La cité scolaire Seguin-Sembat à Vénissieux. (Capture d’écran Google)

Lycées attaqués à Vénissieux : les syndicats dénoncent "la punition collective" de la Région

Au lendemain des dégradations commises devant la cité scolaire Sembat-Seguin, les syndicats enseignants ont dénoncé les propositions de Fabrice Pannekoucke qui a menacé de réduire les aides régionales aux deux lycées de Vénissieux.

Si le calme est désormais revenu devant la cité scolaire Seguin-Sembat, les évènements qui ont eu lieu ce jeudi 3 octobre au matin sont encore sur toutes les lèvres. Les deux lycées avaient été pris pour cible peu avant 8h par des tirs de mortiers de la part d'une petite centaine d'individus. Des tirs qui selon plusieurs témoins visaient directement le personnel et les enseignants des lycées.

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Fabrice Pannekoucke, nouveau président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, avait même fait le déplacement devant les deux lycées, quelques heures après les événements. L'occasion pour le successeur de Laurent Wauquiez de marquer son territoire et d'imposer son style, plutôt offensif. "Ce qui s'est produit ce matin est absolument inqualifiable. C'est d'abord de l'extrême violence, et on ne peut être que frontalement opposé et le dénoncer avec la plus grande fermeté. Les publics qui se sont donnés à cet exercice, je les qualifie de voyous. A une époque, on les aurait qualifiés de barbares" a déclaré l'élu de Savoie depuis Vénissieux.

"Si les devoirs ne sont pas au rendez-vous, les droits n'ont pas lieu d'être livrés"

Au cours de son déplacement organisé en urgence et alors que la gestion des lycées est une prérogative régionale, Fabrice Pannekoucke a également menacé de sanctions les élèves et les lycées mis en cause. "Si on en vient à atteindre un élément de la République, il faut le dénoncer, ça veut dire qu'il ne faut rien attendre de l'Etat, ni des collectivités qui sont autour, en tous les cas pas de la région." Avant de poursuivre : "Si on vient nous attaquer, il n’y a pas de raison qu’on vienne vous accompagner, si les devoirs ne sont pas au rendez-vous, les droits n’ont pas lieu d’être livrés."

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Une menace qu'ont dénoncé ce vendredi matin les syndicats d'enseignants dans un communiqué de presse. "Nous récusons avec force la logique de punition collective qui sous-tend la menace faite par Fabrice Pannekoucke, de stopper l’accompagnement de notre établissement. Cette menace, alors même que le financement régional est insuffisant pour assurer le fonctionnement ordinaire de notre établissement, est en complet décalage avec les attentes des personnels et revient à enfoncer plus encore la tête sous l’eau des personnels et des élèves déjà affectés par ces incidents graves."

Des conditions matérielles et sociales qui se dégradent

"Nous avons constaté avec écœurement les tentatives de récupération politique de la part de l’extrême droite qui cherche à plaquer une grille de lecture raciste sur la situation" écrivent également l'intersyndicale CGT FO SNES SUD.

Dénonçant une nouvelle fois les "conditions matérielles et sociales" qui se dégradent pour les élèves de ces deux lycées de Vénissieux, les syndicats appellent les pouvoirs publics à leur responsabilité pour "fournir les moyens d’une éducation de qualité et de conditions de travail sereines, à Vénissieux comme ailleurs."

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