Cyril Teste adapte avec une grande liberté la première œuvre d’Anton Tchekhov, Platonov.
Cyril Teste utilise depuis ses débuts un dispositif technique où le jeu des comédiens sur scène est relayé par des images filmées au préalable – nous conduisant parfois hors champ – ou en direct, projetées sur un ou plusieurs écrans, ce qui permet des gros plans impressionnants sur le visage et les expressions des comédiens.
Une technique qu’il n’est évidemment pas le seul à utiliser (on peut citer à cet égard le travail du metteur en scène lyonnais Thierry Jolivet ou de la Brésilienne Christiane Jatahy) mais il est l’un des pionniers du genre et le maîtrise de façon impressionnante.
Si Opening Night (avec Isabelle Adjani) s’était révélé décevant, on garde un meilleur souvenir de Nobody, en juin 2017, une vertigineuse plongée dans le monde de l’entreprise, et de la formidable adaptation du film de Thomas Vinterberg, Festen, en juin 2018. Tous ces spectacles ont été programmés aux Célestins, et c’est là qu’on (le) retrouvera Sur l’autre rive.
Avec une grande liberté, le metteur en scène adapte la première œuvre d’Anton Tchekhov, celle qui pose les bases de toutes les autres : Platonov. Sarcastique, brillant, souvent adulé, Micha manipule, ruse, séduit, provoque… Arrogant, par orgueil ou ennui, il se retrouve au cœur des polémiques pendant cette fête donnée par la jeune veuve Anna Petrovna.
Une fête d’excès qui déborde de musique, d’alcool, de fumées et de désirs. Une fête à l’image de cette génération qui prend le risque de tout perdre. C’est cela qui résonne au loin sur l’autre rive, à l’autre bout du lac où se déroulait La Mouette, spectacle – formidable – également présenté par Cyril Teste aux Célestins en 2022. À nouveau, il utilise ses caméras pour capter en gros plan le visage des personnages, leurs émotions comme leurs silences éloquents.
Sur l’autre rive – Du 30 janvier au 8 février aux Célestins