Seulement 15 % des traboules lyonnaises sont ouvertes au public. Pour faire face aux problèmes de surfréquentation de celles du Vieux-Lyon et mettre en valeur ce patrimoine méconnu, la majorité écologiste souhaite en ouvrir de nouvelles aux touristes et aux passants.
80 traboules lyonnaises sont aujourd’hui ouvertes au public. Pourtant, les immeubles de Lyon en comptent plus de 500. Un trésor caché derrière les portes des copropriétés, inhérent à l’histoire de la cité lyonnaise et très largement réservé aux seuls habitants des édifices concernés. Un véritable crève-cœur pour les amoureux du patrimoine… mais pas seulement. Car si la valeur historique de ces passages discrets – dissimulant parfois des merveilles architecturales – n’est plus à démontrer, les traboules pourraient tout aussi bien être un atout d’un point de vue touristique. “On souhaite amener les flux touristiques vers d’autres secteurs que le triptyque Bellecour-Vieux-Lyon-Fourvière. Pour cela, il faut convaincre les copropriétés d’ouvrir leurs traboules au public, d’une part grâce à l’accompagnement fourni sur le terrain, et d’autre part grâce aux ‘conventions cours et traboules’ avec la Ville qui permettent aux copropriétés d’obtenir des compensations financières”, résume Valentin Lungenstrass, adjoint (EÉLV) au tourisme responsable de la Ville de Lyon.
L’objectif est double : éviter les congestions des traboules de la rue Saint-Jean et mieux faire connaître aux Lyonnais l’histoire de ces artères. Peu le savent mais le Vieux-Lyon, qui en compte 200, n’a pas le monopole de la traboule. On en trouve aussi 160 dans les pentes de la Croix-Rousse, généralement construites au cours des XVIIIe et XIXe siècles, et encore 130 dans les immeubles de la Presqu’île, plus récentes. “Le potentiel inexploité est énorme. Il y a largement de quoi faire baisser la pression dans le Vieux-Lyon”, projette Robert Revat, président d’Only Lyon Tourisme et Congrès, sans avancer de chiffre. Problème, depuis 2010, seules une dizaine de traboules ont été ouvertes via des conventions avec la Ville. La tendance est même plutôt à la fermeture pour celles qui n’ont pas de convention. Concrètement, pour des raisons de tranquillité, les digicodes se multiplient et il devient de plus en plus difficile d’arpenter ces galeries. Une traboule demeure un lieu privé que la Ville ne peut donc pas ouvrir par décret, sauf à signer une convention avec la copropriété.
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La convention cour et traboule
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