L'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse a présenté son nouveau programme d'intervention pour la période 2025-2030. Avec notamment des priorités sur la lutte contre la pollution de l'eau et, par conséquent, sa qualité.
Un 12e programme pour sauver l'eau. Depuis 60 ans, l'ambition est claire pour l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, qui présentait son nouveau programme d'intervention 2025-2030, ce vendredi 4 octobre. A travers ses redevances et ses aides, elle soutient les territoires, notamment ruraux, particulièrement en difficulté pour gérer durablement la ressource en eau. Mais l'agence soutient aussi les acteurs économiques, auxquels elle redistribue sous forme d'aides financières ses recettes fiscales acquises. Ce nouveau programme d'intervention - il fixe les priorités d'action sur 6 ans -, voté à l'unanimité par les conseils de Corse et de Rhône-Méditerranée, est donc un marqueur important pour la gestion de l'eau dans les années à venir.
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Première différence majeure avec le programme précédent, la hausse de 25 % des aides annuelles prévisionnelles, atteignant donc les 520 millions d'euros par an. "Il faut tendre vers une meilleure gestion de la ressource sur tous les territoires qui sont tous touchés. Certes à des degrés divers, mais il faut tous les aider", convient Martial Saddier, président du comité du bassin Rhône-Méditerranée.
A titre indicatif, le 11e programme a permis (chiffres fin 2023) de restaurer 324 km de cours d'eau dans les bassins de Rhône-Méditerrannée et de Corse. De plus, 100 millions de m3 d'eau ont été économisés, soit les besoins annuels en eau potable d'une métropole de la taille d'Aix-Marseille.
Réduire la pollution de l'eau, comme les PFAS
Sur le total des aides distribuées par l'agence de l'eau, établissement public de l'Etat, 44 % ont pour but direct de lutter contre les pollutions. Qui sont d'ailleurs issues de plusieurs facteurs : domestique, d'origine agricole et de nature industrielle. "La gestion de l'eau potable est une priorité, notamment pour les collectivités qui sont en difficulté", note Nicolas Mourlon, directeur général de l'agence.
Depuis 2019, 130 stations d'épuration ont été aidées. La gestion de la ressource et de l'alimentation en eau potable est d'ailleurs l'un des cinq axes d'intervention fixés par le 12e programme. Par conséquent, l'agence de l'eau accompagne la mise en place de solutions adaptées pour les services publics d'eau potable, ayant reçu une notification de non-conformité ou une mise en demeure. "Dans ces cas-là, il faut soutenir les investissements nécessaires", estime Nicolas Mourlon.
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Parmi ces nouveaux polluants faisant l'objet de normes, figurent les composés per et polyfluoroalkylées (PFAS). Un long serpent de mer, par exemple, pour la Métropole de Lyon, où Daikin et son voisin, le groupe chimique Arkema, sont mis en cause dans la pollution massive du sud de l'agglomération lyonnaise aux perfluorés.
Il faut donc comprendre que l'agence de l'eau, par le biais des redevances redistribuées, peut venir au chevet des acteurs concernés par cette problématique. L'aide est d'autant plus importante pour les collectivités rurales, parfois limitées en moyens financiers et structurelles. Aussi, de nouvelles aides sont proposées sur cette nouvelle période pour faire face aux PFAS et réduire la pollution par les micropolluants ou les plastiques.
Politique de l'eau et politique gouvernementale, nouvel élan ?
Fortes du soutien de l'Etat, les agences de l'eau françaises sont évidemment dépendantes des politiques menées par les deux chambres parlementaires. "La politique de l'eau marche sur ses deux jambes", rassure Elise Regnier, directrice adjointe de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL). A la grande différence de la politique gouvernementale, bien plus déséquilibrée ces derniers mois. Au point de voir des décisions politiques allant à l'encontre des agences de l'eau ? "C'est la première fois dans un discours de politique générale (Michel Barnier ce mardi, ndlr) que l'on parle d'eau. Pour cela, je remercie le Premier ministre", Martial Saddier, aussi président (LR) du département de la Haute-Savoie.
Un discours dans lequel Michel Barnier a, par ailleurs, évoqué une "grande conférence sur l’eau" en réponse aux effets de la crise climatique. Les agences seront-elles de la partie ? "Nous avons affirmé à la commission du gouvernement notre souhait d'y être. Ce serait incompréhensible qu'on ne soit pas invité à cette conférence nationale", reprend Martial Saddier, représentant du bassin Rhône-Méditerranée.
Un bassin qui, économiquement, se démarque par son prix moyen du m3 d'eau, évalué à 3,95 euros, soit 474 euros par an pour une famille de quatre personnes. Ce qui est 75 à 125 fois moins cher que l'eau en bouteille. Mais cela peut-il rester ainsi alors que deux tiers des zones humides françaises ont été détruites en un siècle ? Là est tout l'enjeu pour l'agence de l'eau.
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Que du blabla de communication.
Dans la réalité la pollution aux PFAS est massive. Et à votre avis, la pollution du Rhône finit où ?