Le docteur Patricia Soler-Michel est directrice médicale du Dépistage du cancer.
Le docteur Patricia Soler-Michel est directrice médicale du Dépistage du cancer.

Dépistage du cancer du sein : "On est encore loin du compte"

Le docteur Patricia Soler-Michel est directrice médicale du Dépistage du cancer. Elle était sur le plateau de l'émission "6 Minutes Chrono" de Lyon Capitale pour présenter les enjeux du dépistage du cancer du sein à l'occasion de l'Octobre rose.

Le docteur Patricia Soler-Michel débute : "le mois d'octobre est le mois dédié à la lutte contre le cancer du sein. Il s'agit du cancer le plus fréquent de la femme : ça représente un tiers de l'ensemble des cancers de la femme et c'est la raison principale pour laquelle on lui dédie un mois où on va en parler pour pouvoir faire la promotion du dépistage. Parce que les besoins sont grands , il faut que faire de la sensibilisation à grande échelle donc pour tout ce mois."

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Elle développe aussi : "Le taux de participation au dépistage du cancer du sein est à 50 % des femmes. On est loin du compte puisque l'objectif européen et français est à 70%. Les études ont montré que 95% des femmes étaient favorables et pour autant, elles ne viennent pas au dépistage. Il y en a à peu près une sur deux qui viennent au dépistage, ce qui est insuffisant."

Le détail de la programmation de l'Octobre rose dans la métropole de Lyon et dans le Rhône

Plus de détails dans la vidéo...


Bonjour à tous, bienvenue dans votre émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale, aujourd'hui on va parler du dépistage du cancer du sein et pour cela nous recevons le docteur Patricia Soler-Michel, directrice médicale du dépistage du cancer, merci d'être venu sur notre plateau, on va rentrer dans le vif du sujet, d'abord est-ce que vous pouvez nous dire ce que c'est que le cancer du sein dans notre société et pourquoi est-ce qu'on en parle autant finalement ? 

Alors le mois d'octobre est le mois dédié à la lutte contre le cancer du sein, il s'agit du cancer le plus fréquent de la femme, ça représente un tiers de l'ensemble des cancers de la femme et c'est la raison principale pour laquelle on lui dédie un mois où on va en parler pour pouvoir faire la promotion du dépistage. Parce que les besoins sont grands voilà il faut que faire de la sensibilisation à grande échelle donc pour tout ce mois. 

Est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu aussi s'il y a des facteurs de risque à connaître sur le cancer du sein ? 

Alors il y a des facteurs de risque, il y en a qui sont endogènes - c'est-à-dire contre lesquels on ne peut pas tellement lutter - mais qu'il faut savoir repérer comme des risques génétiques par exemple ou pour des personnes qui auraient subi des irradiations pendant l'enfance, on doit repérer des personnes qui sont plus à risque et puis sinon il y a les facteurs exogènes, ceux de la vie quotidienne, ceux sur lesquels on peut lutter donc notamment l'alcool, le tabac, le manque d'activité physique, d'autres où c'est peut-être moins facile mais qu'il faut connaître malgré tout comme les traitements hormonaux substitutifs ou la pilule qui interviennent dans une part des cas, puis le surpoids, l'obésité qui intervient aussi dans les facteurs de risque de ce cancer, sachant que le plus important des facteurs de risque c'est l'âge, c'est la raison pour laquelle on met en place ce dépistage entre 50 et 74 ans tous les deux ans pour les femmes sur toute la France et en particulier sur notre territoire. 

J'allais vous demander, on a parlé des facteurs de risque maintenant on va parler un peu de dépistage, quel est le bon rythme de dépistage vous avez dit tous les deux ans, c'est pour tous les âges ou à partir de là où c'est plus simplement un créneau, une classe d'âge particulière ? 

Alors c'est à partir de 50 ans jusqu'à 74 ans, cette tranche d'âge a été définie à partir d'études où c'est la tranche d'âge où on rend le plus service par le test qui est la mammographie en fait, le dépistage c'est la mammographie qu'on doit réaliser tous les deux ans et l'intervalle est très important pour ne pas manquer une lésion, l'objectif étant de la découvrir le plus précocement possible parce qu'on a des perspectives de survie très importantes et un gain de survie à avoir par la découverte plus précoce par la mammographie. On va pouvoir découvrir des lésions à un stade où elles ne sont pas encore palpables et donc par ce biais là, arriver le plus tôt possible dans la maladie pour pouvoir même en guérir. 

Dans l'impact de la maladie chez la femme, si on le dépiste très tôt, voilà ça peut être réglé finalement sans trop de dommages. 

Alors vous avez raison de dire sans trop de dommages parce qu'effectivement aussi un des paramètres si on le trouve plus tôt c'est que les traitements vont être moins lourds donc on va réduire la durée des traitements et aussi leur pénibilité si on peut ne pas avoir à faire de chimiothérapie par une découverte précoce des lésions. C'est un grand bénéfice pour les personnes qui vont être atteintes, sachant que comme c'est un cancer qui est fréquent, c'est la raison pour laquelle on lutte plus particulièrement et on a mis en place des moyens de le découvrir plus précocement. Alors j'ajouterai qu'au-delà de ce dépistage, parce qu'il peut arriver aussi avant 50 ans, on demande aux femmes à partir de 25 ans de bien se connaître et d'être en alerte si jamais elles ont une modification dans leur poitrine pour consulter un spécialiste. 

Le plus rapidement possible. On parlait de dépistage, c'est long, c'est cher, comment ça se passe côté logistique en fait pour juste informer ? 

Alors quand on a un rendez-vous ça peut aller très vite, parfois les rendez-vous il faut aussi prendre vraiment dès qu'on reçoit le courrier qui incite à pratiquer le dépistage, parce que parfois on a des rendez-vous un peu lointains. La mammographie en elle-même c'est 15 minutes, alors on est obligé de comprimer un petit peu le sein puisqu'on va mettre à plat quelque chose qui est en volume, donc on est obligé d'aplatir pour bien voir la structure. Ça reste le meilleur examen pour trouver une lésion. 

J'aimerais qu'on parle aussi un peu du taux de participation au dépistage du cancer du sein. J'ai vu que dans le Rhône il était à 50 %, 51 au niveau de l'Auvergne-Rhône-Alpes. Je crois que c'est 49, on en parlera avant l'émission, dans la métropole de Lyon, 49%. Quel est l'objectif ? Est-ce que c'est assez déjà ces chiffres-là ? 

Alors on est loin du compte puisque l'objectif européen et français est 70%. On sait qu'il y a une partie des personnes qui font de la mammographie en dehors de notre dépistage. Donc là, elles ne bénéficient pas de la deuxième lecture, mais elles font quand même la mammographie. Nous organisons deux avis, c'est-à-dire qu'il y a l'avis du premier radiologue et l'avis d'un second radiologue expert dans notre centre pour être sûr de bien découvrir les lésions le plus tôt possible. Donc cette mammographie qui a à faire tous les deux ans, parfois effectivement, les femmes ne viennent pas, elles sont sollicitées à travers d'un courrier. Les études ont montré que 95% des femmes étaient favorables et pour autant, elles ne viennent pas au dépistage. Il y en a à peu près une sur deux qui viennent au dépistage, ce qui est insuffisant. 

Voilà, il y a encore un gros gap à franchir et des efforts à faire. Ça va être le mot de la fin, c'est déjà la fin des 10 minutes chrono, c'est trop court. Simplement, pour le dire, dépistage du cancer, vous avez une énorme programmation dans toute la région AURA, sur la métropole de Lyon aussi, et le Nouveau-Rhône. Vous pouvez le retrouver sur votre site internet. Il y aura le lien dans la description de cette vidéo. Merci beaucoup d'être venu sur notre plateau pour nous parler du cancer du sein. Quant à vous, je vous remercie d'avoir suivi cette émission. À très bientôt !

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