Élus de Grégory Doucet
David Kimelfeld Conseil Municipal 7 juillet ©Romane Thevenot

Ni LFI ni LR, David Kimelfeld ouvre un nouvel espace politique à la Métropole de Lyon

L'ancien président de la Métropole de Lyon, David Kimelfeld a annoncé la création d'un nouveau groupe politique "social-démocrate", actant la scission entre l'aile gauche et l'aile droite des marcheurs de la première heure.

"Un peu moins de végétalisation et un peu plus d'attention aux personnes en difficulté dans notre Métropole." David Kimelfeld a annoncé mardi 8 octobre la création d'un nouveau groupe politique au conseil métropolitain baptisé "Social démocrate et progressiste".

"Nous restons clairement un groupe d'opposition"

Actant la scission entre l'aile gauche et l'aile droite des marcheurs de la première heure, l'ex-président de la Métropole souhaite ouvrir un nouvel espace politique explique-t-il auprès de Lyon Capitale, entre "d'un côté un Nouveau front populaire sous dépendance de La France Insoumise, et de l'autre un bloc central qui n'en est plus un, sous l'influence de la droite et nationalement même du Rassemblement national". Et de préciser : "Il ne s'agit pas de rentrer dans la majorité, nous restons clairement un groupe d'opposition."

L'ancien maire du 4e arrondissement de Lyon est suivi dans cette aventure par cinq anciens membre du groupe "Progressiste et Républicain" : Brigitte Jannot, Catherine Panassier, Myriam Picot, Emilie Prost et Didier Vullierme. Quatre élus Renaissance demeurent pour l'instant au conseil sous la bannière "Progressiste et Républicain" : Thomas Rudigoz, Isabelle Perriet-Roux, Yves Blein et Guy Corazzol. Enfin, trois élus devraient rejoindre les rangs du groupe "Synergies Élus et Citoyens" : Michel Le Faou, Julien Ranc et Jean-Luc Da Passano

Thomas Rudigoz regrette cette décision malgré "des désaccords sur la politique nationale"

"Dans le groupe Progressiste et Républicain, nous avions réussi à garder une cohérence jusqu'aux européennes puis aux législatives, mais on sent qu'aujourd'hui il y a des divergences et chacun veut retrouver sa liberté de parole", poursuit David Kimelfeld. Avec cette nouvelle initiative politique dans l'une des plus grandes collectivités de France, l'élu s'inspire de la campagne de Raphaël Glucksmann aux élections européennes, qu'il a soutenue, et veut "montrer qu'on peut décliner localement cette forme de social-démocratie qui ne veut ni des Insoumis ni des Républicains".

Lire aussi : À Villeurbanne, Jean-Paul Bret se maintient pour éviter une "parodie démocratique"

Plus localement, la campagne des législatives de Jean-Paul Bret, menée sur des bases similaires face aux député sortant LFI Gabriel Amard a montré qu'un espace politique à gauche pouvait exister sans les Insoumis, l'ancien maire de Villeurbanne ayant échoué de peu au second tour avec moins de 1 000 voix d'écart, malgré le soutien du maire PS, Cédric van Styvendael, au candidat LFI. Dans la perspective de 2026, un affrontement à gauche semble se dessiner entre Les Écologistes, attachés au NFP et à leur alliance avec LFI, et une gauche sociale-démocrate, incarnée pour l'heure par ce nouveau groupe et qui pourrait se renforcer à terme avec des élus du Parti socialiste.

D'autres mouvements à venir avant le prochain conseil de décembre

"Bruno Bernard renforce l'alliance avec La France Insoumise à l'échelle nationale comme au niveau local. Un certain nombre de personnes au PS qui ne partagent pas les fondamentaux des insoumis se disent que ce n'est pas la bonne solution", analyse David Kimelfeld. De son côté, l'ex-député Thomas Rudigoz regrette auprès de Lyon Capitale la scission du groupe. "Nous pensons qu'il faut rassembler, nous avons mené des combats ensemble au niveau local. Il y a eu des désaccords sur la politique nationale mais n'étant plus député, je pense qu'elle aurait pu avoir moins d'impact", confie-t-il. Une appréciation partagée par le conseiller métropolitain et ex-député Yves Blein qui évoque "des intentions un peu obscures" de David Kimelfeld, "qui veut rassembler mais commence par diviser".

"Nous sommes en réflexion pour voir comment créer une initiative plus globale pour reconstituer un bloc central avec des élus Horizons, Modem et peut-être UDI" poursuit Thomas Rudigoz qui promet que "les choses devraient bouger" d'ici au prochain conseil métropolitain de décembre.

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