L’ex-élu de Vaulx-en-Velin, Morad Aggoun, a été condamné à 15 ans de prison pour viol. Depuis, la CGT des agents territoriaux de la ville demande la démission d’une autre élue, dont le rôle dans cette affaire est considéré comme trouble.
Le verdict a été rendu le 11 décembre par la cour d’assises de la Loire alors que l’accusé a fui pour l’Algérie. L’ancien élu en charge du personnel municipal et du logement de Vaulx-en-Velin, Morad Aggoun, a été condamné en appel à 15 ans de prison pour viol, agressions sexuelles et harcèlement sexuel. Pour rappel, ce dernier avait écopé d’une peine de 10 ans de prison en première instance à l’automne 2023.
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Le rôle d’une adjointe pointé du doigt
Dans un communiqué publié vendredi 13 décembre, la CGT des agents territoriaux de Vaulx-en-Velin assure avoir appris la nouvelle "avec satisfaction", mais regrette "vivement que des "mesures énergiques"" n’aient pas été prises il y a dix ans lorsque le syndicat avait saisi l’autorité municipale. "Malheureusement cette absence de réaction a permis la commission d'un crime dans les murs mêmes de l'Hôtel de Ville de Vaulx-en-Velin", écrit-elle encore. Et d’ajouter : "Depuis les premiers dépôts de plainte, la CGT a également observé la plus grande retenue et la plus grande discrétion afin de ne pas interférer dans la procédure en cours au détriment des victimes que nous avons continué d'accompagner et de soutenir tout au long de ces huit longues années d'un combat difficile pour faire condamner leur agresseur."
Mais lors du procès, le rôle d’une adjointe à l'Éducation et de la Petite enfance de Vaulx-en-Velin a été mis en lumière. Ce dernier ayant permis, selon le syndicat, "l’instauration d’un climat délétère favorable à la commission de violences sexistes et sexuelles." Si l'identité de cette élue n'est toutefois par précisée, la CGT des agents territoriaux estime qu’il est "absolument inconcevable (…) que cette personne puisse continuer à occuper une charge élective impliquant la protection des agents exerçant sous sa tutelle, surtout au sein de services composés en très grande majorité de femmes. Il est également inconcevable à notre sens que cette personne puisse continuer d'avoir comme responsabilité l'éducation des jeunes vaudais, un élu, tout comme un agent du service public, ayant effectivement un devoir d'exemplarité."
Le syndicat demande sa démission
La démission et l’abandon de toute délégation de cette élue seraient donc "une conséquence évidente et inévitable suite à ces révélations", poursuit la CGT. Si cette dernière venait à refuser, le syndicat estime qu’il serait du "devoir" de Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin, "de démettre de ses délégations cette adjointe au vu de ses aveux à la barre du tribunal." Le syndicat affirme également que "plusieurs agentes du Service nous ont d'ailleurs déjà informé de leur profonde réticence à travailler sous la responsabilité de cette personne."
La CGT des agents territoriaux renouvelle par ailleurs sa volonté de voir un protocole de lutte contre les violences sexistes et sexuelles instauré, ainsi qu’un plan de formation des agents de la Ville de Vaulx-en-Velin sur ces questions. Et de conclure : "Les agents de la Ville ne demandent qu'à travailler dans de bonnes conditions, être traités avec respect et dignité, et dans un climat apaisé, chose que la gestion actuelle de la Ville est encore aujourd'hui loin de garantir."
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