Gautier Chapuis
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Gautier Chapuis : "sans nos partenaires, rien ne sera possible"

Gautier Chapuis, adjoint à la Ville de Lyon et coprésident du groupe Les Ecologistes, est l'invité de 6 minutes chrono.

Le dernier conseil municipal a été le théâtre, et cela risque de devenir une habitude, d'un nouveau coup de griffe de Nathalie Perrin-Gilbert aux écologistes. Elle leur a reproché d'avoir réduit la place des partenaires de gauche à l'occasion du remplacement de la socialiste Sandrine Runel. Des accusations balayées par Gautier Chapuis : "sur l'équilibre de l'exécutif, je ne vais pas revenir sur des polémiques d'une personne qui a envie de faire cavalier seule. Je suis coprésident d'un groupe de 103 élus et ce qui me tient à cœur avant tout, c'est le collectif et nos partenaires. Parce qu'en fait, sans ce collectif-là et nos partenaires, rien n'aurait été possible et rien ne le sera dans le futur".

Le coprésident du groupe Les Ecologistes au conseil municipal revient sur le rapport de la Chambre régionale des comptes qui enjoint la majorité à faire une distinction plus nette entre la sphère politique et ses chargés de mission : "Quand on est arrivé en responsabilité, on a changé la direction en rattachant ces personnes à une direction sous le directeur général des services. La chambre régionale des comptes dit que ce n'est pas suffisant donc on respecte la loi et on applique toutes les recommandations celles qui concernent ces personnes salariées par la ville mais aussi les recommandations qu'il peut y avoir à la marge dans le rapport. On n'est pas forcément d'accord sur tout mais en tout cas on respecte la loi et on va se mettre en conformité avec ces recommandations-là".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Gautier Chapuis

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale. Aujourd'hui nous accueillons Gautier Chapuis. Vous êtes coprésident du groupe Les Écologistes à la Ville de Lyon, aussi adjoint à la Ville de Lyon. On voulait revenir avec vous sur le dernier conseil municipal qui a été agité, et c'est peut-être finalement ce sera un défilé rouge jusqu'à la fin du mandat. Finalement entre plusieurs composantes de votre majorité de gauche plurielle, puisqu'il y avait une délibération pour remplacer Sandrine Runel, élue députée qui ne pouvait plus être adjointe. Elle a été remplacée par deux écologistes. Nathalie Perrin-Gilbert a dénoncé un manque de diversité, Nathalie Perrin-Gilbert qui a été évincée de son poste d'adjointe. Est-ce que les écologistes en cette fin de mandat ont une vision un peu hégémonique de la Ville de Lyon ?


Je vais commencer par déjà féliciter Sandrine Runel comme j'ai pu le faire au conseil municipal. C'est une grande chance finalement d'avoir quatre députés du nouveau front populaire qui représentent toutes les composantes de ce nouveau front populaire. Une personne issue de la société civile, une personne PS, une personne LFI et puis un écologiste. Donc on est vraiment là à Lyon dans le cœur finalement de ce qu'on peut montrer, avoir au niveau du nouveau front populaire. Je crois que depuis le début du mandat, on est dans cette construction de la coalition, vous avez dit gauche plurielle, mais en fait c'est ça. D'un projet commun finalement avec des diversités qui s'expriment bien sûr, mais qui font finalement des politiques publiques ambitieuses et réalistes et qui les réalisent sur le territoire pour en revenir, tout ce qui s'est passé au niveau des crèches, l'investissement massif sur les écoles, etc.


On en parlera ça tout à l'heure. Mais juste sur ces accusations, Nathalie Perrin-Gilbert dit aussi que finalement les partenaires ont de moins en moins de place au fur et à mesure du mandat, que ce soit à la tribune des adjoints, mais aussi dans des arbitrages. Dans une interview à Lyon Capitale, elle dit que quand il a fallu revoir la PPI, tout devait être révisé sauf finalement les projets des écolos qui concernent les mobilités, la végétalisation de la ville...


Pour être moi-même adjoint, je peux vous dire que c'est faux puisqu'au niveau de la délégation, dans une révision de PPI, il y a des questions budgétaires sur tous les sujets. Et en tant qu'adjoint à la végétalisation, je peux vous dire qu'il y a eu aussi des sujets sur cette question-là. Donc non, rien n'était fixé par avance. Au contraire, quand on fait une politique écologiste, on pense avant tout le social, l'environnement bien sûr, la démocratie. C'est tous les sujets finalement qui sont portés. Sur une ville comme Lyon, ça fait beaucoup de sujets, beaucoup d'enjeux. Et non, rien n'est fixé par avance. Bien au contraire, on a fait ça comme on le fait toujours, c'est-à-dire de manière collaborative, ensemble, pour redéfinir les axes prioritaires. Et sur l'équilibre après de l'exécutif, je ne vais pas revenir sur des polémiques d'une personne qui a envie de faire cavalier seule. Je suis coprésident d'un groupe de 103 élus et ce qui me tient à cœur avant tout, c'est le collectif et nos partenaires. Parce qu'en fait, sans ce collectif-là et nos partenaires, rien n'aurait été possible et rien ne le sera dans le futur.

Il y a eu lors du dernier conseil municipal, il a beaucoup été question d'un rapport de la chambre régionale des comptes qui portait sur les dépenses de communication de la ville de Lyon et le rôle de certains chargés de mission qui avaient été embauchés mais qui en fait ne travaillaient pas pour l'administration mais pour le politique. Grégory Doucet s'est engagé à régulariser la situation. Comment vous n'aviez pas vu ce problème puisque c'est illégal et surtout c'est un problème que vous aviez pointé vous les écologistes à la région en disant Laurent Wauquiez ne respecte pas la loi et finalement vous aviez eu la même pratique que lui ?


C'est un sujet qui ne date pas d'hier. La chambre régionale des comptes a pointé le fait que c'était depuis plusieurs mandats. Quand on est arrivé en responsabilité, on a changé la direction en rattachant ces personnes à une direction sous le directeur général des services. La chambre régionale des comptes dit que ce n'est pas suffisant donc on respecte la loi et on applique toutes les recommandations celles qui concernent ces personnes salariées par la ville mais aussi les recommandations qu'il peut y avoir à la marge dans le rapport. On n'est pas forcément d'accord sur tout mais en tout cas on respecte la loi et on va se mettre en conformité avec ces recommandations-là.


La métropole de Lyon est confrontée depuis quelques semaines, quelques mois à des difficultés financières. Elle doit réduire notamment un certain nombre de dépenses. Ils ont annoncé publiquement qu'ils recherchaient 10 à 15% d'économie dans certains services. Vous, est-ce qu'à la ville de Lyon, vous commencez aussi à être concerné par finalement ces effets collatéraux de la baisse du marché de l'immobilier qui engendre des recettes en moins pour les collectivités ? Est-ce que vous, vous allez devoir à la ville de Lyon aussi
peut-être adopter ce fameux tournant de la rigueur ?

Pour la métropole, c'est ça. Pour la ville, vous aviez peut-être vu la tribune de Audrey Hénocque sur la place des collectivités, leur financement et notamment les dotations que donne l'État et les libertés qui nous sont limitées de plus en plus. C'est un fait, de plus en plus l'État récupère du pouvoir et du coup sert la vis au niveau des dotations des collectivités. On a d'ailleurs pour ça, sur le plan de mandat ambitieux que l'on avait, augmenté les impôts pour pouvoir faire en sorte que notre projet profite et surtout profite à tous et toutes et notamment aux plus précaires. La question ici, elle est sur le financement des collectivités et le rôle crucial qu'elles doivent jouer au quotidien des lyonnais et des lyonnaise. Là, le cas est chiant. Mais en fait, c'est comment l'État, petit à petit, se désengage, voire en sert la vis et même nous pointe du doigt comme étant des mauvais élèves. Je rappelle que l'État n'a pas d'équilibre budgétaire à respecter, contrairement aux collectivités locales. Et nous, ce que l'on dit, c'est donnez-nous plus de moyens pour faire une politique du terrain, du territoire. La ville, c'est les espaces verts, mais c'est les écoles, c'est tout ce qui est le CCAS, donc les affaires sociales, c'est également les crèches, c'est tout ça finalement, c'est ce qui touche au quotidien des lyonnais et des lyonnaise.

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