore, la mairie de Lyon met en avant un spectacle soucieux de la faune. L'artificier choisi par la ville dit concevoir ses spectacles avec "une montée en puissance progressive afin d'accoutumer les oiseaux comme si un orage approchait".

Le spectacle de drones comme alternative

Pour pallier les pollutions chimiques et sonores résiduelles des feux d'artifice, certaines collectivités ont fait le choix du drone. Le phénomène s'est démocratisé dans de grandes villes asiatiques comme Shanghai, Singapour ou Hong-Kong. En Auvergne-Rhône-Alpes, des collectivités ont aussi choisi de proposer des spectacles de drones. C'est par exemple le cas du département de l'Allier avec son festival Bourdonner en Bourbonnais.