Pierre Rauzada est le président de l'association les Droits du Piéton du Rhône.
Pierre Rauzada est le président de l’association les Droits du Piéton du Rhône.

"Ville 30" à Lyon : "l'État ne joue pas son rôle"

Pierre Rauzada est le président de l'association les Droits du Piéton du Rhône. Il était sur le plateau de l'émission "6 Minutes Chrono" de Lyon Capitale pour parler de la sécurité routière à Lyon et dans la métropole.

Sur le bilan de la mise en place de la Ville 30 km/h, Pierre Rauzada explique : "Le bilan est chiffré, il vient de la préfecture. Il est assez positif pour les piétons, puisque le nombre de piétons tués a diminué d'environ 36% entre 2022 et 2023. Il est négatif pour les scooters et les motos. Si on part du principe que les piétons marchent sur les trottoirs et que les scooters et les motos roulent sur la chaussée. S'il y a une augmentation du nombre de tués chez les scooters et les motos, cela signifie que Lyon-Ville 30, comme Villeurbanne-Ville 30, n'est pas une réussite, puisque finalement cette vitesse n'est pas suffisamment contrôlée."

Lire aussi : Ville 30 : "Pour les piétons, on est presque à moins 50% d'accidents" (vidéo)

Le président des Droits du Piéton interpelle aussi Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement de Lyon et conseiller spécial du ministre délégué à la sécurité du quotidien : "On peut compter sur le maire du deuxième, monsieur Pierre Oliver, qui ne cesse de critiquer pour un oui, pour un non. On va lui demander d'agir. Il vient d'être nommé conseiller délégué à la sécurité dans le gouvernement. Comme nous, aux Droits du Piéton, on considère que la sécurité ce n'est pas que la lutte contre la délinquance, c'est aussi la lutte contre l'insécurité routière, on compte sur le maire du deuxième pour agir auprès du nouveau ministre de l'Intérieur pour qu'il réinstalle tous les radars que son prédécesseur a fait supprimer. Donc nous interpellons le maire du deuxième pour qu'il joue concrètement et totalement son rôle de conseiller à la sécurité."

Plus de détails dans la vidéo :


Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler de sécurité routière à Lyon et dans la métropole de Lyon, et pour cela, nous recevons Pierre Rauzada, qui est le président de l'association les Droits du Piéton du Rhône. Bonjour Pierre Rauzada. Merci d'être venu sur notre plateau, on va rentrer dans le vif du sujet. Voilà maintenant deux ans que la majorité écologiste aux manettes de la ville et de la métropole de Lyon ont instauré la ville à 30 km heure, au moins dans 80% des rues de Lyon, et dans 26 communes de la métropole. Quel bilan faites-vous deux ans et demi après la mise en place de cette mesure ? 

Le bilan est chiffré, il vient de la préfecture. Il est assez positif pour les piétons, puisque le nombre de piétons tués a diminué d'environ 36% entre 2022 et 2023. Il est négatif pour les scooters et les motos. Si on part du principe que les piétons marchent sur les trottoirs et que les scooters et les motos roulent sur la chaussée. S'il y a une augmentation du nombre de tués chez les scooters et les motos, cela signifie que Lyon-Ville 30, comme Villeurbanne-Ville 30, n'est pas une réussite, puisque finalement cette vitesse n'est pas suffisamment contrôlée. 

C'est ça le cœur du sujet finalement, c'est qu'il n'y aurait pas assez de verbalisation, qu'il n'y ait pas de contrôle pour que son application soit respectée, c'est ça le principal problème, le principal point noir ? 

C'est un des axes majeurs, bien sûr. On aménage la voirie. Si on rétrécit la chaussée, on diminue le risque qu'il y ait un accident pour les piétons. Si on élargit les trottoirs, on fait de même. Mais s'il n'y a pas l'autre pilier, qui est celui de la sanction de la verbalisation, le “Lyon-Ville 30” devient très rapidement une coquille vide, une mascarade. 

La ville de Lyon communique tout de même sur la verbalisation. En 2023, de mémoire c'est 17 000 verbalisations, et en valeur, c'est +50% de plus qu'en 2022, ce n'est pas suffisant, il reste du chemin si je vous entends bien ?

Il reste du chemin et notamment, il reste le chemin de l'État. Pour nous sur ce point, il y a deux grands responsables. Le maire de Lyon prend la décision en 2022 de passer à Lyon-Ville 30. Il a certains moyens pour assurer cela. Il a sa police municipale, elle peut contrôler, elle peut verbaliser, très souvent. Il suffit qu'elle repère les points où l'on est certain qu'il y a plus de 30 km/h, pour ne pas dire 50 ou 70km/h, comme sur le quai Pierre Scize. Et puis il y a l'État, qui finalement ne joue pas son rôle, puisqu'il a fait retirer tous les radars sanctions dans la ville de Lyon et dans d'autres villes qui étaient passées à 30 km/h. Donc je pense que les deux grands responsables ont leur rôle à jouer. Il y a le maire de Lyon, mais je n'oublie pas l'État, et donc le ministre de l'Intérieur. 

Il y a beaucoup de choses à dire sur le rôle de l'État de mémoire. En 2022, au moment de la mise en place, par les équipes du ministre de l'Intérieur de l'époque, Gérald Darmanin, avaient annoncé la mise en place de 100 radars dans la métropole de Lyon. D'ici fin 2023, il n'y en a eu aucun aujourd'hui qui était mis en place. Au contraire, vous l'avez suggéré qu'est Pierre Scize le radar qui était installé dans le 9e arrondissement, donc 5e, a été enlevé. Quelle est votre opinion ? c'est-à-dire qu'on n'aura jamais de radar sur les routes à 30 km/h ? Je crois que d'ailleurs, la préfecture a dit que ce n'était pas forcément le plus pertinent. 

On peut compter sur le maire du deuxième, monsieur Pierre Oliver, qui ne cesse de critiquer pour un oui, pour un non. On va lui demander d'agir. Il vient d'être nommé conseiller délégué à la sécurité dans le gouvernement. Comme nous, aux Droits du Piéton, on considère que la sécurité ce n'est pas que la lutte contre la délinquance, c'est aussi la lutte contre l'insécurité routière, on compte sur le maire du deuxième pour agir auprès du nouveau ministre de l'Intérieur pour qu'il réinstalle tous les radars que son prédécesseur a fait supprimer. Donc nous interpellons le maire du deuxième pour qu'il joue concrètement et totalement son rôle de conseiller à la sécurité. 

On vient de parler de l'État, on peut aussi parler localement de la majorité écologiste aussi, qui est aux manettes de la métropole, qui a la compétence de la voirie. Est-ce que vous leur faites confiance pour parvenir à faire réduire, c'est déjà le cas, vous l'avez dit dans les chiffres, réduire les accidents qui impliquent des piétons, les usagers les plus vulnérables de la voirie, on le rappelle. Est-ce que vous leur faites confiance pour continuer à réduire et puis augmenter les contrôles, la verbalisation, puisque c'est ce que vous appelez, pour que la ville 30 soit mieux respectée ? 

Aux Droits du Piéton, on a toujours dit ceci : nous faisons toujours confiance à tous les élus, quels qu'ils soient. Le vrai, c'est la réalité, c'est-à-dire qu'après, que se passe-t-il dans le réel par rapport aux paroles des élus ? Dire que l'on fait confiance à la mairie pour faire en sorte que Lyon soit ville 30, on voit donc le résultat. Et le réel, c'est qu'il y a une accidentologie sur la chaussée qui a augmenté. Si vous me parlez de la cité humaine, d'une ville plus humaine pour les piétons, donc pour les habitants, il est vrai que depuis 2020, on voit quand même un progrès dans cette ville plus humaine où l'automobiliste est cadré. 

Et même depuis 2019, le nombre d'accidents a diminué en fait. C'est en 2022 effectivement qu'il y a une nouvelle remontée. Tout dépend donc quels sont les derniers chiffres qu'on prend effectivement. Mais en quelques mots, on arrive déjà à la fin de l'émission : Est-ce que vous pouvez aussi présenter votre association ? Où est-ce qu'on peut vous retrouver les droits du piéton à Lyon ? 

Alors les Droits du Piéton sont une association d'une centaine d'adhérents et on a deux piliers dans notre combat. Tout d'abord les droits du piéton, donc sa sécurité en ville sur le trottoir quand il traverse la chaussée. Et puis aussi pour la cité humaine, une ville où le piéton peut trouver des bancs, des fontaines et des abris face à la canicule. Donc une cité plus confortable où on marche paisiblement, tranquillement sur son trottoir ou sur une place piétonne. 

Merci Pierre Rauzada d'être venu sur notre plateau pour nous parler de la sécurité routière. Quant à vous, je vous remercie d'avoir suivi cette émission. Vous pouvez retrouver plus de détails sur la politique de la métropole et de l'État sur le territoire de la métropole de Lyon sur le site lyoncapitale.fr. A très bientôt.  

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