En ramenant à la vie six oeuvres des précédentes éditions, la Fête des Lumières 2024 de Lyon célèbre sa 25e édition en puisant dans ses racines populaires et grand spectacle, alors que certains déplorent la nouvelle direction plus intellectuelle prise lors des dernières éditions.
Pour ses 25 ans, la Fête des Lumières renoue avec ses premiers amours. Dévoilée mardi 5 novembre, cette nouvelle édition qui se tiendra du 5 au 8 décembre met en lumière les grands succès populaires des précédentes éditions, avec le retour de six oeuvres qui ont marqué les spectateurs et les organisateurs. "Cet anniversaire, nous l'avons pensé comme un trait d'union entre héritage et modernité", résume ainsi Grégory Doucet, maire écologiste de Lyon.
"Revisiter l'héritage de la fête"
Reviennent donc entre Rhône et Saône, Le petit géant place des Terreaux, sur les façades de l'Hôtel de Ville et du musée des Beaux-Arts, Les Annoki au parc de la Tête d'Or et place Bellecour, le Paseo d'hiver rue de la République, Jacobins act 4 place des Jacobins et Laniakea, Horizon 24 sur la place Antonin Poncet et I Love Lyon sur la place Bellecour. "Nous avons regardé le succès qu'avaient pu avoir ces oeuvres auprès du public, puis fait un choix éditorial", explique Julien Pavillard, coordinateur général et directeur artistique de la Fête des Lumières. "Tous les artistes voulaient revenir à Lyon, c'est un plaisir pour eux d'être présent", poursuit-il.
À noter que, pour des raisons de sécurité, l'oeuvre place des Terreaux sera raccourcie par rapport à sa version originale d'environ trois minutes, pour fluidifier les flux de visiteurs. Six oeuvres donc pour "revisiter l'héritage de la fête" dixit Grégory Doucet, mais un regard également tourné "vers la création pour faire rayonner les artistes". Comprenez, des oeuvres plus intimistes et personnelles. Une manière de ménager la chèvre et le chou, en tentant de séduire la vieille école pour qui Fête des Lumières rime avant tout avec grand spectacle, et des visiteurs plus exigeants au regard davantage aiguisé sur le fond.
Le tournant plus intellectuel pris par l'évènement depuis l'arrivée d'un exécutif écologiste persiste ainsi. Le séduisant Celestial Brainstorm investira par exemple la place de la Bourse évoquant les handicaps et troubles mentaux cachés. L'oeuvre a été réalisée par Amélia Kosminsky, une artiste souffrant de troubles épileptiques. Place de la République, l'oeuvre Coral ghosts de l'Allemand Philipp Frank évoquera quant à elle "notre interconnexion avec la planète", reproduisant des récifs coralliens avec des filets de pêche recyclés.
La volonté d'étendre l'évènement à de nouveaux quartiers reste par ailleurs inchangée. La Croix-Rousse verra - enfin - une oeuvre s'installer au Gros Caillou, et Gerland accueillera également une oeuvre participative à la Cité jardin. Choix étonnant, le musée de l'automobile, à Rochetaillée-sur-Saône accueillera lui aussi une installation.