Des centaines d'emplois sont menacés par le rachat de l'entreprise Vencorex qui possède deux sites à Saint-Fons et Saint-Priest notamment.
Des centaines d'emplois directement en péril et la crainte d'un effet domino sur des milliers d'autres : les salariés de l'usine chimique en redressement judiciaire Vencorex ont bruyamment défilé mercredi à Pont-de-Claix (Isère), réclamant la sauvegarde de leur site, menacé de fermeture. A Saint-Fons et Saint-Priest où une soixantaine de personnes sont employées, les salariés sont également mobilisés.
Cela fait déjà une semaine qu'un piquet de grève est installé devant le portail de ce vaste site spécialisé dans la production d'isocyanates, des substances notamment utilisées dans les peintures et vernis industriels, dans la vallée industrielle qui s'étend au sud de Grenoble.
La grève a été votée lorsqu'il est apparu qu'une seule offre de reprise avait été faite pour Vencorex, placé en redressement judiciaire le 10 septembre, à la demande de son actionnaire, le groupe thaïlandais de pétrochimie PTT GC: celle du chinois Wanhua, principal concurrent de Vencorex, qui ne prévoit de ne conserver que 25 de ses 450 emplois, pour un million d'euros.
La manifestation de mercredi vise à "se faire entendre" avant une audience prévue le 6 novembre au tribunal de commerce de Lyon, ont expliqué les syndicats, très mobilisés, qui avaient convié les salariés d'autres entreprises chimiques à les rejoindre.
Environ 300 personnes ont fait un grand feu de bûches et de palettes devant le portail de l'usine, située rue Antoine-Lavoisier, considéré comme "le père de la chimie moderne". Ils ont ensuite défilé en musique, sifflets aux lèvres, dans la périphérie de Pont-de-Claix, bloquant temporairement quelques axes de circulation.
Une dizaine d'élus locaux des villes voisines étaient également présents pour apporter des messages de soutien.
5 000 emplois induits
"On actionne tous les leviers possibles et imaginables jusqu'au plus haut niveau de l’État. Malheureusement, pour l'instant, on sait qu'ils étudient notre dossier, qu'ils font des choses, mais on n'a aucun engagement", a lancé au micro Séverine Dejoux, élue CGT au CSE de Vencorex.
"La rencontre avec le ministre de l'Industrie la semaine dernière a quand même un petit peu refroidi nos attentes", a-t-elle ajouté. "Bercy est toujours en lien avec les parties prenantes et le cabinet fait pression sur l’actionnaire pour qu’il prenne ses responsabilités", a-t-on indiqué à l'AFP au ministère de l'Economie.
Face à la faiblesse de l'offre de Wanhua, "on est indignés, choqués et tombés de haut. On ne s'attendait pas à ça", a déclaré Clara, 33 ans, brandissant une pancarte "la chimie meurt, sauvons la plateforme". Les syndicats font valoir que l'enjeu dépasse la seule entreprise au regard de l'interconnexion des activités de toutes les entreprises des plateformes chimiques de Pont-de-Claix et de Jarrie, toute proche, dont Arkema, qui s'approvisionne notamment en sel auprès de Vencorex. Ils estiment à 5.000 le nombre d'emplois induits dans le seul bassin grenoblois.
"En cas de fermeture du site, ce n’est pas moins que la survie de l’ensemble de la filière française de la chimie qui est menacée", a mis en garde le sénateur écologiste de l'Isère Guillaume Gontard, venu rencontrer lundi les grévistes. "Au regard des enjeux de souveraineté industrielle et de sécurité, je demande à ce que le dossier soit piloté directement par le Premier Ministre", a-t-il fait savoir dans un communiqué.
"Point de blocage"
Pour Denis Carré, autre responsable CGT de Vencorex, il est "toujours possible" que d'autres repreneurs se manifestent. "On est en train de revoir tous ceux qui sont venus (visiter le site) et n'ont pas fait d'offre (...) Si on arrive à trouver quel était le point de blocage, ça va nous permettre de leur faire des offres différentes", espère-t-il.
Selon une source proche du dossier, Arkema, approché, a décliné l’hypothèse d’un rachat de Vencorex. Les acteurs sociaux travaillent parallèlement à un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), un "point de repli financier qui ne garantit pas des salaires à l'avenir et du travail. Aujourd'hui on garde les deux chemins", explique-t-il à l'AFP.
Une nouvelle mobilisation pour Vencorex est prévue le 7 novembre avec la visite annoncée de la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet. Les salariés de Vencorex ont raison de se battre, leur ont lancé leurs collègues d'autres entreprises venus leur apporter leur soutien, pour certains depuis la Normandie ou la Savoie.
En cas de fermeture du site, les écoles, commerces et lits d'hôpitaux suivront rapidement, avertit au micro un salarié d'Arkema, venu d'un autre site. "C'est tout qui va mourir. On n'est pas les seuls concernés. C'est toute la population qui est concernée!", s'indigne-t-il.
La CGT continue à promouvoir les industries qui au final polluent et empoisonnent le monde... tout ça "pour le fric".
Honte à eux.
Lorsque vous vous rendrez compte que la société basée sur la monnaie, nous piège dans des activités nocives, vous comprendrez qu'il faut passer à une économie postmonétaire. D'ici là, vous serez en guerre encore et encore, et vous détruirez tout.