Thomas Bach, président du Comité International Olympique (CIO) après la désignation des Alpes françaises pour les Jeux Olympiques 2030.(Photo by Fabrice COFFRINI / AFP)

Malgré les alertes financières, la Région Aura vote près de 3 millions d'euros de crédits pour les JO 2030

Au cours de son assemblée plénière, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a voté ce vendredi 20 décembre le financement des structures chargées d'organiser les Jeux Olympiques d'hiver 2030, tout en balayant les critiques sur les risques d'emballement budgétaire.

Dans un peu plus de cinq ans, la France accueillera les Jeux Olympiques d'hiver 2030, dont une partie des épreuves sera organisée en Auvergne-Rhône-Alpes. Si la tenue de l'événement planétaire n'est pour l'heure pas remise en cause, de nombreuses questions ont émergé ces dernières semaines quant à son financement, alors même que la création du comité d'organisation est retardée.

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Ce vendredi 20 décembre, la Région Auvergne-Rhône-Alpes débattait, au cours de son assemblée plénière, du financement du comité d'organisation (Cojop), qui sera présidé dans un premier temps par l'ancien premier ministre Michel Barnier, et de la société en charge de la livraison des ouvrages nécessaires à l'évènement (Solideo). Un rapport prévoyant le financement à hauteur de 600 000 euros pour le Cojop et de 2,3 millions d'euros pour la Solideo a été mis sur pied par l'exécutif présidé par Fabrice Pannekoucke. Dans le détail, la Région Aura versera 100 000 euros de cotisation d'entrée dans le Cojop et une avance de 500 000 euros remboursable permettant de lancer la structure. Les 2,3 millions d'euros pour la Solideo englobent 600 000 euros de fonctionnement et 1,7 millions d'investissement.

"Nous sommes rentrés dans une phase très concrète"

"Ces sommes doivent permettre de donner des moyens financiers aux deux structures pour qu'elle puisse se lancer" a expliqué le président de Région. "Le temps presse et il faut être au rendez-vous des engagements que nous avons pris. Nous sommes rentrés dans une phase très concrète"a-t-il poursuivi. 

Un rapport adopté confirmant donc l'appui financier de la Région, mais qui a fait l'objet de nombreuses critiques de la part de l'opposition de gauche, dans un contexte budgétaire particulier. Il y a quelques jours, nos confrères de France TV révélaient en effet que l'inspection générale des finances avait analysé le budget du futur Cojop Alpes 2030 et que celui-ci s'annonçait "lourdement déficitaire". Un deuxième rapport évoquait lui un déséquilibre budgétaire estimé entre "850 et 900 millions d'euros, à couvrir par les collectivités", soit le double de ce qui était initialement prévu.

"Un véritable cauchemar"

Des chiffres balayés de la main par Fabrice Pannekoucke devant l'assemblée régionale : "Il ne faut pas céder aux commentaires et aux analyses fantasque de sujets qui n'auraient pas encore trouvé leur consolidation" a expliqué le successeur de Laurent Wauquiez, estimant que si "beaucoup de chiffres circulent", il était inutile de les commenter alors que le Cojop n'a pas encore officiellement vu le jour.

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Des justifications qui, sans surprise, n'ont pas rassuré les conseillers régionaux d'oppositions. "Ce dossier est un véritable cauchemar" a attaqué Pierre-Henri Janot, conseiller régional écologiste, faisant référence au nom porté par ce rapport débattu en assemblée plénière :"Jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver 2030 : le rêve devient réalité !" "Notre dossier de candidature risque de se fracasser aujourd'hui sur le mur de la réalité budgétaire" a-t-il complété, dénonçant les chiffres mis en avant par l'étude de l'inspection générale des finances ignorés par le président Pannekoucke. "Aujourd'hui vous nous demandez de signer un chèque en blanc pour l'organisation de ces JO en pleine coupe budgétaire".

"Notre région mérite mieux qu'un projet pensé à la hâte" a également critiqué Stéphane Gemmani du groupe Socialiste Écologiste et Démocrate. Le conseiller socialiste évoque la crainte que ces JO 2030 deviennent "un poids colossal, financièrement insoutenable, écologiquement discutable, et politiquement hasardeux". "Comment pouvons-nous soutenir un projet qui n’offre pas la transparence nécessaire ? Nous ne pouvons accepter que des millions d’euros soient engagés sans un audit complet, accessible, et suivi régulièrement" conclut Stéphane Gammani.

Pour l'heure, à un peu plus de cinq ans du début des épreuves dans les Alpes françaises, le Cojop attend toujours d'être officiellement créé. Un futur comité d'organisation qui pourra au moins se rassurer avec le soutien financier de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

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