Lyon camp de réfugiés parc Gerland
Sur les bords du Rhône et à proximité du parc de Gerland, environ 50 réfugiés sont installés. (@NB)

Lyon : près de 50 réfugiés d'Europe de l'Est installés à Gerland, dans l'attente d'une volonté politique ?

Environ 50 migrants originaires de l'Europe de l'est sont réfugiés sur un campement depuis plusieurs mois au parc des berges du Rhône Sud, à Lyon. Sur place, la situation hygiénique est plus que problématique.

Juste à l'arrière de la station de tramway Halle Tony Garnier à Lyon, sur une grande étendue d'herbe, un campement s'est installé dans le paysage. Décimé en plusieurs parties, il comporte pas moins d'une vingtaine de tentes, prédisposées sur les bords du Rhône et visibles de tous. Installé à l'arrière de l'Agence de l'eau, dans le parc des berges du Rhône Sud, ce campement jalonne également le chemin piéton permettant l'accès au parc de Gerland par son entrée est. Mais aussi à proximité de la base nautique de canoë. Un chemin particulièrement prisé, donc, notamment par les coureurs et les familles.

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Pour autant, au petit matin, le campement est d'un calme infaillible. Mira*, une jeune femme, est assise à côté d'un feu, aux côtés de sa petite fille de 11 ans. Originaire de Mohyliv-Podilskyï, à la frontière Ukraine-moldave, l'Ukrainienne a rejoint son mari sur ce camp, à Lyon. Elle y vit désormais avec ses trois enfants, dont une fille en bas âge. Comme elle, d'autres parents sont accompagnés de leurs enfants. Au total, ils sont environ 50 présents sur ce campement, installé, semble-t-il, depuis six mois.

Le camp de réfugiés est situé dans le parc des berges du Rhône (sud), près du parc de Gerland. (@NB)

Des conditions de vie déplorables

En fuyant la guerre et en intégrant le sol français, l'Ukrainienne et son mari espéraient aussi trouver de meilleures conditions de vie. Mais leurs espoirs, aujourd'hui, sont vains : "Il n'y a nul part où se laver, nul part où manger, nul part où cuisiner. Les enfants ont froid ici. Il n'y a pas de couches, ni de nourriture pour bébé". Les réfugiés, originaires pour la très grande majorité d'Ukraine et de Moldavie, vivent effectivement dans des conditions insalubres.

La saleté s'est accumulée, les poubelles du parc débordent et la météo récente n'a pas aidé, rendant le quotidien de ces migrants encore plus délicats. D'autant que l'arrivée progressive du froid se fait progressivement ressentir dans les tentes. "Il n'y a nul part où cuisiner et, pour se réchauffer, il faut faire du feu", reprend Mira.

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Un peu plus loin, légèrement excentrés du campement, Ivan et Snizhanna, tous deux ukrainiens, vivent aussi dans la saleté et la misère. La seconde, accompagnée de son mari sur le camp, a également fuit la guerre : "C'est très difficile en Ukraine. Il n'y a pas d'argent, il n'y a rien pour vivre. Et mon mari, en tant qu'ancien militaire, aurait immédiatement été emmené à la guerre. Mais nous ne voulons pas".

Des maraudes mises en place par la Métropole

Sur le campement, plusieurs collectifs oeuvrent régulièrement pour leur venir en aide. Les maraudes mixtes, le Centre communal d'action sociale (CCAS), la Croix-Rouge et le Pass'Mobil sont concernés par ce soutien, précise la préfecture du Rhône. Elle ne prévoit pas pour l'heure d'actions particulières à l'encontre ou en faveur de ce regroupement de migrants. A moins d'une "réelle volonté politique de la Métropole", nous indique-t-on. Contactée par Lyon Capitale, la Métropole de Lyon indique, elle aussi, que différentes actions ont été réalisées. Aucune solution de relogement n'a cependant été proposée. Il faut dire que d'autres campements, parfois bien plus importants comme à Jean Macé dans le 7e arrondissement, préoccupent également les services publics.

Par ailleurs, les migrants présents depuis de longs mois espèrent, pour certains, obtenir l'asile. C'est le cas des deux amis ukrainiens, Ivan et Snizhanna. Ils ont récemment réalisé leur demande de réfugié politique auprès des services de l'Etat français. S'ils ont seulement l'attestation de demande entre leurs mains pour le moment, ils espèrent bien l'obtenir pour rester sur le sol français de manière légale et être soutenu dans leurs démarches.

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*pour préserver l'anonymat, un nom d'emprunt a été utilisé.

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