Myriam Linguanotto vit à Lyon mais ses origines sont italiennes. Quelques brefs textes qu’elle a déjà publiés en témoignent tels Les Chemins qui mènent à Rome et È pericoloso sporgersi. Contrairement à ces deux ouvrages que l’on vient de citer, l’Italie n’est pas immédiatement présente dans le titre de son dernier livre, Me souvenir de. Mais l’on retrouve paysages et ambiances italiens, restitués avec beaucoup de sensibilité, tout au long des 140 pages du recueil.
Du nord au sud, de Venise à Sorrente, en passant par Turin, Rome, Milan, Todi, Trieste et Torre Sant’Andrea. Huit villes qui forment une manière de kaléidoscope où l’on retrouve différents personnages, fictifs ou réels. L’ensemble étant relié par les notations de l’écrivaine, qui offrent un fil rouge au lecteur, et une manière de work in progress. Si bien que l’on ne sait pas très bien si l’on a affaire à un court roman autobiographique, un récit intime accompagné d’une succession d’observations sur le vif ou bien à un recueil de nouvelles. Peu importe en fait…
On se laisse embarquer par la langue à la fois précise et poétique de Myriam Linguanotto. Et sa capacité d’évocation qui fait surgir dans notre imaginaire le tableau d’une femme suivant son chien sur les rives désertes du Pô, les adieux sensuels de deux amants dans une chambre romaine ou encore les angoisses d’un galeriste dont les toiles exposées ne trouvent plus preneur.
Me souvenir de – Myriam Linguanotto, éditions Rue Saint-Ambroise, 148 p., 14 €.