Johanna Benedetti, présidente de MyPresqu'Ile, qui regroupe 650 commerçants dans le centre de Lyon
Johanna Benedetti, présidente de MyPresqu’Ile, qui regroupe 650 commerçants dans le centre de Lyon

Huit rues commerçantes illuminées à Lyon : "un dispositif minimal insuffisant" assure Johanna Benedetti

Johanna Benedetti, présidente de MyPresqu'Ile qui réunit plus de 650 commerçants, est l'invitée de 6 minutes chrono/ Lyon Capitale.

Côté pile, la Fête des lumières, chaque année pendant quatre jours. Coté face, l'illumination des rues commerçantes de Lyon. Cette année, elles sont au nombre de huit.

"Exception lyonnaise datant du début du 1er mandat de Gérard Collomb, les illuminations des rues de la Presqu’Ile sont financées à 50% par la ville de Lyon, le reste reposant sur les cotisations des commerçants, alors que dans les autres villes de France, cette charge revient entièrement aux municipalités." affirme MyPresqu'Ile qui regroupe près de 650 commerçants, des pentes de la Croix-Rousse jusqu'à Perrache.

Post-Covid, les associations de commerçants n'ayant plus les fonds disponibles pour pouvoir illuminer les rues, ils se sont retournés vers MyPresqu'Ile pour pouvoir continuer à soutenir cette période d'attractivité.

Sa présidente, Johanna Benedetti explique que la situation financière de My Presqu’île ne permet aujourd'hui plus de financer les illuminations.
Déjà, en 2022, les commerçants de la Croix-Rousse avaient renoncé à illuminer les rues de leur quartier. "La somme globale des illuminations représente un coût de plus de 100 000 € pour l’ensemble des rues de la Presqu’île, malgré la prise en charge de la Ville au travers de son dispositif ce projet n’est plus à la portée des commerçants et associations."

Coût des illuminations des rues de fin d'année : 50% pour la Ville 50% pour les commerçants

Cette année, la Ville de Lyon, à titre exceptionnel, a renforcé son soutien financier auprès de l’association My Presqu’île, chargée des installations. L'association a sollicité un soutien supplémentaire auprès des élus lyonnais. Et la mairie d'apporter un soutien financier exceptionnel de 100 000 euros, contre 45 000 euros l’année passée, pour illuminer les rues du centre ville de Lyon.

La Ville a donc pris en charge, exceptionnellement et directement, les illuminations des rue de Brest (1er), Edouard Herriot (1er-2e), Victor Hugo (2e), Emile Zola (2e) et de l’Ancienne préfecture (2e) pour 100 000 euros.

Quant aux rues dont les illuminations sont financées par les associations de commerçants, il s'agit des rues de la Charité (2e), Auguste Comte (2e) et Romarin (1er), pour environ 17 000 €. "C’est la dernière année où elle pourront le faire car les comptes des asso ont été vidées pour porter leur projet cette année" explique Johanna Benedetti.

"Nous demandons qu'on trouve de nouvelles sources financières pour pouvoir maintenir une attractivité sur la Presqu'Ile, non pas sur 3 ou 4 avec le dispositif Fête des lumières, mais sur l'ensemble du mois de décembre."

"Un dispositif minimal qui reste insuffisant, estime Johanna Benedetti. Les décorations manquent de spectaculaire et ne répondent pas pleinement aux attentes. Ces cinq rues illuminées ne font que pallier l’urgence et ne suffisent pas à maintenir l’attractivité du territoire qui pourrait être portée plus largement par la Fête des Lumières."

"On arrive à la fin d'un système de financement qui ne fonctionne plus, qui ne correspond plus à la réalité économique de la Presqu'Ile. Aujourd'hui, la Fête des lumières capte l'intégralité des budgets sur cette fin d'année. Nous demandons qu'on trouve un nouveau modèle, de nouveaux moyens, de nouvelles sources financières pour pouvoir maintenir une attractivité sur la Presqu'Ile, non pas de trois ou quatre jours avec le dispositif Fête des lumières, mais sur l'ensemble du mois de décembre."


L'intégralité de l'entretien avec Johanna Benedetti

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 minutes chrono. Nous accueillons aujourd'hui Johanna Benedetti. Bonjour.

Bonjour

Johanna Benedetti vous êtes présidente de MyPresqu'Ile qui regroupe environ 650 commerçants, des pentes de la Croix-Rouge jusqu'à Perrache. Avant d'aborder le sujet qui m'intéresse aujourd'hui, c'est-à-dire les illuminations de la ville de Lyon pour les fêtes de Noël, juste un petit mot sur un retour sur ce qui s'est passé le week-end dernier en centre-ville : des militants écologiques et anticapitalistes d'Extinction Rebellion ont lancé des boules puantes dans de très nombreux magasins, à l'occasion du Black Friday, pour dénoncer la pollution engendrée par la fast fashion. Vous avez eu des retours de commerçants là-dessus ?

Alors nous on a eu des retours, effectivement, des grandes enseignes sur le sujet concernant la journée de samedi notamment, dans l'après-midi. Ce qu'on a eu comme retour, effectivement, c'est que les responsables de boutique, ainsi que les salariés de ces mêmes enseignes qui ont dû faire face à cette mobilisation, et donc, par conséquent, se retrouver dans des conditions de travail difficiles à devoir nettoyer les sols, des odeurs qui ont été répandues dans les magasins et les clients qui ont fui les commerces.

Les illuminations... On reçu un communiqué la presse de MyPresqu'Ile intitulé : "Illuminations de Noël à Lyon : la Presqu'Ile s'éteint doucement". Craignez-vous finalement que ce soit la fin des illuminations des rues commerçantes de la ville de Lyon ?

On n'espère pas du tout que ce soit la fin des illuminations ! Mais je pense qu'il était important aussi d'expliquer pourquoi, aujourd'hui, ce sujet est crucial finalement pour l'attractivité de notre territoire sur ces fêtes de fin d'année. Parce qu'historiquement parlant, c'est un système de financement qui repose sur les commerçants. Il a été décidé, il y a plus de 20 ans de tout même, de mobiliser énormément de budget sur la Fête des Lumières et de faire reposer les illuminations et les décorations des rues commerçantes qu'on voit actuellement sur les commerces. Aujourd'hui, on voit énormément de commerçants qui sont inquiets. Il faut savoir que, post-Covid, les associations de commerçants n'avaient plus les fonds disponibles pour pouvoir le faire et se sont retournés vers MyPresqu'Ile pour pouvoir continuer à soutenir cette période d'attractivité. Chose que nous avons fait pendant ces trois dernières années.
Mais notre structure n'est aujourd'hui plus en capacité de porter de tels budgets. Nous avons sollicité l'aide de la ville qui, heureusement, a répondu présent. Et je crois que l'ensemble des commerçants aujourd'hui sont conscients de l'effort financier qui a été fait par la Ville de Lyon. La ville a pris à sa charge en fait cinq rues qui correspondent à un montant de 100 000 euros mais qui correspondent aussi aux coûts annuels de la mise en lumière de nos rues.

La ville subventionne à hauteur de 100 000 euros pour cinq rues. Comment ça marche ?

Habituellement, c'est dans le cas d'un appel à projets : les associations de commerçants amènent un projet à la Ville en retire une participation de l'ordre de 50%. Donc 50% reposent sur la Ville et 50% reposent sur les associations de commerçants. Exceptionnellement cette année, face aux difficultés du commerce, effectivement, la Ville a répondu présent.

La Ville de Lyon a répondu présent parce qu'elle est passée de 100 000 à 45 000 euros. Pour autant qu'est-ce qui vous inquiète ? Parce que finalement donc il y a eu un effort financier de la ville vous demandez quoi la ville de Lyon pour les années à venir ?

Effectivement, cette année c'est un dispositif exceptionnel. Finalement, depuis de nombreuses années, on arrive à la fin d'un système de financement qui ne fonctionne plus, qui ne correspond plus à la réalité économique, non plus de la Presqu'Ile. Et aujourd'hui, la Fête des lumières capte l'intégralité des budgets sur cette fin d'année. Nous demandons qu'on trouve un nouveau modèle, de nouveaux moyens, de nouvelles sources financières pour pouvoir maintenir une attractivité sur la Presqu'Ile, non pas de trois ou quatre jours avec le dispositif Fête des lumières, mais notamment sur l'ensemble du mois de décembre.

Parce que là il y a sept rues illuminées à Lyon, c'est ça ?

Oui. L

L'idée ce serait d'en faire plus ou en tout cas de les garder pour l'année prochaine ces sept rues ?

Alors l'idée ce serait d'abord de les conserver mais peut-être d'inventer un nouveau système pour la mise en lumière. Aujourd'hui, il faut savoir qu'il y a énormément de contraintes, avec le fait que la Presqu'Ile accueille un événement de l'ampleur de la Fête des lumières, notamment sur des aménagements de rues qui pourraient être différents. Par exemple, on ne peut pas disposer de sapins dans les rues parce qu'on accueille la Fête des lumières. On ne peut pas intervenir non plus sur l'éclairage public, ce qui est une contrainte pour pouvoir trouver de nouveaux modèles ou, en tout cas, de nouvelles techniques pour enchanter le centre-ville.

Donc à la fois nouvelles techniques d'illumination et nouveaux modes de financement. Donc j'imagine qu'après la Fête des lumières de cette année, il y aura peut-être une table ronde qui va se mettre en place avec tous les différents acteurs. C'est ce que vous espérez en fait e,t en tout cas, c'est ce que vous demandez si j'ai bien compris à la ville de Lyon pour que Lyon reste une ville finalement attractive pour les commerçants attractive pour les clients et que ça reste une ville Lyon ville des lumières. Merci Johanna Benedetti.

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