©PHOTOPQR/LE PROGRES/Maxime JEGAT – Visite du chantier du tunnel Lyon-Turin

Lyon-Turin : "Avec les tunneliers, le rythme de creusement sera de 3 kilomètres par mois"

Stéphane Guggino est délégué général de la Transalpine, l'association qui réunit les défenseurs du projet Lyon-Turin. Il était sur le plateau de l'émission "6 Minutes Chrono" de Lyon Capitale pour présenter l'avancée du projet et des conséquences des changements politiques liés aux élections législatives et européennes de cet été.

Stéphane Guggino débute ainsi : "Le chantier du tunnel, qui est la pierre angulaire de la future liaison mais qui n'en est qu'un élément, est très avancé puisque un quart de l'ouvrage a été réalisé, c'est-à-dire 13 ou 14 kilomètres du tunnel en lui-même, plus les descenderies qui serviront de galeries de maintenance et de sécurité. Donc c'est un projet qui avance tous les jours et qui va prendre un rythme spectaculaire avec l'arrivée bientôt, dans quelques mois, du premier tunnelier qui va creuser beaucoup plus vite."

Lire aussi : Tunnel Lyon-Turin : le chantier coûtera finalement 11,1 milliards d'euros

Il poursuit sur les voies d'accès au tunnel : "Ces voies d'accès sont indispensables. Comprenez bien que le fameux tunnel sous les Alpes de 57,5 kilomètres, doit être logiquement relié à des accès d'un même niveau de performance. Pour faire une analogie, c'est comme si on avait un énorme pont qui débouchait sur un chemin vicinal, donc le but de ces voies d'accès, c'est de pouvoir connecter l'ensemble du réseau européen et puis de réaliser un report modal massif des camions sur le rail. Ces voies d'accès, après dix ans d'atermoiement, sont entrées dans une nouvelle dynamique puisque dans quelques mois, SNCF Réseau va lancer, dans le premier trimestre 2025, va lancer les études techniques, ce qu'on appelle les études d'avant-projets détaillées, qui sont vraiment des études de conception technique de l'ouvrage qui vont durer quelques années, c'est la dernière étape avant les travaux."

Plus de détails dans la vidéo...


Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui on va parler du Lyon-Turin avec Stéphane Guggino, délégué général de la Transalpine, l'association qui réunit les défenseurs du projet. Bonjour Stéphane Guggino. Alors on le rappelle, le Lyon-Turin c'est un projet vieux de 30 ans, il s'agit de relier Lyon à Turin par voie ferroviaire. Pour faire court : trois sections, les voies d'accès au tunnel depuis Lyon, le tunnel sous les Alpes et finalement les voies d'accès pour arriver à la ville de Turin. Alors on va rentrer dans le vif du sujet, où on est le chantier aujourd'hui et avec un petit zoom sur les voies d'accès françaises qui ont fait l'actualité des derniers mois, l'année 2024 du moins. 

Le chantier du tunnel, qui est la pierre angulaire de la future liaison mais qui n'en est qu'un élément, aujourd'hui est très avancé puisque un quart de l'ouvrage a été réalisé, c'est-à-dire 13 ou 14 kilomètres du tunnel en lui-même, plus les descenderies qui serviront de galeries de maintenance et de sécurité. Donc c'est un projet qui avance tous les jours et qui va prendre un rythme spectaculaire avec l'arrivée bientôt, dans quelques mois, du premier tunnelier qui va creuser beaucoup plus vite. 

Beaucoup plus vite, on en parlait avant l'émission, ça peut être 3 kilomètres par mois, c'est ça ? 

Oui, aujourd'hui le maître d'ouvrage TELT utilise des méthodes traditionnelles, d'explosifs, engins mécaniques qui permettent de progresser de 30 mètres par mois, mais lorsque les 7 tunneliers seront en action, et ils arriveront progressivement, là le rythme de creusement sera de 3 kilomètres par mois. 

D'accord, donc effectivement ça sera beaucoup plus rapide. On peut parler des voies d'accès françaises. Aujourd'hui on en est où ? Au stade des études, est-ce que des études ont été lancées, c'est ebncore trop tôt, elles sont en train d'être organisées, comment ça se passe ? 

Ces voies d'accès sont indispensables, comprenez bien que le fameux tunnel sous les Alpes de 57,5 kilomètres, doit être logiquement relié à des accès d'un même niveau de performance. Pour faire une analogie, c'est comme si on avait un énorme pont qui débouchait sur un chemin vicinal, donc le but de ces voies d'accès, c'est de pouvoir connecter l'ensemble du réseau européen et puis de réaliser un report modal massif des camions sur le rail. Ces voies d'accès, après dix ans d'atermoiement, elles sont entrées dans une nouvelle dynamique puisque dans quelques mois, SNCF Réseau va lancer, dans le premier trimestre 2025, va lancer les études techniques, ce qu'on appelle les études d'avant-projets détaillées, qui sont vraiment des études de conception technique de l'ouvrage qui vont durer quelques années, c'est la dernière étape avant les travaux. 

Très bien. Sur le plan plus politique peut-être, on a eu un nouveau gouvernement avec le Premier ministre Michel Barnier, aujourd'hui on a un ministre des transports, François Durovray. Qu'est-ce que vous attendez de ce nouveau ministre qui s'est positionné déjà, je crois, sur le contournement ferroviaire de Lyon, en tout cas, et sur Lyon-Turin ? 

Alors, notons d'abord que Michel Barnier et probablement tous les gouvernements, ont toujours été cohérents sur le soutien au Lyon-Turin, mais avec Michel Barnier, savoyard revendiqué, on a probablement l'un des meilleurs soutiens au Lyon-Turin à la tête de l'État, c'est un sujet qu'il a suivi depuis le début, qu'il a accompagné à différentes étapes importantes. François Durovray, c'est un très bon spécialiste des transports, c'est le 5ème ministre des transports en 7 ans, ce qui n'est pas très favorable à des politiques de continuité sur un secteur stratégique qui exige une vision de long terme. François Durovray connaît bien le dossier, il a à plusieurs reprises manifesté, dans la logique de ses prédécesseurs, son engagement sur le Lyon-Turin. 

Vous ne craignez pas des lenteurs ? On est quand même dans un contexte de réduction, il y a beaucoup d'annonces de réduction du déficit de l'État français, vous ne craignez pas que parmi les budgets qui pourraient soit être vus à la base, ça pourrait être le Lyon-Turin aussi avec à terme non pas une annulation du projet, bien sûr que non, plutôt repousser finalement les financements ? 

Non je ne crois pas parce que d'abord les financements pour le Lyon-Turin, en particulier pour les voies d'accès, les financements pour les travaux ne sont pas attendus avant 5-6 ans, donc le redressement des comptes publics qui a été engagé s'inscrit dans un temps beaucoup plus court de 4-5 ans, il faudra naturellement continuer à financer le tunnel. Mais l’Union Européenne assure ses engagements, il y a des traités internationaux, donc il y a peu de crainte sur le sujet de voir l'engagement de l'État, qui a toujours été infaillible, faiblir. 

Après la réduction du déficit, normalement l'horizon c'est 2030 pour revenir à 3% pour revenir dans les cadres européens, et justement l'Europe, on peut en parler une minute, il y a aussi eu les élections européennes récemment, qu'est-ce que ça change pour vous cette reconfiguration avec les partis écologistes qui ont un peu réduit, et une montée de la droite et aussi de l'extrême droite au Parlement européen ? 

C'est quelque chose qui n'est pas vraiment regardé par les observateurs, mais pourtant c'est fondamental ce qui se passe à Bruxelles, parce que sans Bruxelles il n'y aurait pas le Lyon-Turin. La nouvelle configuration politique issue des urnes en juin dernier ne change pas grand chose, parce que l'ensemble des partis, je dis bien l'ensemble des partis, sauf Europe Écologie les Verts et la France Insoumise, sont engagés sur le Lyon-Turin. Ce qui est intéressant, c'est que cette nouvelle configuration politique, avec le déplacement du centre de gravité à droite, va conduire très probablement à un recentrage des politiques européennes sur des projets à la fois de décarbonation, de transition écologique, mais aussi de souveraineté industrielle et de compétitivité économique. De ce point de vue là c'est très bien pour le Lyon-Turin, parce que le Lyon-Turin conjugue à la fois cet aspect de décarbonation des transports et de compétitivité économique. 

Très bien, merci, ce sera le mot de la fin, déjà au bout des six minutes chrono, c'est toujours trop court. Merci d'avoir suivi quant à vous cette émission, vous pouvez retrouver plus de détails sur l'actualité de ce méga projet du Lyon-Turin sur le site lyoncapitale.fr, à très bientôt.  

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