Les cadres sapeurs-pompiers devant l'état-major du SDMIS. (@NB)
Les cadres sapeurs-pompiers devant l’état-major du SDMIS. (@NB)

Lyon : les sapeurs-pompiers refusent une prime et réclament du personnel, la grève se poursuit

Alors que la grève des sapeurs-pompiers a débuté depuis bientôt deux mois, les financeurs du SDMIS ont proposé une prime en cas d'arrêt de la grève. Proposition refusée par les syndicats, qui réclament plus de personnel.

C'était la "réunion de la dernière chance", avertissait Rémy Chabbouh, représentant du syndicat SUD pompiers 69, avant une réunion ce mercredi entre l'intersyndicale et les financeurs du SDMIS de Lyon. Le président du Département, Christophe Guilloteau assurait, lui, auprès de Lyon Capitale, que des "propositions financières" allaient être présentées. Ce fût le cas. Mais pas à la hauteur des attentes des syndicats, qui ont claqué la porte de cette réunion avec les financeurs : la Métropole de Lyon (80 %) et le Département (14,82 %), auxquels s'ajoutent des communes (3,65%) et des établissements publics de coopération intercommunale (1,52%).

"Ils ont posé des sous sur la table, confirme Rémy Chabbouh. Mais on est très, très loin des revendications initiales". Une prime de 600 euros, entraînant la fin de la grève, a été proposée aux 1 500 agents. "Ils ont été extrêmement surpris que l'on refuse. Mais la réponse est simple : on veut des effectifs dans nos casernes pour notre sécurité et celle de la population", reprend le représentant du syndicat, alors que les collectivités et la direction "refusent de flécher l'argent des primes vers du recrutement".

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L'équivalent de 20 pompiers professionnels

Ces 900 000 euros proposées par les financeurs pour l'intégralité des primes représenteraient le financement du recrutement de 20 pompiers professionnels à temps plein. En accord sur le manque d'effectif, les collectivités souhaiteraient néanmoins négocier les fléchages financiers de l'Etat lors du Beauvau de la sécurité civile, en juin 2025. "On ne peut pas attendre jusque-là", maintient le représentant du syndicat majoritaire des sapeurs-pompiers, rappelant qu'il manque 157 pompiers pour combler le sous-effectif, comme épinglé par la Chambre régionale des comptes dans son rapport d'octobre.

Une proposition financière permettant aux sapeurs-pompiers de réaliser l'équivalent de 12 jours d'heures supplémentaires a également été proposée à l'intersyndicale. "Travailler pour avoir plus, alors qu'on demande des effectifs car on est complètement cramés... C'est un paradoxe." juge Rémy Chabbouh.

Une mobilisation le 5 décembre

Alors que la mobilisation des pompiers du Rhône et la grève de la faim de Lionel, officier et pompier au SDMIS, se sont invitées dans les travées de l'Assemblée nationale cette semaine, dans un discours prononcée par la députée Tiffany Joncour (Rassemblement national), les sapeurs-pompiers rencontreront les élus d'opposition de droite à la Métropole de Lyon, ce jeudi à 14 heures.

Ils avaient aussi rencontré, mardi, le nouveau préfet délégué pour la défense et la sécurité auprès de la préfète du Rhône, Antoine Guérin. Un échange avec une "excellente écoute", retient l'intersyndicale. Pour autant, après cette "réunion de la dernière chance" échouée ce mercredi, les sapeurs-pompiers du SDMIS de Lyon veulent encore se faire entendre et donnent rendez-vous le 5 décembre, jour de lancement de la Fête des Lumières. "On va être très visible", conclut Rémy Chabbouh.

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