Dans sa dernière étude, publiée mardi 5 novembre, l'Insee évalue le taux d'emplois compatibles au télétravail à 38 % dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Depuis la période Covid et les confinements que celle-ci a engendrés, la pratique du télétravail a connu un grand boom. Si bien qu'en se basant sur les chiffres de 2021, le taux d'emplois télétravaillables est estimé à 38 % dans la région Auvergne-Rhône-Alpes par la direction régionale de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Soit 1 180 000 emplois.
De quoi placer la région AURA au troisième rang des régions françaises avec le plus d'emplois potentiellement télétravaillables, derrière l'Île-de-France (51 %) et Provence-Alpes-Côte-d'Azur (39 %). Quant au Rhône, il se positionne en troisième position des départements français les plus télétravaillables (47 %).
À l'échelle de la France métropolitaine, 39 % des emplois sont télétravaillables, toujours selon l'Insee, qui ne prend pas en compte dans son étude les choix de l'employeur et de l'employé. Autrement dit, le télétravail effectif ne peut être plus important que les taux évoqués par l'étude.
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Les employés diplômes plus concernés
Sans réelle surprise, les emplois de cadres et les professions dites "intellectuelles" sont les plus télétravaillables, avec un taux de 72 %. Bien au-delà des professions intermédiaires (48 %), des employés de manière générale (36 %) ou des artisans, commerçants et chefs d'entreprise (33 %). Mais surtout, bien au-delà des agriculteurs exploitants (3 %) et des ouvriers (2 %).
Aussi, près de 5 emplois sur 10 occupés par les femmes dans la région AURA sont compatibles avec le télétravail. Alors que pour les hommes, légèrement plus de 3 emplois sur 10 le sont. L'Insee relève également que les employés diplômés ont beaucoup plus de chances d'avoir un emploi compatible avec cette pratique.
À noter, aussi, que les intercommunalités urbaines offrent plus d'emplois télétravaillables. Par exemple, les métropoles de Lyon et de Grenoble se font particulièrement remarquées avec, chacune, une forte possibilité de télétravail. La Métropole de Lyon, par exemple, détient 49 % d'emplois télétravaillables. Des chiffres encore inimaginables il y a quatre ans.
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Comment l'Insee estime-t-elle un emploi télétravaillable ou non ?
"La démarche retenue pour estimer les emplois télétravaillables s’inspire de travaux réalisés en 2020 lors de la crise sanitaire par J. Dingel et B. Neiman, chercheurs à l’université de Chicago, écrit l'Insee en parallèle de son rapport. Les données sur lesquelles s’appuie cet article de recherche sont issues d’une enquête menée auprès de travailleurs américains, représentant près de 1 000 professions différentes. Pour chacun de ces travailleurs enquêtés, une liste d’activités ou de situations de travail leur est soumise, telles que : utilisation de courriels moins d’une fois par mois, travail à l’extérieur chaque jour, exposition à des maladies ou infections chaque jour, course ou marche la majorité du temps, port d’équipements de sécurité ou de protection la majorité du temps, travail directement avec le public.
Si au moins l’une de ces activités ou situations de travail fait partie des éléments caractéristiques de la profession exercée, alors l’emploi est classé comme ne pouvant pas être télétravaillé. (...) Enfin, dans la présente étude, sont considérés comme compatibles avec le télétravail les emplois qui peuvent l’être, peu importe la durée, de moins d’un jour à cinq jours par semaine".