“Je photographie des vies silencieuses (improprement appelées ‘natures mortes’) où, dans les espaces de l’intimité, les choses simples de la vie quotidienne viennent se réunir entre elles” : tel est le départ de la démarche artistique du photographe lyonnais Jean-Paul Chirinian qui expose à la galerie Jean-Louis-Mandon avec en toile de fond le désir de creuser la mémoire des images saisies.
Réalisées en noir et blanc sur papier argentique, les photos de l’artiste – dont toute la famille du côté paternel fut victime du génocide arméno-turc (sauf son père) – révèlent moins les sujets en eux-mêmes que leur histoire invisible qu’il nous reste à imaginer ou deviner. Revisitant un naturalisme classique et sophistiqué par une austérité primitive des formes, il photographie des choses simples, des objets bruts, élaborant une architecture visuelle précise avec les éléments qui la composent et utilise la technique du calotype qui permet à la lumière d’apparaître en priorité, avant que l’apparence du sujet ne nous domine pour laisser la place au mystère de la photographie.
Jean-Paul Chirinian – Du 28 novembre au 23 décembre à la galerie Jean-Louis-Mandon