David Kimelfeld et Fouziya Bouzerda lancent un nouveau groupe politique baptisé "Alliance Sociale-démocrate et progressiste" pour rassembler le centre et la gauche dans la Métropole de Lyon.
Quelques semaines seulement après la scission au sein l'aile droite et l'aile gauche des marcheurs de la première heure au sein du groupe "Progressiste et Républicain", les grandes manoeuvres se poursuivent au conseil de la Métropole de Lyon. Lundi 16 décembre, David Kimelfeld, président du groupe "Social-démocrate et Progressiste" (à peine créé) et Fouziya Bouzerda, présidente du groupe "la Métropole pour tous" ont annoncé la création d'un groupe commun, baptisé "Alliance Sociale-démocrate et progressiste".
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"Ne pas importer à Lyon les conflits nationaux et idéologiques pour construire, ici, une politique du contrat et du compromis"
Ce nouveau groupe qui comptera dix élus, a été créé "avec le souci de dépasser les rivalités d'hier", et de "rassembler la gauche et le centre", a indiqué David Kimelfeld, qui s'est lancé dans un manifeste déployant la vision politique du groupe, à un peu plus d'un an des élections métropolitaines. Un groupe dont l'objectif est d'occuper l'espace politique entre la voix "incarnée par la coalition des écologistes, des socialistes , des communistes et des insoumis ainsi que celle trop souvent dictée par Laurent Wauqiez depuis la région", a encore expliqué le co-président du nouveau groupe.
Cette nouvelle force politique est ainsi constituée de David Kimelfeld et Fouziya Bouzerda donc, ainsi que de Pierre Chambon, Izzet Dognael, Brigitte Jannot, Michel Le Faou, Catherine Panassier, Myriam picot, Emilie Prost et Didier Vullierme. À noter que les anciens membres du groupe Progressiste et Républicains, toujours fidèles au macronisme, ont rejoint le groupe "Synergies Élus et Citoyens", notamment l'ancien député Thomas Rudigoz.
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"Redonner une vision claire pour l’avenir du territoire"
L'ancien président de la Métropole de Lyon a ainsi détaillé sa volonté "de dépasser nos identités pour construire l’édifice commun". Et d'ajouter : "Ce qui a fait la force de notre territoire, c’est notre capacité à ne pas importer à Lyon les conflits nationaux et idéologiques pour construire, ici, une politique du contrat et du compromis où chacun est capable de faire un pas vers l’autre, où chacun est
capable de comprendre qu’un compromis n’est pas une compromission."
Localement, ce mouvement s'inscrit dans une démarche similaire à celle portée aux européennes par Raphaël Glucksmann, que David Kimelfeld a soutenu. "Je veux montrer qu'on peut décliner localement cette forme de social-démocratie qui ne veut ni des Insoumis ni des Républicains", expliquait-il auprès de Lyon Capitale.
Plus localement, la campagne des législatives de Jean-Paul Bret, menée sur des bases similaires face aux député sortant LFI Gabriel Amard a montré qu'un espace politique à gauche pouvait exister sans les Insoumis, l'ancien maire de Villeurbanne ayant échoué de peu au second tour avec moins de 1 000 voix d'écart, malgré le soutien du maire PS, Cédric van Styvendael, au candidat LFI. Dans la perspective de 2026, un affrontement à gauche semble se dessiner entre Les Écologistes, attachés au NFP et à leur alliance avec LFI, et une gauche sociale-démocrate, incarnée pour l'heure par ce nouveau groupe et qui pourrait se renforcer à terme avec des élus du Parti socialiste.
"Au final, ce qui nous pousse à créer notre groupe, c’est le besoin de redonner une vision claire pour l’avenir du territoire. Les grandes décisions doivent s’inscrire dans une vision globale, à long terme et pas à courte vue d’une fin de mandat", a ainsi conclu David Kimelfeld.