Abu Rami (Liban) ciné 2014
présenté par “Un poing c’est court”

“Le Liban de la fête et du bon accueil me manque” : installé à Lyon, ce Libanais raconte son pays

La tension ne redescend pas au Proche-Orient. Le ministère des Affaires étrangères a demandé aux ressortissants français de quitter le Liban le plus tôt possible, dimanche 4 août. La crainte d’une escalade du conflit s’amplifie après de nouveaux tirs de roquettes du Hezbollah contre Israël. Maroun a vécu au Liban plus de 30 ans, avant de venir s’installer à Lyon. Récit.

À plus de 2000 kilomètres de Lyon, à Beyrouth, Maroun (prénom modifié) a quitté sa vie. La vie de la liberté, de la fête et de l’espoir. Là-bas, ce Libanais a connu la fraternité, les bars, les restaurants blindés et les gens heureux, sans peur du lendemain. Aujourd’hui, il assiste à la lente mort de son pays natal. Les avions aux départs, contrairement aux arrivées, sont bondés. Voilà maintenant plusieurs années que le Liban s’embrase.

L'explosion du port, le jour de la fin

La succession d’évènements tragiques participent à la destruction du pays; d’abord la profonde crise économique, puis l'explosion du port et les tensions actuelles avec Israël. La vie de Maroun bascule ce jour d’août 2020. La chaleur et la tranquillité de la capitale laissent place en quelques secondes à une scène apocalyptique. Le Liban brûle. Ce 4 août 2020, un entrepôt du port de Beyrouth explose, faisant de nombreuses victimes. Des dégâts matériels importants transforment la ville en zone sinistrée. Ces explosions ont provoqué la mort de plus de 100 personnes, des milliers sont blessées et plus de 300 000 se retrouvent sans abri. Maroun habitait à 400 mètres de ce tragique accident. "J’ai perdu des amis, des membres de ma famille et ma maison dans mon quartier d’enfance”, raconte le lyonnais.

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"Il y'a ce que je veux et ce que je dois"

Comment se reconstruire à des milliers de kilomètres de ses racines ? Il n'y a aucun mode d'emploi. Il faut survivre, se résigner et tenter de trouver un nouveau souffle ailleurs. Maroun l'a trouvé à Lyon. Le Liban lui manque incontestablement. “ll y’ a ce que je veux et ce que je dois. Ce que je veux, c’est retourner vivre au Liban. Ce que je dois aujourd’hui, c’est porter une responsabilité envers ma famille ici en France”., lance-t-il. À Lyon, le Libanais se sent "bien". "Je travaille, je prends soin de ma famille ici et au Liban". Mais pas question de tourner le dos à son pays natal. Maroun revient de quelques semaines passées là où il est né. "Je vois mon pays se dégrader mais le peuple Libanais vit, fait la fête, c'est un appel à résister".

Ce lundi 5 août, le ministère libanais de la Santé a annoncé que deux personnes ont été tuées dans une frappe israélienne sur le sud du Liban, quelques heures après un bombardement par le Hezbollah pro-iranien du nord d'Israël.

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