La Ville de Lyon s'apprête à revaloriser les policiers municipaux, pour la troisième fois depuis le début du mandat de Grégory Doucet. Pourtant, les effectifs stagnent et 80 postes restent non-pourvus.
C'est peut être pour préparer son bilan sur la politique de sécurité en vue des élections municipales de 2026 que le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet s'est résigné à installer de nouvelles caméras entre Rhône et Saône (entre 30 et 60 d'ici au second semestre 2025). Car si l'édile a parfois été injustement critiqué sur son supposé désintérêt des questions de sécurité et de tranquillité publique, difficile aujourd'hui de mesurer en chiffre les effets de sa politique, notamment concernant les effectifs.
Lire aussi : "Il n'y a pas de tabou" : Grégory Doucet veut déployer 30 à 60 nouvelles caméras de vidéoprotection à Lyon
Des caméras, faute de policiers supplémentaires ?
Celui qui souhaite, à l'instar de son homologue socialiste de Villeurbanne, faire de la sécurité un sujet transpartisan, et prône "une police municipale de l'humain" ne parvient pas (pour des raisons exogènes en partie) à en faire gonfler ses effectifs. Et ce, malgré environ 150 recrutements depuis le début du mandat, contre 108 sur le dernier mandat de Gérard Collomb. Ainsi, la Ville évoque de son côté 284 postes pourvus sur 365, un chiffre contesté par le syndicat Force ouvrière qui évoque lui 250 agents. Le syndicat appelle d'ailleurs à la grève jeudi 12 décembre et à un rassemblement devant l'Hôtel de Ville, insatisfait du montant de la nouvelle revalorisation des agents.
C'est pourtant bien là que Grégory Doucet et son adjoint aux services publics, Laurent Bosetti (Mohamed Chihi, ayant été absent d'une conférence de presse évoquant pourtant le coeur des sujets de sa délégation) tentent de faire la différence. Lors du conseil municipal jeudi 12 décembre, les élus adopteront une nouvelle revalorisation du régime indemnitaire des policiers municipaux "d'en moyenne 500 € net par an". 83 % des agents seront concernés, portant les efforts de la Ville à plus d'un million d'euros sur le mandat dédié à augmenter le salaire de ses policiers municipaux. "Sur le mandat, nos agents ont gagné en moyenne près de 2 150 € net par an", indique Laurent Bosetti.
Mais pour Bertrand Debeaux, secrétaire national adjoint de Force ouvrière, l'effort consenti n'est pas suffisant, estimant qu'il y a "la possibilité d'augmenter les policiers municipaux pour que cette police municipale de Lyon redevienne enfin attractive et qu'elle fidélise ses effectifs. Ce n'est pas le cas depuis quatre ans. On reprend la même recette, la recette de l'échec, du perdant, et on va continuer à travailler en sous-effectif". À terme, et ce sera "la feuille de route pour 2025" de Laurent Bosetti a indiqué Grégory Doucet, la Ville de Lyon souhaite mettre en place "un dispositif d'obligation de servir". Après la carotte, le bâton donc, puisque l'objectif est que les jeunes agents formés par la collectivités s'engagent à servir un certain nombre d'années à Lyon pour éviter une quête à la prime, et se protéger d'une concurrence rude entre collectivités.
Lire aussi : À Lyon, les policiers municipaux et les ASVP appelés à la grève jeudi 12 décembre