usine de Paprec Trivalo 69 près de Lyon
L’usine de Paprec Trivalo 69 a été inaugurée en 2019, près de Lyon. (@NB)

Près de Lyon : plongez en immersion dans le plus grand centre de tri en France

Le centre de recyclage de Paprec Trivalo 69, basé à Chassieu, près de Lyon, traite l'intégralité des collectes sélectives de la métropole lyonnaise. Lyon Capitale vous plonge dans les coulisses du plus grand site de France dédié à cette activité.

C'est à une vingtaine de kilomètres de Lyon, à Chassieu plus précisément, que la plus grande usine de tri de France est installée. Dans cette zone industrielle, ce site de 11 900 m2 reçoit, collecte et recycle l'intégralité des déchets recyclables émis par les habitants de la métropole de Lyon. Mais pas seulement. Paprec Trivalo 69 est également en charge du recyclage des déchets de plusieurs agglomérations voisines. Pour donner un ordre d'idée, 60 000 tonnes de collectes sélectives sont traitées chaque année, depuis son inauguration en 2019. Aux côtés de Julien Lassaut, directeur de l’usine, et d'Isabelle Petiot, vice-présidente à la Métropole de Lyon, en charge de la réduction des déchets, Lyon Capitale vous plonge dans les coulisses de cette usine.

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La première réception des déchets

L'usine Paprec Trivalo 69 se trouve dans la zone industrielle de Chassieu, dans la Métropole de Lyon. (@NB)

Une fois équipée d'un casque, d'un gilet fluorescent et d'une protection pour les pieds, la petite équipe d'observateurs prend la direction du hall de l'usine. C'est la première étape dont le site s'occupe à proprement parler. Ici, les camions de poubelle déchargent directement leurs déchets récoltés, notamment dans la Métropole de Lyon. On est alors dans la préparation du processus de tri. Tout est stocké dans de grands silos en béton. Puis, les stocks de déchets sont progressivement envoyés dans deux immenses trémis pour être amenés sur les tapis roulants de l'usine.

usine de Paprec Trivalo 69 près de Lyon
Le grand hall de l'usine, où sont déchargés et stockés tous les déchets. (@NB)

Ensuite, le véritable processus de tri peut débuter. Ce tri des déchets est donc la première étape, mais bien plus que ça : elle est la plus importante. Sur les 25 millions d'investissements destinés à ce site, 18 millions d'euros ont été consacrés uniquement au processus de tri. Cela s'explique notamment par un taux de refus des déchets particulièrement élevé. Dans la Métropole de Lyon, par exemple, il est de 34 %. Autrement dit, un tiers de la collecte sélective n'a rien à faire ici (voir encadré).

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Une phase de tri primordiale

On quitte ainsi le hall pour s'engouffrer dans la partie usinage, où seules les équipes ont accès. Les quelque 4 000 scolaires accueillis lors de visites pédagogiques n'ont, par exemple, pas ce droit. Au total, ce sont 32 km de câbles électriques qui sont disposés, ou encore 1,7 km de convoyeurs. Avant d'envoyer les déchets recyclables aux trieuses optiques - des machines qui catégorisent et trient automatiquement les déchets -, deux actions de tri sont réalisées : enlever les gros cartons, qui sont directement évacués pour faire des "balles", et exclure tous les déchets de moins de 50 mm (aluminium, morceaux de verre...).

usine de Paprec Trivalo 69
Trois tapis comme celui-ci permettent l'arrivage des déchets et un premier tri... qui peut parfois s'avérer surprenant (batteries, bouteilles de gaz...). (@NB)

Une autre partie de la cabine de 25 agents est chargée d'extraire les autres déchets qui n'auraient pas dû terminer dans une poubelle jaune. Il s'agit donc d'abord de repérer les objets les plus dangereux. Les plus recherchées sont les batteries au lithium (téléphone, vélo...), qui affluent de plus en plus et représentent un danger d'incendie conséquent. Ce qui fait d'ailleurs de l'industrie du tri la plus sinistrée et accidentogène de France... devant la chimie ! L'usine est donc dotée d'un système permettant de submerger en eau la totalité du hall en cas de départ de feu.

Extraire, compacter et "emballer"

Si au total 105 personnes sont employées du lundi au samedi, l'activité du recyclage s'est considérablement automatisée. Dans la cabine de tri, par exemple, 25 agents se relaient. Trois sont chargés d'enlever les encombrants et les objets dangereux. Leur rôle consiste davantage à "aider" la machine, en corrigeant d'éventuels points d'erreurs. Après avoir trié la totalité des déchets, ces derniers sont envoyés sur les tapis roulants, puis dans les trieuses optiques, qui sont au nombre de 15.

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En orange, l'une des 15 trieuses optiques du site. (@NB)

Ces machines permettent de scanner chaque objet et, selon les indications données, de le "souffler", c'est-à-dire de l'extraire du tapis. Le déchet est ainsi trié par catégories grâce à ces trieuses optiques. Puis, ils sont tous compactés pour, à l'issue de leur cheminement dans l'usine, être mis sous la forme de "balles carrés" afin d'être facilement acheminés vers leur seconde vie.

"L'objectif final, c'est d'en faire un produit recyclé, une matière première pour les industriels en France, conclut Julien Lassaut, directeur de l’usine. Avec notre papier, on refait du papier. Le carton repart, lui, pour différents cycles. Le but étant de tenir un cahier des charges et une qualité de matières recyclabes qui sort de notre usine".

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Ces "balles carrés" stockées dans des hangars sont par la suite chargées et acheminées à destination des clients. C'est la dernière étape pour l'usine. (@NB)

Un plan d'actions mené par la Métropole de Lyon

Julien Lassaut, directeur des activités tri des collectes sélectives Rhône-Alpes.

"Le taux de refus a pris une claque depuis la période Covid", déplore Julien Lassaut, le directeur de l’usine. Constat partagé par la Métropole de Lyon, dont le taux de refus de 34 % ne satisfait pas la vice-présidente Isabelle Petiot. Sous son impulsion, notamment, la Métropole lance progressivement un plan d'actions auprès de ses habitants. L'idée est avant tout de rappeler précisément ce qu'est un "bon tri" dans la poubelle au couvercle jaune. "A savoir que tous les emballages se recyclent", reprend Julien Lassaut. La notion de vrac, aussi, est importante. Les déchets imbriqués ne peuvent pas être traités par le centre de recyclage.
La Métropole de Lyon envisage donc, à terme, de mener régulièrement des contrôles surprises chez l'habitant. Si les erreurs sont régulières dans les poubelles, une taxe pourrait être soumise à l'habitat. Tout en sachant que les difficultés majeures se situent dans les logements collectifs. Les zones pavillonnaires et les villes très étendues ont tendance, elles, à beaucoup mieux trier, ce qui se ressent sur le taux de refus.

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